Archives pour la tagégorie
« SF »

Nippon 2007 – là où la noblesse et la lie de la SF se parlent

3 septembre 2007, posté par Stahlhelm

L’autre jour, j’ai transporté ma carcasse bien trop casanière du côté de Nippon 2007 et j’en ai pondu une petite merveille sur les Xénobiophiles, mon alter-ego science-fictif. Voilà :

Zines
Nippon 2007 dans toute sa grande splendeur. Photo Les Xénobiophiles, 01.09.2007

Il doit désormais être de notoriété publique que deux joyeux drilles de l’équipe des Xénos ont rejoint les hordes anonymes de geeks et de nerds pour cette orgie S.-F. qu’est l’annuelle Worldcon. Pour la première au Japon (et en Asie), les organisateurs ont choisi le site de Minato Mirai à Yokohama pour se vautrer dans cette typique ambiance cyberpunk qu’ont pas mal d’endroits au Japon.

Pacifico Yokohama
Le centre de conférences Pacifico Yokohama avec les courbes généreuses de l’hôtel Intercontinental en arrière-plan. Photo Les Xénobiophiles, 01.09.2007

Pacifico Yokohama
Une autre vue du Pacifico Yokohama et de l’Intercontinental. Photo Les Xénobiophiles, 01.09.2007

En fait, en parlant de hordes, je devrais plutôt parler de petites bandes, car, comme tout le monde s’y attendait certainement, le centre de conférences Pacifico Yokohama ne débordait malheureusement pas de visiteurs, dû notamment au fait que Nippon 2007 était justement au Japon et que la plupart des fans, ainsi que quasi tous les lauréats des divers prix Hugo d’ailleurs, ont financièrement boudé la chose du bout de leurs nez trop éloignés du rêve. L’avantage fut que les auteurs présents étaient bien plus accessibles qu’on aurait pu le penser :

Déjeuner de rêve
Les Xénos bavant autour d’une table de rêve. De gauche à droite: flou artistique, Robert Silverberg (sic !), Patrick Nielsen Hayden (éditeur), Alice (compagne de Cory Doctorow), Cory Doctorow (auteur-bloguer-altruiste), Charlie Stross (auteur), Theefer (collaborateur des Xénos) et Hau Ruck ! (collaborateur des Xénos, invisible et derrière son vieux DMC-FX9).

Sinon, empêtrés dans les mailles extrêmement serrées du truculent programme, nous avons eu la chance de suivre 2-3 discussions très intéressantes dont voici quelques extraits filmés d’une main tremblante d’émotion :

Is science fiction necessary? (montez le son et sortez votre méthode d’anglais, c’est de la faute au DMZ-LX9)
Vidéo Les Xénobiophiles, 01.09.2007

Discutant du rôle de la S.-F. et de son avenir, on retrouve de gauche à droite: Inge Heyer, la remplaçante de Peter Heck (auteur) dont j’ai complètement oublié le nom, Robert Charles Wilson (auteur, lauréat du Hugo 2006 pour le meilleur roman avec Spin) et Paul Cornell (auteur et source principale des éclats de rire de cette discussion). Vous aurez également remarqué en passant un exemple effarant de la camaraderie qui existe entre les fans et leurs idoles. Cet ancêtre du fandom qui se lève pour ajuster le nom de Robert Charles Wilson est tout simplement émouvant. Merci Nippon 2007.

Mundane or Transcendent? (1ère partie)
Vidéo Les Xénobiophiles, 01.09.2007

Mundane or Transcendent? (2e partie)
Vidéo Les Xénobiophiles, 01.09.2007

Là, le sujet, et surtout son énoncé, était un tantinet plus précis et geeky que le précédent, avec de gauche à droite Patrick Nielsen Hayden (éditeur), Charlie Stross (auteur geek par excellent), Cory Doctorow (auteur-bloguer-altruiste) et Robert Silverberg (auteur-légende old school mais qui a bien tenu la route). Le débat a tourné autour de la S.-F. « mondaine », qui essaie de décrire un futur proche le plus réaliste et plausible possible et la S.-F. « transcendante » qui se consacre à un futur beaucoup plus éloigné avec de nombreux éléments fantastiques moins proches de notre réalité. Avec les occasionnels apartés sur Robert A. Heinlein (?*!!).

42
42. Photo Les Xénobiophiles, 01.09.2007

On signalera en passant que la Worldcon est également un haut lieu de la mode mondiale.

