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« armée »

Le prix d’une énigme

20 juillet 2007, posté par Marc

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Les rouages de l’Enigma. Photo © Bob Lord, 2006

Vendue partout dans le monde au début des années 1920, l’Enigma était une machine de chiffrement électromécanique devenue célèbre grâce au (ou plutôt : à cause du) Troisième Reich.

Bien qu’adaptée, modifiée, améliorée, elle ne permit pas toujours aux Nazis de crypter efficacement leurs messages, les Britanniques ayant été à maintes reprises capables de les lire, s’inspirant du travail effectué par leurs prédécesseurs polonais. Il semblerait même que la Seconde Guerre mondiale eût été plus longue sans le travail méticuleux des cryptologues de Sa Majesté.

Aujourd’hui, pour les amoureux de l’histoire des techniques, et pour les fétichistes de cette époque sombrissime de l’histoire européenne, un exemplaire d’Enigma est à vendre au plus offrant sur eBay (à l’heure à laquelle je poste cet article, les enchères s’élèvent à 24100 dollars, c’est-à-dire plus de 17400 euros). Il vous reste encore une semaine pour faire péter vos économies et vous offrir ce petit joujou cryptique qui ne dépareillerait pas dans les collections du Bureau des atrocités.

Merci Boing2

5000 ans au centre du Monde

10 juillet 2007, posté par Yves

Mapsofwar fait des cartes animées bien foutues pour raconter l’Histoire en allant plus vite. Ça peut être dangereux, parce qu’on prend parfois trop de distance en regardant des guerres qui en réalité ont fait un poil plus de dégâts dans la vie de leurs contemporains que de juste changer une plage de pixels verts en une autre de pixels roses, mais ce recul permet aussi d’avoir une meilleure perspective et donc mieux comprendre, ou du moins mieux apprécier, les évènements. Et comme disait je ne sais plus qui (et je vous engage vivement à me ridiculiser dans les commentaires), celui qui ignore l’Histoire se condamne à la revivre, et c’est toujours intéressant de voir que les choses n’arrivent pas forcément pour la première fois, ni qu’elles sont immuables, par exemple.

Cette carte-ci est d’actualité. Et pour cause: elle l’a été depuis 5000 ans sans interruption. C’est la partie du monde qui génère le plus d’échauffements, et qui semble constamment changer de mains, sans arrêt depuis les Égyptiens. La vraie question ce n’est pas « qui a », mais plutôt « qui n’a pas » contrôlé le Moyen-Orient, de l’Antiquité à nos jours…?

Des t-shirts portés à droite

7 juillet 2007, posté par Marc

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Un t-shirt anti-guevariste. Image © ThoseShirts.com, 2007

L’Internet est une jungle si grande et si belle que toutes les tendances politiques y ont élu domicile. Après le hacker militant d’extrême-gauche, les sites de niouzes étasuniens conservateurs et les blogues athées, agnostiques, new age ou carrément sataniques, voici venu le temps des geeks de droite. Bien que, personnellement, je sois indophile à tendance post-humaine, je ne peux que me réjouir de l’étonnant agora anarchique de notre chère Matrice.

Eh bien, en farfouillant aux hasard des sites d’info américains, quelle ne fut pas ma surprise en découvrant la bannière d’un vendeur de t-shirts… de droite. Si si si. Et puis ouvertement en plus, sans détours ni pirouettes.

Déclarant ostensiblement être de bons « netoyens » (netizens) qui ne bombardent pas leurs clients de pourriels (d’accord : de spams), les administrateurs de ThoseShirts.com, web-entreprise basée à Traverse City, dans le Michigan, prônent un humour conservateur. Ils n’hésitent pas à distribuer des vêtements pro-Reagan, anti-Hillary, pour le port des armes à feu, contre le Che et pour l’armée. Pour couronner le tout, ils commercialisent même des t-shirts à l’usage des têtes (très) blondes et… des chiens.

