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« cinéma »

Deux exorcismes et un chemin de croix

22 août 2007, posté par Marc

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Linda Blair et un chien inconnu. Photo © Pals 2 Pets, 2003

Avec son article sur la manière de faire peur à nos gosses, comme autrefois nous nous faisions peur (tout seuls) en matant sous le manteau les films gores de nos vieux, notr’Ami au casque en pointe m’a intrigué. En effet, n’a-t-il par confié à nos mirettes délavées la vision idyllique de cette chère Linda Blair à l’époque où celle-ci possédait encore d’émouvantes poignées d’amour ? Mais qu’est-il advenu de cette actrice joliment iconophobe (dans le personnage qu’elle incarnait pour L’exorciste) ? La réponse ci-dessous.

Dès l’âge de cinq ans, la jeune Linda se fait remarquer dans des films publicitaires. En 1973, William Friedkin l’engage pour tourner le film qui la projette illico sous les feux de la rampe : L’exorciste, ou l’historiette d’une fillette possédée par Pazuzu, dieu mésopotamien régnant sur les démons du vent.

La carrière de Linda semble bien emmanchée, puisqu’elle joue ensuite dans Airport 75 et Sarah T., deux longs métrages qui lui donnent bonne presse. Vient ensuite le second volet de L’exorciste par John Boorman qui, sans réjouir la critique, confirme les espoirs que le public porte sur cette adolescente.

Hélas le vent tourne, peut-être à cause de Pazuzu, qui sait. Toujours est-il que la jeune actrice enchaîne ensuite les nanars. Il faut dire qu’elle a le béguin pour l’un des musicos du groupe de rock Lynard Skynard (aujourd’hui Lynyrd Skynyrd) et qu’elle commence à se soumettre aux caprices de la Veuve A. qui hante les coulisses d’après-concert.

Manque de pot : une partie du groupe se tue en avion dans les cieux de la Floride. Triste à mourir, Linda finit aux côtés de dealers et c’est la police qui la repêche en lui offrant un petit séjour à l’ombre pour trafic de stups.

Dès lors, Hollywood la snobe et les ennuis financiers se pointent en même temps que leurs copains les problèmes judiciaires. Contrainte de bosser pour becqueter, elle accepte bon nombre de contrats qui auront sur son CV l’effet d’une tache de pinard sur une cravate en soie. Rôles de taulardes, de justicières implacables, d’écorcheuses de zombies, bref, elle côtoie la lie du cinématographe, le résidu putride de la colère de Dieu. Polars érotiques, films philippins à deux pesos la nuit… elle touche à tel point le fond qu’on la croit déjà enterrée.

Heureusement, même dans les eaux troubles des abysses nagent plein de bestioles sympathiques. Et c’est précisément pour la cause animale que Linda va désormais se battre. Elle maigrit un poil, se refait une beauté, change de coiffure et la voilà de retour en première page des canards.

Aujourd’hui revenue d’enfer, échappée des griffes du Patron, elle vend des régimes et protège les chiens battus. Pour le plus grand bonheur des cinéphiles…

Merci Nanarland

La peur au ventre

22 août 2007, posté par Stahlhelm

L’Exorciste
L’Exorciste, 1973.

Scary For Kids, voilà encore un site que jamais plus je n’irai consulter de ma vie entière. « Mais pourquoi, M. Casque d’Acier ? » me demanderez-vous d’une voix aussi condescendante que fluette. Je vous répondrai instantanément que c’est parce que les criminels qui se cachent derrière cette abomination de la nature pixélisée sont tout simplement des menteurs de la première heure.

Linda Blair
L’horrible Linda Blair à l’époque de L’Exorciste II, circa 1977.

Scary For Kids (Frayeurs d’enfants, ou plus litéralement « Effrayant pour les enfants ») porte effectivement très mal son nom. Jamais, ô jamais !, je n’oserais montrer ce site à ma fille, et encore moins à son père, tellement les vidéos, photos, jeux et autres films peuplant cette vitrine putride de nos peurs primordiales sont révélateurs d’horreurs dont il vaut mieux taire le nom.