Cosplay
Le cosplay permet aux moins jolis d’entre nous d’être aussi pris en photo. Photo Les Xénobiophiles, 01.09.2007

Les Hugo Awards
La cérémonie de remise des prix Hugo s’est avérée un chouya bizarre car aucun lauréat, si mes souvenirs ne me jouent pas de mauvais tours, n’était présent à Yokohama. Même pas Vernor Vinge, réceptacle du Hugo du meilleur roman pour Rainbows End. Heureusement que Georges Takei, Ultraman et ses potes étaient là pour nous redonner des guilis dans le slip.

Voici la liste complète des Hugo 2007.


Vidéo Les Xénobiophiles, 01.09.2007


Vidéo Les Xénobiophiles, 01.09.2007

Sinon, pour conclure, Arte pense apparemment faire un sujet (date encore inconnue) sur la Worldcon pour son émission Tracks vu que les deux reporters qui s’étaient dépêchés sur place ont interviewé vos deux serviteurs sur le parvis de Minato Mirai, en cette belle nuit de 1er septembre. On verra bien l’horreur du résultat :

Les Xénos et Cory Doctorow
Les Xénos au quasi complet, heureux avec Cory Doctorow (tout à gauche, Hau Ruck ! au milieu et Theefer à droite).

Retrouvez toutes les vidéos des Xénos à Nippon 2007 ici.

C’est la bataille !

29 août 2007, posté par Stahlhelm

San Ku Kaï

Suite à ma précédente bavure nostalgique, on m’a bien bassement forcé à poster cette autre page d’un passé que je préférerais effacer de ma mémoire. Heureusement que ma progéniture est encore bien trop jeune pour surfer sur LiLeLa.

San Ku Kaï (宇宙からのメッセージ・銀河大戦)

Exclu lll: 1 épisode entier (sous-titré en espagnol) après le saut.

(suite…)

Plus rapideuh qu’un missile

29 août 2007, posté par Stahlhelm

Spectreman

C’est fou ce que la mémoire peut être pudique. Schizodoxe, lui, n’a pas honte et nous sert l’âcre vérité sur un plateau :

Il faut quand même dire que Spectreman fut le premier tokusatsu (特撮, séries TV japonaises de S.-F.) à nous honorer les pupilles via Récré A2. Quelle chance nous avions !

Et une langue de plus, une !

27 août 2007, posté par Marc

klingon.jpg
Un Klingon en goguette. Photo © DragonConTV, 2006

C’est l’histoire d’une étudiante traductrice de Toronto qui a décidé, un jour, de créer une nouvelle langue simple qui lui permettrait de mettre de l’ordre dans ses idées. Sonja Elen Kisa a construit de toutes pièces le toki pona, un langage comprenant seulement 120 mots.

Ce qui est drôle, c’est qu’une fois sortie de sa tête et diffusée sur Internet, cette langue a pris un essor naturel et compte aujourd’hui quelque cent locuteurs. En contemplant l’aventure de cette novlangue, on ne peut s’empêcher de songer aux plus fameux précédents : les langues des Terres du Milieu de Tolkien, le klingon de la série Star Trek et l’espéranto (déjà ancien) de Ludwik Lejzer Zamenhof.

En anglais, les inventeurs de langues artificielles ont créé un nouveau mot pour décrire l’objet de leur vice : conlang, pour constructed language. En français, pour éviter d’être triviaux, nous pourrions traduire (librement) ce terme par le mot-valise suivant : fablangue (pour « langue fabriquée »).

Si vous souhaitez découvrir l’univers ô combien étrange et délicieusement inutile des fablinguistes, je vous invite à faire un tour sur un wiki qui les répertorie : LangMaker. Pas moins de 1000 inventeurs et plus de 1900 idiomes y sont listés pour le plus grand bonheur des autistes volontaires et des amoureux de la capilotraction. Que du bonheur.

Merci Andrej et Amber Dance

Des monstres de feu et de fer

16 août 2007, posté par Marc

guardian.jpg
Guardian. Photo © Jean-Pierre Vaufrey, 2007

Né à Morteau, dans le département du Doubs, Jean-Pierre Vaufrey vit aujourd’hui à La Chaux-de-Fonds, « la plus gothique des villes romandes » selon les dires d’un ami. Depuis une quinzaine d’années, ce sculpteur — qui cultive l’humilité — expose ses œuvres tant en Suisse qu’à l’étranger (notamment à la Maison d’Ailleurs d’Yverdon et aux Utopiales de Nantes).

