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Le prix d’une énigme

20 juillet 2007, posté par Marc

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Les rouages de l’Enigma. Photo © Bob Lord, 2006

Vendue partout dans le monde au début des années 1920, l’Enigma était une machine de chiffrement électromécanique devenue célèbre grâce au (ou plutôt : à cause du) Troisième Reich.

Bien qu’adaptée, modifiée, améliorée, elle ne permit pas toujours aux Nazis de crypter efficacement leurs messages, les Britanniques ayant été à maintes reprises capables de les lire, s’inspirant du travail effectué par leurs prédécesseurs polonais. Il semblerait même que la Seconde Guerre mondiale eût été plus longue sans le travail méticuleux des cryptologues de Sa Majesté.

Aujourd’hui, pour les amoureux de l’histoire des techniques, et pour les fétichistes de cette époque sombrissime de l’histoire européenne, un exemplaire d’Enigma est à vendre au plus offrant sur eBay (à l’heure à laquelle je poste cet article, les enchères s’élèvent à 24100 dollars, c’est-à-dire plus de 17400 euros). Il vous reste encore une semaine pour faire péter vos économies et vous offrir ce petit joujou cryptique qui ne dépareillerait pas dans les collections du Bureau des atrocités.

Merci Boing2

La malveillance, c’est humain

17 juillet 2007, posté par Marc

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Cheetah, le plus vieux chimpanzé du monde. Photo © Frédéric Neema, 2003

Keith Jansen et son équipe, de l’Institut d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, ont mené des expériences sur nos plus proches voisins génétiques : les chimpanzés. Dans un test où les singes avaient la possibilité, en tirant sur une corde, de faire tomber une table remplie de victuailles au détriment d’un congénère, ils se sont avérés peu malveillants, tentant rarement de priver l’autre animal de nourriture.

Jensen est arrivé à la conclusion que la malveillance est une réaction typiquement humaine. Les singes ne se soucient guère de savoir qui bénéficiera d’un morceau de gâteau — il veulent juste savoir qui les en a privés. Autrement dit, ils sont incapables de se mettre à la place de quelqu’un d’autre et, forcément, de ressentir de la jalousie. Du coup, ils sont aussi peu enclins à compatir.

Selon Rufus Johnstone de l’Université de Cambridge, en Grande-Bretagne, des expériences ont été menées avec des chimpanzés afin de savoir si ceux-ci étaient capables d’être bienveillants à l’égard de leurs congénères (sans que cela leur nuise) ; résultat des courses : l’altruisme ne les intéresse guère.

Si les chimpanzés ne sont donc pas fondamentalement méchants vis-à-vis des autres, la gentillesse n’est pas non plus leur tasse de thé. Cheetah, sympa ? Des fariboles…

Merci New Scientist

Les pets de vache, ça réchauffe

16 juillet 2007, posté par Marc

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Fury Cow © Havard Kristoffersen / Pixelgirl Presents, 2005

Des scientifiques du Pays de Galles tentent de déterminer à quel point les pets des vaches et des moutons pourraient participer au réchauffement climatique. Selon eux, les bovins de Sa Majesté produiraient pas moins de 3% des gaz à effet de serre britanniques.

Les chercheurs de l’Université d’Aberystwyth (ne me demandez pas comment ça se prononce) ont découvert que l’ail pourrait en grande partie réduire les flatulences de ces bêtes à cornes. En effet, ajouté au fourrage des vaches, il attaquerait les organismes qui, dans l’intestin de la bête, produisent du méthane, diminuant ainsi de quelque 50% les émanations malodorantes.

À l’avenir, au Pays de Galles, il faudra s’attendre à des vaches qui pueront moins du fondement, mais plus du museau. Ne vous marrez pas : notre survie en dépend.

Merci BBC News

Les mâles papillonnent à nouveau

14 juillet 2007, posté par Marc

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La version japonaise du Hypolimnas bolina. Image © Comacontrol / Wikipédia, 2006

En 2001, le Hypolimnas bolina, un papillon des îles Samoa, était sur le point de butiner pour la dernière fois, et pour cause : les mâles de cette espèce ne représentaient plus que 1% de la population totale. Victimes d’une bactérie (la Wolbachia) véhiculée par leur mère, ces messieurs-papillons se voyaient occis avant de naître.

Six ans plus tard, les mâles de cette espèce ont repris du poil de la bête : selon une étude de l’University College de Londres publiée dans le journal Science, ceux-ci représentent aujourd’hui… 40% des Hypolimnas bolina s’égayant sur Upolu et Savai’i, les deux principales îles de l’archipel.