Ma section préférée ? Scary Pop Ups, dont voici un sympathique extrait:

Une boisson cafféinée et hop ! tu te sens mieux

Au fait, je vous disais qu’au Japon il était de notoriété publique que ce genre de frissons rafraîchissaient nos petits corps estivaux souffreteux. Et bien, apparemment c’est vraiment vrai. La télévision japonaise l’a dit la semaine dernière. Ben si.

Merci The Presurfer.

Casablanca à la sauce indienne

9 août 2007, posté par Marc

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Humphrey Bogart et Ingrid Bergman. Photo © Warner Bros., 1942

Qui n’a pas rêvé d’être Humphrey Bogart, ne serait-ce qu’une minute ? Qui n’est pas tombé amoureux au moins une fois d’Ingrid Bergman ? Casablanca, produit par Michael Curtiz et sorti dans les salles en 1942, appartient au panthéon des films les plus poignants et les plus finement ciselés du cinéma étasunien.

Eh bien sachez, braves gens, qu’un remake de Casablanca est sur le point de voir le jour… en Inde. Cette fois, pas de Seconde Guerre mondiale ni de gouvernement de Vichy : la toile de fond sera celle des agitations tamoules. Rajeev Nath, qui ne souhaite pas réaliser un film politique, espère rendre hommage au film de Curtiz en plaçant son intrigue sur la côte sud de l’Inde.

Le rôle de l’héroïne du film sera tenu par la sublime Mandira Bedi, actrice bollywoodienne pas piquée des hannetons. Quant à celui du héros, ce sera l’acteur malayalam Suresh Gopi qui s’y piquera.

La sortie du film de Rajeev Nath, qui portera le titre de Ezham Mudra (« Le septième sceau »), est prévue pour l’année prochaine. D’ici-là, il faudra attendre encore un peu avant d’admirer la belle Mandira sur nos écrans occidentaux. Pour patienter, allez, une petite photo d’elle :

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Mandira Bedi. Photo © Maxim Magazine, 2007

Merci CBC News

En final de compte, la taille importe toujours

31 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Taille des vaisseaux spatiaux S.-F.
Taille des vaisseaux spatiaux S.-F.. Cliquez pour mieux voir

Bien souvent, je me suis demandé pourquoi les personnages de Star Trek et autres super-héros aiment tellement à parader en collants multicolores. Est-ce pour nous faire partager l’alléchant galbe musclé de leurs jambes athlétiques ? Ou bien au contraire, essaient-ils de mettre en valeur l’importance de leur organe à guilis dans le slip dans un élan désespérant de reconnaissance sociale ? La balance pencherait plutôt du côté de la seconde hypothèse.

Serenity
Serenity, 63m, de la série Firefly

Il s’avère effectivement que l’assurance d’une notoriété éternelle en S.-F. ne serait qu’une question de taille et de savoir qui aurait le plus gros, plus long et plus rutilant vaisseau. Ben si ! Et si vous ne me croyez même pas, jetez un coup d’œil à ce site parfait pour les gagas de S.-F. et/ou de data mining.

Croiseur Vorlon
Croiseur Vorlon, 1338m, de la série Babylon 5

Comme son petit nom l’indique, Starship Dimensions consacre l’intégralité de ses pages à comparer la taille de personnages et de vaisseaux fameux du monde de la S.-F.. Et, une fois n’est pas coutume, LiLeLa, ainsi que Jeff Russell, vous recommandent de zieuter la bête dans Internet Explorer afin de savoir profiter pleinement de l’option glisser-déposer permettant de mettre les objets de notre frustration côte à côte pour plus de clareté.

Rancor
Rancor, 5m, du Retour du Jedi

Merci my [confined] space.

Le choc des titans, à la main

30 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Ray Harryhausen et Medusa
Ray Harryhausen et Méduse en bien piteux état

A chaque fois que je vois un kraken se démener contre des humains remplis de terreur aveugle, je pense immédiatement au Choc des Titans, déferlante orgiaque et cinématographique d’effets spéciaux à la main de 1981, racontant le dangereux périple de Persée (en grec ancien Περσεύς / Perseús, « le pilleur ») en quête d’amour et d’eau fraîche.