Jean-Pierre a travaillé sur l’un des projets de Hans Ruedi Giger : le Garden Ghost Train, un train fantôme privé construit dans le jardin du Maître suisse de l’horreur science-fictive. Il a aussi conçu le bar d’un club de rock chaux-de-fonnier, des décors de films, des costumes de carnaval et une kyrielle se sculptures d’acier dont tous les amateurs de SF rêvent d’orner leur salon.

Bref, découvrez sans plus tarder le site Internet de ce chirurgien de l’acier, de ce magicien du chalumeau, et priez Héphaïstos qu’un jour vous puissiez contempler ses œuvres in vivo.

Merci Les Xénobiophiles

La douce obsolescence de la modernité

11 août 2007, posté par Marc

claviersteam.jpg
Photo © Datamancer, 2007

Ce n’est pas la première fois que LiLeLa parle de steampunk, et nous ne sommes pas prêts d’arrêter, tant les œuvres issues de ce mouvement littéraire sont génératrices de « guilis dans le slip » (pour emprunter à notre cher Stahlhelm l’une de ses expressions favorites).

Datamancer, un artiste web designer indépendant du New Jersey, est connu tant des geeks que des amateurs de science-fiction (lesquels se confondent souvent). Richard Nagy — c’est son vrai nom — s’est en effet illustré dans l’art de convertir nos chers ordinateurs (et autres objets de dépendance) en magnifiques œuvres pseudo-proto-futuristiques qui font la part belle aux cuivres et aux diodes de postes à galènes. Son site vous donnera tout bonnement envie de l’engager pour conférer à votre vieille bécane l’aspect d’un autre âge, celui des machines à vapeur.

Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur le magnifique travail de cet artiste au goût sûr, matez donc le petit reportage réalisé par le Wall Street Journal. Ça donne envie d’inviter des amis généreux à son anniversaire.

Merci Gadget Lab

Le Gibson nouveau est arrivé

7 août 2007, posté par Marc

spook.jpg
Couverture de Spook Country. Image © Putnam Adult, 2007

En 2003, quand il était sorti, Pattern Recognition (en français : Identification des schémas) avait fait un tabac. Une consultante en design de réputation internationale s’y voyait confier comme mission de retrouver le créateur de vidéos diffusées sur la Toile. Son appartement londonien était visité, sa messagerie électronique piratée, le dossier de sa psy volé… et toute la technologie volatile du XXIe siècle lui tombait sur la tête.

Aujourd’hui, l’auteur du Neuromancien revient à la charge avec un tout nouveau roman : Spook Country. Je n’ai pas encore eu la chance de l’avoir entre les mains, mais j’ai préféré avertir nos lecteurs qui lisent l’anglais qu’ils peuvent dès aujourd’hui réserver cet ouvrage qui contiendrait, semble-t-il, une réflexion précise sur l’esprit du temps aux USA. Il est aussi disponible sous forme de livre audio.

Il serait truffé de personnages hauts en couleur : un jeune cubain russologue dont le travail est le transfert d’informations, une journaliste travaillant pour un magazine inexistant, un junkie qui se drogue avec une substance d’origine — manifestement — militaire, un réparateur d’équipements de navigation qui ne dort jamais deux fois à la même place…

Bref, ça sent bon, mais je ne peux pas vous en dire plus, vu que je n’ai pas encore lu le bouquin. Cela dit, vous serez sans doute intéressé(e) par la promo du livre :

Merci William

En final de compte, la taille importe toujours

31 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Taille des vaisseaux spatiaux S.-F.
Taille des vaisseaux spatiaux S.-F.. Cliquez pour mieux voir

Bien souvent, je me suis demandé pourquoi les personnages de Star Trek et autres super-héros aiment tellement à parader en collants multicolores. Est-ce pour nous faire partager l’alléchant galbe musclé de leurs jambes athlétiques ? Ou bien au contraire, essaient-ils de mettre en valeur l’importance de leur organe à guilis dans le slip dans un élan désespérant de reconnaissance sociale ? La balance pencherait plutôt du côté de la seconde hypothèse.