La raison de ce retournement de situation ? L’espèce a muté, rien de moins. Ce qui constitue, selon les auteurs de l’article de Science, la mutation la plus rapide jamais observée (un tel processus prend normalement des siècles, voire des millénaires). Il n’aura donc fallu que quelques années à cet insecte pour développer un gène capable de le faire résister à la bactérie qui allait le faire disparaître.

Cependant, un doute demeure : cette mutation est-elle apparue d’elle-même chez les individus samoans, ou est-elle issue des migrations de papillons du sud-est asiatique chez qui ce changement avait déjà eu lieu ? Toujours est-il que l’air de rien, cet animal qui « battait de l’aile » a su en un clin d’œil contrecarrer un processus qui semblait le condamner à une mort certaine. Messieurs, chapeau.

Merci Science

Un gène lié à l’asthme infantile

12 juillet 2007, posté par Marc

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Des chambres d’inhalation pour enfants. Photo © Rawji Shana International, 2007

Personne ne sait vraiment quels sont les facteurs génétiques et environnementaux à l’origine de l’asthme, alors que cette maladie est l’une des plus communes chez les enfants (10% des petits Britanniques en seraient atteints).

Un groupe international de chercheurs a identifié un gène associé à l’asthme infantile. À partir d’une étude menée sur plus de deux mille enfants, cette équipe de recherche a isolé un gène nommé ORMDL3 prééminent chez les asthmatiques. Une variante de ce gène augmenterait de 70% le risque d’être atteint.

La Dresse Miriam Moffatt du Collège impérial de Londres affirme en effet que « Nous sommes sûrs d’avoir découvert quelque chose de nouveau et de passionnant concernant l’asthme chez l’enfant. Ces découvertes récentes n’expliquent pas totalement les causes de l’asthme, mais elles donnent accès à d’autres pièces du puzzle que constitue l’environnement génétique à l’origine de la maladie. »

La Dresse Victoria King, de Asthma UK, annonce quant à elle que « de telles recherches permettront de déterminer les risques et les agents protecteurs associés au patrimoine génétique d’un individu ; le but à long terme étant de prévenir et traiter l’asthme aussi bien durant l’enfance qu’à l’âge adulte. »

Croisons les doigts et… retenons notre souffle.

Merci BBC News

Les écrits restent, les fichiers s’envolent

10 juillet 2007, posté par Marc

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La disquette de 8 pouces introduite en 1971 par IBM. Photo © Old Computers, 2007

Dans un siècle, il y a de fortes chances pour que l’article que vous lisez à l’instant ait disparu de la surface de la Terre. Il ne restera alors plus aucune trace de ces mots pourtant alignés avec amour — mais le temps n’a que faire d’une telle ferveur…

Dans ma bibliothèque sommeillent quelques ouvrages vieux de quatre siècles. Imprimés sur papier de chiffon, leurs pages sont restées virginales comme au premier jour. Mais les disquettes cinq pouces un quart sur lesquelles j’ai commis mes premiers programmes, qu’en reste-t-il ? Je serais bien incapable de les lire, mon ordinateur ne possédant même plus d’entraînement de disquettes (y compris pour les galettes de trois pouces et demi que quelques PC antédiluviens possèdent encore).

C’est précisément cette problématique qui alarme la directrice des Archives nationales britanniques. Natalie Ceeney affirme en effet que nous sommes sur le point de « perdre des années de connaissance critique » parce que les ordinateurs actuels s’avèrent incapables de lire d’anciens formats numériques.

Gordon Frazer, directeur de Microsoft au Royaume-Uni, prophétise une « période digitalement sombre ». À qui la faute ? Un peu à lui, sans doute. Il ajoute : « À moins que l’on consacre plus d’énergie à la transmission des formats de fichiers afin qu’ils soient lus et édités dans le futur, nous devrons faire face un trou noir digital. » Rassurant.

La British Library estime que l’Europe dépense chaque année trois milliards d’euros en valeur commerciale pour conserver les données digitales. Les Archives nationales britanniques, qui conservent des documents écrits vieux de neuf cents ans, détiennent plus de 580 téraoctets d’informations enregistrées sous des formats désormais inaccessibles au matériel actuel.

Mme Ceeney nous avertit : « Les informations digitales sont par nature bien plus éphémères que le papier. » Je la crois sur parole. Impossible pour moi de mettre la main sur les premiers textes que j’avais commis sur mon Commodore 64

La bombe à retardement sur laquelle nous sommes assis en matière de préservation du patrimoine intellectuel serait due en partie à l’incompatibilité — volontaire — imposée par des entreprises comme Microsoft, quand il s’agit notamment de faire face à des compagnies rivales ou de vendre de nouvelles versions de logiciels (les nouveaux utilisateurs de Vista doivent comprendre de quoi il retourne). Une autre cause réside dans la prolifération des formats de fichiers au commencement de l’ère digitale.

