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« TV »

En final de compte, la taille importe toujours

31 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Taille des vaisseaux spatiaux S.-F.
Taille des vaisseaux spatiaux S.-F.. Cliquez pour mieux voir

Bien souvent, je me suis demandé pourquoi les personnages de Star Trek et autres super-héros aiment tellement à parader en collants multicolores. Est-ce pour nous faire partager l’alléchant galbe musclé de leurs jambes athlétiques ? Ou bien au contraire, essaient-ils de mettre en valeur l’importance de leur organe à guilis dans le slip dans un élan désespérant de reconnaissance sociale ? La balance pencherait plutôt du côté de la seconde hypothèse.

Serenity
Serenity, 63m, de la série Firefly

Il s’avère effectivement que l’assurance d’une notoriété éternelle en S.-F. ne serait qu’une question de taille et de savoir qui aurait le plus gros, plus long et plus rutilant vaisseau. Ben si ! Et si vous ne me croyez même pas, jetez un coup d’œil à ce site parfait pour les gagas de S.-F. et/ou de data mining.

Croiseur Vorlon
Croiseur Vorlon, 1338m, de la série Babylon 5

Comme son petit nom l’indique, Starship Dimensions consacre l’intégralité de ses pages à comparer la taille de personnages et de vaisseaux fameux du monde de la S.-F.. Et, une fois n’est pas coutume, LiLeLa, ainsi que Jeff Russell, vous recommandent de zieuter la bête dans Internet Explorer afin de savoir profiter pleinement de l’option glisser-déposer permettant de mettre les objets de notre frustration côte à côte pour plus de clareté.

Rancor
Rancor, 5m, du Retour du Jedi

Merci my [confined] space.

Se méfier, toujours se méfier

30 juillet 2007, posté par Marc

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Yigal Carmon à Bruxelles en février 2005. Photo (détail) © EPP-ED Group

Dans son article du 26 juillet, Corbor nous révélait l’existence d’une nouvelle — et inquiétante — émission palestinienne destinée aux enfants. Après le pseudo-Mickey du nom de Farfour, une pseudo-Maya-l’abeille dénommée Nahoul débarque sur la télévision du Hamas. Je ne cache pas mon souci face à cette terrible propagande, mais je pense judicieux de parler un petit peu de l’organisme qui en a diffusé la traduction sur la Toile : MEMRI TV.

MEMRI (ou plutôt ממר »י) est l’acronyme de « Middle East Media Research Institute ». En français : Institut de recherche des médias du Moyen-Orient (en hébreu : המכון לחקר התקשורת המזרח התיכון). Les objectifs de MEMRI TV sont d’apporter des éléments d’information sur la politique étasunienne aux Proche- et Moyen-Orient et, surtout, de surveiller les chaînes de télévision arabes et iraniennes et d’en dresser le portrait pour les médias occidentaux.

Le document présentant l’abeille Nahoul correspond précisément aux productions de MEMRI, à savoir des extraits d’émissions arabes ou iraniennes sous-titrée en anglais.

Loin de moi l’envie de juger le bien-fondé des programmes de MEMRI TV. On voit de tout dans les cyberguerres, le pire comme le meilleur. Je vais néanmoins vous présenter en quelques lignes l’origine de cette institution qui ne rend jamais compte de ce que diffusent… les télévisions israéliennes.

MEMRI TV existe depuis presque dix ans. Son siège est à Washington et son financement provient de dons privés. Il a pour fondateurs M. Yigal Carmon (יגאל כרמון) et Mme Meyrav Wurmser (מירב וורמסר).

Yigal Carmon est un un ancien colonel des Services secrets israéliens (מוסד), au sein desquels il a travaillé durant 22 ans. Il a également œuvré en tant que conseiller pour la lutte contre le terrorisme auprès de deux premiers ministres israéliens, Yitzhak Shamir et Yitzhak Rabin.

Meyrav Wurmser est une intellectuelle conservatrice membre du tout aussi conservateur Hudson Institute (un de ces fameux think tanks) et épouse de David Wurmser, conseiller de Dick Cheney pour les questions relatives au Moyen-Orient. Après un doctorat en sciences politiques, elle a enseigné à la Johns Hopkins University ainsi que dans l’Académie navale étasunienne.

Il y a fort à parier que les choix de diffusion du MEMRI ne soient pas impartiaux. En janvier 2003, une controverse a vu le jour entre Yigal Carmon et un journaliste anglais travaillant pour The Guardian : Brian Whitaker. Précisons en passant que M. Whitaker bénéficie d’un diplôme de langue arabe de l’Université de Westminster et qu’il a été responsable de la rubrique Moyen-Orient de son journal de 2000 à 2007.

M. Whitaker considère que MEMRI n’est qu’un outil de propagande, alors que ce dernier se définit comme un institut de recherche. Selon le journaliste, cela implique passablement de mauvaise foi. Il accuse notamment le MEMRI de traduire des sujets particuliers à des fins politiques tout en dressant un portrait incomplet et inéquitable des médias arabes. Il accuse enfin l’institution privée de traduire improprement le contenu des émissions qu’il rediffuse. Vous l’aurez compris, M. Whitaker doute du crédit que l’on peut accorder au MEMRI en tant que miroir des médias arabes.

À vous maintenant de vous faire une opinion en lisant (en anglais) le débat par courriels interposés entre MM. Carmon et Whitaker sur le site du Guardian.

Morale de l’histoire : méfions-nous du MEMRI, méfions-nous des médias, méfions-nous d’Internet, méfions-nous de Wikipédia, méfions-nous. Hélas.


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