Bon, on est bien d’accord qu’il ne s’agit pas là d’une histoire vraie, mais on y croyait quand même bien fort, grâce justement à la magie féérique des figurines de Ray Harryhausen, papa de la face de chèvre de Calibos et autres scorpions géants vindicatifs qui prenaient un malin plaisir à embêter Persée et à nous faire faire des cauchemars à la pelle par la même occasion.

Et c’est l’inquiétant Monster Brains qui nous parle de cette magie vintage avec moults photos.

Ray Harryhausen et son Kraken
Ray Harryhausen et son Kraken

Les polyglottes se délecteront également de ces deux vidéos qui nous en apprennent plus sur la technique de l’animation en volume et papa Ray :

Stop Motion Masters
This is Dynamation!

Bande-annonce du Choc des Titans

Compilation des créatures de Ray Harryhausen

Qui va remettre ça en 2010 ? Pas moi, mais je me réjouis moyennement d’avance.

Ah, j’allais oublier de mentionner que les vrais de vrais sauront que papa Ray était également responable des effets spéciaux du 7e voyage de Sindbad et de L’île mystérieuse, autre parade de guilis dans le slip image par image qui bien souvent égailla mes sombres journées seelandaises.

Des svastikas dans le ciel allemand

20 juillet 2007, posté par Marc

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La queue d’un Messerschmitt Me 262A. Photo (détail) © National Museum of the USAF

Si vous passez ces jours près de Löpten, dans le Land allemand du Brandebourg, vous risquez fort de voir de drôles d’appareils survoler le ciel bleu de Prusse… Deux Messerschmitt et un Ju-52 ont repris du service pour les besoins d’un film américain à gros budget : Rubicon, lequel décrira la geste de Claus von Stauffenberg, colonel de la Wehrmacht qui avait tenté en juillet 1944 de renverser le régime nazi par un coup d’État militaire.

Près de l’ancien aérodrome militaire de Löpten, les badauds se seront peut-être étonnés d’apercevoir au-dessus de leurs têtes quelques croix gammées et autres symboles nazis désormais interdits en Allemagne. Sauf, bien sûr, quand il s’agit de tourner un film traitant de la Seconde Guerre mondiale avec Tom Cruise (dans le rôle de l’héroïque Comte von Stauffenberg).

Merci B. Z.

Un monstre, mais pour les enfants

26 juin 2007, posté par Marc

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Image © Sony Pictures, 2007

Au début du mois, nous apprenions qu’un obscur scientifique du nom de Gordon Holmes était parvenu à filmer une soucoupe volante Nessie en train de faire trempette dans son loch favori. Bon, personne n’y a vraiment cru, comme d’habitude, et ce n’est pas parce qu’on filme un silure qu’on est forcément parvenu à choper Demis Roussos en train de piquer une tête dans la Mer Égée.

En bref, Sony Pictures nous réserve, pour fin septembre, un film de Jay Russell plein de bons sentiments qui expliquera en bonnet d’uniforme comment Nessie a débarqué, nageoires rabattues, dans l’imaginaire écossais : Water Horse — Legend of the Deep. Tiré d’un roman de Dick King-Smith, cette grosse production nous raconte l’histoire d’un gosse qui découvre un œuf de water horse (sorte d’hippocampe préhistorique, ou plutôt de plésiosaure), qui le cache et qui finit par le foutre au lac, peu soucieux du biotope lacustre.

La grande question qui me travaille à l’heure qu’il est ne concerne pas l’éventuelle existence du monstre du Loch Ness (je laisse ce dossier aux cryptozoologues), mais plutôt de savoir si notre cher Gordon Holmes n’est pas finalement que le transfuge (grassement payé) des studios Sony ou, tout simplement, si ces derniers ne possèdent pas une capacité de réaction hors norme qui leur a permis de mettre sur pied un film pour enfants en moins d’un moi. Mystère…

Dans tous les cas, si vous pensez être condamné(e) à accompagner cet hiver votre descendance au cinéma pour visionner le croisement de Babe avec La Petite sirène, vous pouvez toujours vous entraîner chaque soir à la marmelade de bons sentiments qui vous attend :

Pas merci IMDb

Un film sur les caméras

26 juin 2007, posté par Marc

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Image : droits réservés

Tiens, voilà une bande annonce qui m’a agréablement rappelé un roman de Charles Stross, La jungle de béton (The Concrete Jungle), où il est question de caméras de surveillance britanniques détournées (ou plutôt : piratées) afin de tuer à distance par… gorgonisme.