Un espoir se profile toutefois dans l’utilisation de formats dits « ouverts » tels que l’Open XML, lequel n’est plus utilisé seulement par Microsoft. Toutefois, nombreux sont ceux qui critiquent le géant de l’informatique pour avoir développé un nouveau standard au lieu d’en adopter un qui existait déjà : l’Open Document Format (ODF). Mais Microsoft se soucie-t-il vraiment de la préservation des données à long terme ? Rien de moins sûr.

Contre la mauvaise volonté des entreprises d’informatique, et pour faire face à l’inaccessibilité des anciens fichiers, des bibliothèques et des archives nationales européennes se sont regroupées autour d’un projet aussi vaste qu’ambitieux : Planets. Leur but ? — s’assurer que dans dix, cinquante ou cent ans, les informations digitales actuelles soient encore accessibles à nos descendants. Bref, une sorte de cyber-développement-durable. D’ici qu’ils y parviennent, prions pour que notre serveur ne plante pas…

Merci BBC News

L’odyssée des canards en plastique

30 juin 2007, posté par Marc

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Photo © Elf, 2004

Il y a quinze ans, un cargo libérait accidentellement quelque 30000 canards en plastique dans l’océan Pacifique. Leur histoire avait commencé dans une usine chinoise (bon, ça, on s’en doutait), puis s’était vue chamboulée lors de leur croisière de Hong Kong aux États-Unis : le 29 janvier 1992, un puissant orage en pleine mer projetait trois conteneurs par-dessus bord. Deux tiers des canetons naviguèrent vers le Sud, traversèrent les tropiques et s’échouèrent sur les plages indonésiennes, australiennes et sud-américaines.

Cela dit, dix mille des canards libérés en 1992 (connus sous le nom de Friendly Floatees) avaient pris la route du Nord, se retrouvant quelques mois plus tard aux environs de l’Alaska. Il leur fallut trois ans pour naviguer d’Ouest en Est en direction du Japon, puis pour revenir en Alaska en suivant un courant du Pacifique nord (le North Pacific Gyre) jusqu’à atteindre l’Arctique. Une bonne partie d’entre eux traversèrent ensuite le détroit de Bering. Pris dans la glace, ils allaient dériver vers l’Atlantique à raison d’un mille par jour.

En 2000, les canards furent repérés dans l’Atlantique Nord et, en 2003, on les attendait sur la côte est des États-Unis. Ces deux dernières années, ces jouets se firent rares, presque invisibles, sans doute à cause de la dépigmentation provoquée par le soleil et les embruns. Aujourd’hui, certains océanographes prévoient qu’ils échoueront au Sud-ouest de l’Angleterre, au Sud de l’Irlande et sur la côte ouest de l’Écosse au terme d’un voyage de 27000 kilomètres. Simon boxall, du Centre océanographique national de Southampton, affirme que ces canards ont permis — l’air de rien — une étude des changements climatiques et des courants marins.

Le matériau de fabrication de ces jouets devrait tenir encore une bonne centaine d’années. À l’heure actuelle, ce sont de vrais objets de collection qui se vendent aux environs de 740 euros. Quiconque en retrouvera un exemplaire pourra aussi le revendre 100 dollars (74 euros) au distributeur qui les commercialise aux USA, First Years Inc. En chasse !

Merci Times Online

Ta soeur et moi, ça te dérange ?

28 juin 2007, posté par Stahlhelm

The Maggot, alias hip hop vampire, alias dame margot fonteyne
The Maggot, alias hip hop vampire, alias dame margot fonteyne

Ça y est, je vais me lancer à bras raccourcis dans cette folle aventure qu’est le striptease mental et blogué devant vos millions de paires d’yeux incrédules. Mon esthéticienne me répétait depuis moult mois déjà qu’un jour j’aurais mes 300 mots de gloire.

Billy Web, alias tim westcountry, alias the optician, alias dvs
Billy Web, alias tim westcountry, alias the optician, alias dvs

Et elle avait raison. Un petit voyage en 1re classe avec les CFF en direction de ma patrie lacustre et voilà que je me lance, la queue entre les jambes (sic).

Je savais bien qu’un jour viendrait où une incontrôlable fièvre altruiste me tourmenterait jusqu’à ce que j’avoue ma coupable passion pour cette perle hip-hop hybride qu’est Goldie Lookin Chain, horde bestiale de pâles hérauts fumivores perdus dans les verts bois serrées du Pays de Galles.

Mystikal, alias the alchemist, alias dr. boris gobshite, alias the druid
A droite: Mystikal, alias the alchemist, alias dr. boris gobshite, alias the druid. A gauche: ?