Serenity
Serenity, 63m, de la série Firefly

Il s’avère effectivement que l’assurance d’une notoriété éternelle en S.-F. ne serait qu’une question de taille et de savoir qui aurait le plus gros, plus long et plus rutilant vaisseau. Ben si ! Et si vous ne me croyez même pas, jetez un coup d’œil à ce site parfait pour les gagas de S.-F. et/ou de data mining.

Croiseur Vorlon
Croiseur Vorlon, 1338m, de la série Babylon 5

Comme son petit nom l’indique, Starship Dimensions consacre l’intégralité de ses pages à comparer la taille de personnages et de vaisseaux fameux du monde de la S.-F.. Et, une fois n’est pas coutume, LiLeLa, ainsi que Jeff Russell, vous recommandent de zieuter la bête dans Internet Explorer afin de savoir profiter pleinement de l’option glisser-déposer permettant de mettre les objets de notre frustration côte à côte pour plus de clareté.

Rancor
Rancor, 5m, du Retour du Jedi

Merci my [confined] space.

Les Montagnes hallucinées en kit

23 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Les Montagnes hallucinées en kit
Photo © Alex CF, 2007

Le bonhomme Alex cf, désormais de grosse notoriété lilelienne, nous revenait la semaine dernière avec une autre merveille poussiéreuse née des tournevis éméchés et autres forceps rouillés de son établi de l’horreur putride, mère incestueuse de nos cauchemars les plus bouleversés (sic) : un coffret contenant les infâmes trouvailles désormais vaines du professeur William Dyer et ses compagnes d’infortune, faites un vieil hiver septentrional mais pourri de 1930.

Les Montagnes hallucinées est une nouvelle de H. P. Lovecraft publiée en 1936 et qui raconte l’expédition d’une équipe de chercheur de l’Université de Miskatonic partie dans l’Antarctique explorer des ruines inhumaines et compliquées d’une extrême ancienneté et cachant de gluants secrets étoilés qui te feraient sans doute te faire dessus, cher fidèle de LiLeLa.

On méditera surtout bien la devise de Miskatonic avant de se procurer son exemplaire dédicacé du Necronomicon :

Ex Ignorantia Ad Sapientiam; E Luce Ad Tenebras
(De l’ignorance au savoir; de la lumière aux ténèbres)

Texte intégral
Texte original
Traduction française

L’effet de ce monstrueux spectacle était indescriptible, car quelque diabolique violation des lois naturelles semblait évidente au départ. Ici, sur un haut plateau follement ancien d’au moins vingt mille pieds d’altitude, et dans un climat radicalement inhabitable depuis une époque préhumaine remontant au moins à cinq cent mille ans, s’étendait presque à perte de vue un enchevêtrement méthodique de pierres que seule une réaction mentale désespérée d’autodéfense eût attribué à une origine autre que consciente et artificielle. Nous avions déjà écarté, du moins dans une réflexion sérieuse, toute théorie selon laquelle les cubes et les remparts ne seraient pas naturels. Comment aurait-il pu en être autrement, puisque l’homme lui-même se différenciait à peine des grands singes à l’époque où cette région succombait au règne ininterrompu jusqu’ici de la mort glaciaire.

Source Wikilivres

Superman, saboteur excellent

18 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Superman et Loïs, main dans la main

On le sait, Superman, l’homme d’acier qui sait tordre l’acier de ses petits doigts boudinés, aime quand même bien Lois Joanne Lane et ses longues jambes gainées de nylon d’antan. Et il ferait tout pour les sauver des mains graisseuses et collantes de l’ennemi de la démocratie.

Il serait même aller jusqu’à accompagner la belle du côté de Yokohama en 1942 pour la protéger des longues incisives à binocles qu’étaient les méchants Japonais impérialistes de l’époque et en profiter pour foutre le bordel à sa manière parmi les rangs serrés de l’armée nippone. Eleventh Hour (« Onzième heure ») est une petite perle de propagande américaine de 1942 qui nous montre qu’il suffit parfois juste de tirer sur l’ancre d’un destroyer pour le faire couler.

Eleventh Hour (1942)

Et pour finir en beauté, voici une autre jolie récupération youtubienne d’un film animé de propagande américain sur le Japon de la Seconde Guerre Mondiale. Attention, c’est du bon vrai racisme cru d’antan. On y apprend même, via une apparition fortuite du général professeur Hideki « Rasoir » Tōjō, que les Japonais mangeaient du papier.

Tokio Jokio (1943)

Merci Japan Probe.


Fermer
E-mail It