Il s’agit cette fois Surveillance, un film réalisé par Paul Oremland et présenté la semaine passée au Festival lesbien, gay, bisexuel et transgenres de San Francisco (San Francisco LGBT Film Festival). L’intrigue tourne autour d’un jeune enseignant anglais ayant eu une aventure d’un soir avec l’amour secret de l’un des membres (!) de la Famille royale. Le problème, c’est que notre personnage se retrouve malgré lui au milieu d’un scandale mettant en cause la Monarchie. Il a soudain la fâcheuse impression d’être observé par les milliers de caméras qui espionnent jour et nuit le territoire britannique.

D’après ce long métrage, les citoyens de Grande-Bretagne sont en moyenne filmés 300 fois par jour par des caméras de surveillance. Hmmm. La prochaine fois que vous fumerez une tige sur le balcon, n’oubliez pas de sourire. D’ici-là, planquez-vous (seul) dans le placard et matez la bande-annonce ci-dessous :

Merci The Underwire

Matière à voyeurisme

23 juin 2007, posté par Marc

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Le Dr Peter Brady dans H. G. Well’s Invisible Man, image © ITC, 1958

Des chercheurs de la Pratt School of Engineering et du Collège impérial de Londres ont élaboré le projet d’une cape d’invisibilité, rien de moins. Un tel vêtement serait capable de dissimuler n’importe quel objet, au point où les observateurs ne pourraient tout bonnement pas en deviner la présence. Le secret d’une telle prouesse ? Les métamatériaux. Hmm, me direz-vous, et à juste titre. Attendez, bandes d’impatients, je vais vous expliquer…

Selon David R. Smith de la Pratt School, « La cape pourrait donner l’impression que vous avez ouvert une brèche dans l’espace. Toute lumière ou autres ondes électromagnétiques seraient détournées aux environs de la zone [à cacher] et guidées par les métamatériaux de manière à ressortir de l’autre côté, comme si elles étaient passées à travers un espace vide. » De la sorte, les ondes électromagnétiques glisseraient sur la cape comme l’eau sur une pierre polie.

La découverte a été révélée par Science Express, la version Web du journal Science. Bien entendu, L’Agence pour les projets de recherche liés à la défense (Royaume-Uni) s’est empressée de soutenir le projet. Du point de vue théorique, cette cape existe désormais : il ne reste plus qu’à la réaliser.

Si l’on pense tout de suite aux usages militaires d’une telle invention (rien n’est trop sophistiqué quand il s’agit d’occire l’ennemi), on peut aussi imaginer des écrans d’invisibilité servant à camoufler d’inélégantes usines à gaz, des couvertures permettant d’éviter tous genres de vibrations et d’ondes sismiques et… de confortables combinaisons de voyeurisme.

Merci Science Express

Sicko, un film de Michael Moore

18 juin 2007, posté par Yves

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On aime ou on n’aime pas Michael Moore, mais le succès de ses films et de ses livres doivent bien répondre à une demande, quelque part, d’un système un peu moins corrompu et hypocrite.

Son dernier film « Sicko » est un documentaire sur le système de santé américain où près de 50 millions d’individus ne sont pas couverts par une assurance maladie. Le film sort officiellement en salle le 29 juin, mais il est visible gratuitement en ce moment sur Google Videos. Alors on lui a fait une petite place pour que plus de gens puisse le regarder tranquillement et gratuitement.

(Postez vos commentaires en dessous.)

Mise à jour: La vidéo a été retirée, alors il vous faudra le voir en salle, finalement. Mais Michael Moore n’est pas 100% contre le piratage apparemment…


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