Bon, que dire d’autre si ce n’est que GLC n’est ni fait pour les âmes sensibles, ni pour mes grands mères (c’est quand même en gallois méridional). Pour vous donner une idée concrète du concept de GLC, vous pourriez prendre une once de Beastie Boys de l’époque License to III (lll ???), l’engagement politique et la côte est en moins, y rajouter un 12 tonnes de stade anal avec les doigts, un tantinet de drogues douces et de houblon à l’hectolitre, un demi-volume du dictionnaire romand traduit en gallois et PAF ! vous aurez une crew GLC dans les dents, le goût en plus.

Mike Balls, alias hardest man in soccer violence
Mike Balls, alias hardest man in soccer violence

Bon, je suis bien d’accord : GLC n’est pas le meilleur moyen de perfectionner votre niveau d’anglais à moins que vous ne désiriez vous spécialiser dans les différentes versions de vomi parlé gallois, grosse discipline des joutes juvéniles locales. Mais bon, on ne rechignera pas à bénéficier de quelques heures de délassement mental et de délire verbal et scatologique. Je vous le jure.

P Xain, alias dwain xain zedong, alias zardoz, alias ganja bizniz, alias rhys from the band
P Xain, alias dwain xain zedong, alias zardoz, alias ganja bizniz, alias rhys from the band

Concours : LiLeLa offre un coffret anti-lycanthrope à celui qui me traduira dans son intégralité Maggot’s Stand Out (in The Manifesto, 2003). Euh, en fait non du coup.

Ô mon dieu, c’est tellement dur de mettre des photos avec de telles couleurs en étant un corbeau. A l’aide.

Un monstre, mais pour les enfants

26 juin 2007, posté par Marc

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Image © Sony Pictures, 2007

Au début du mois, nous apprenions qu’un obscur scientifique du nom de Gordon Holmes était parvenu à filmer une soucoupe volante Nessie en train de faire trempette dans son loch favori. Bon, personne n’y a vraiment cru, comme d’habitude, et ce n’est pas parce qu’on filme un silure qu’on est forcément parvenu à choper Demis Roussos en train de piquer une tête dans la Mer Égée.

En bref, Sony Pictures nous réserve, pour fin septembre, un film de Jay Russell plein de bons sentiments qui expliquera en bonnet d’uniforme comment Nessie a débarqué, nageoires rabattues, dans l’imaginaire écossais : Water Horse — Legend of the Deep. Tiré d’un roman de Dick King-Smith, cette grosse production nous raconte l’histoire d’un gosse qui découvre un œuf de water horse (sorte d’hippocampe préhistorique, ou plutôt de plésiosaure), qui le cache et qui finit par le foutre au lac, peu soucieux du biotope lacustre.

La grande question qui me travaille à l’heure qu’il est ne concerne pas l’éventuelle existence du monstre du Loch Ness (je laisse ce dossier aux cryptozoologues), mais plutôt de savoir si notre cher Gordon Holmes n’est pas finalement que le transfuge (grassement payé) des studios Sony ou, tout simplement, si ces derniers ne possèdent pas une capacité de réaction hors norme qui leur a permis de mettre sur pied un film pour enfants en moins d’un moi. Mystère…

Dans tous les cas, si vous pensez être condamné(e) à accompagner cet hiver votre descendance au cinéma pour visionner le croisement de Babe avec La Petite sirène, vous pouvez toujours vous entraîner chaque soir à la marmelade de bons sentiments qui vous attend :

Pas merci IMDb

Un film sur les caméras

26 juin 2007, posté par Marc

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Image : droits réservés

Tiens, voilà une bande annonce qui m’a agréablement rappelé un roman de Charles Stross, La jungle de béton (The Concrete Jungle), où il est question de caméras de surveillance britanniques détournées (ou plutôt : piratées) afin de tuer à distance par… gorgonisme.

Il s’agit cette fois Surveillance, un film réalisé par Paul Oremland et présenté la semaine passée au Festival lesbien, gay, bisexuel et transgenres de San Francisco (San Francisco LGBT Film Festival). L’intrigue tourne autour d’un jeune enseignant anglais ayant eu une aventure d’un soir avec l’amour secret de l’un des membres (!) de la Famille royale. Le problème, c’est que notre personnage se retrouve malgré lui au milieu d’un scandale mettant en cause la Monarchie. Il a soudain la fâcheuse impression d’être observé par les milliers de caméras qui espionnent jour et nuit le territoire britannique.

D’après ce long métrage, les citoyens de Grande-Bretagne sont en moyenne filmés 300 fois par jour par des caméras de surveillance. Hmmm. La prochaine fois que vous fumerez une tige sur le balcon, n’oubliez pas de sourire. D’ici-là, planquez-vous (seul) dans le placard et matez la bande-annonce ci-dessous :

Merci The Underwire


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