Alors, la prochaine fois que vous irez vous promener avec le Club des frères d’armes vétérans à moto, n’oubliez pas de revêtir ce slogan pur coton : Less Flower Power, More Fire Power (que l’on pourrait traduire librement par « Faites la guerre, pas l’amour »).

Les X-Files, ça existe, en vrai

4 juillet 2007, posté par Marc

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Le «magicien» ou «bateleur», carte de tarot. Image : droits réservés

Le Centre d’informations techniques de la Défense étasunienne (Defense Technical Information Center, DTIC), tout au moins sa face ouverte au public, recèle bon nombre de résumés d’études sur l’utilisation potentielle de pouvoirs paranormaux dans l’art de la guerre.

On y trouve des rapports portant sur une machine aidant à la perception extra-sensorielle (le VERITAC), une étude sur la perception humaine non visuelle, de même qu’un travail sur la psychokinèse datant de 1985. En voici la présentation officielle (attention, le style — plutôt martial — râpe les yeux) :

Cette étude comprend une analyse détaillée de la psychokinèse. Elle passe en revue les études, articles et textes disponibles afin d’en examiner les caractéristiques. Les caractéristiques et les applications y sont analysées et répertoriées afin de déterminer si la littérature mentionne ou conforte l’utilité implicite de la psychokinèse comme outil de guerre. Les résultats de cette étude mènent à trois conclusions principales. Premièrement, la psychokinèse pourrait, grâce à des recherches constantes, acquérir un potentiel utile à de futures opérations militaires, pour autant que la psychokinèse ait été développée au point d’être effectivement utilisable. La deuxième conclusion précise que l’utilisation de la psychokinèse en accord avec la stratégie militaire n’est pas encore d’actualité, mais pourrait prendre part à une réflexion à long terme sur le commandement et le contrôle. L’application militaire de la psychokinèse a donc un avenir, mais ce domaine n’a pas été suffisamment étudié et perfectionné pour qu’il puisse être mis en œuvre ; telle est la troisième conclusion de cette étude.

Étonnant, non ?

Merci Danger Room

Matière à voyeurisme

23 juin 2007, posté par Marc

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Le Dr Peter Brady dans H. G. Well’s Invisible Man, image © ITC, 1958

Des chercheurs de la Pratt School of Engineering et du Collège impérial de Londres ont élaboré le projet d’une cape d’invisibilité, rien de moins. Un tel vêtement serait capable de dissimuler n’importe quel objet, au point où les observateurs ne pourraient tout bonnement pas en deviner la présence. Le secret d’une telle prouesse ? Les métamatériaux. Hmm, me direz-vous, et à juste titre. Attendez, bandes d’impatients, je vais vous expliquer…

Selon David R. Smith de la Pratt School, « La cape pourrait donner l’impression que vous avez ouvert une brèche dans l’espace. Toute lumière ou autres ondes électromagnétiques seraient détournées aux environs de la zone [à cacher] et guidées par les métamatériaux de manière à ressortir de l’autre côté, comme si elles étaient passées à travers un espace vide. » De la sorte, les ondes électromagnétiques glisseraient sur la cape comme l’eau sur une pierre polie.

La découverte a été révélée par Science Express, la version Web du journal Science. Bien entendu, L’Agence pour les projets de recherche liés à la défense (Royaume-Uni) s’est empressée de soutenir le projet. Du point de vue théorique, cette cape existe désormais : il ne reste plus qu’à la réaliser.

Si l’on pense tout de suite aux usages militaires d’une telle invention (rien n’est trop sophistiqué quand il s’agit d’occire l’ennemi), on peut aussi imaginer des écrans d’invisibilité servant à camoufler d’inélégantes usines à gaz, des couvertures permettant d’éviter tous genres de vibrations et d’ondes sismiques et… de confortables combinaisons de voyeurisme.

Merci Science Express

La guerre, c’est gay

18 juin 2007, posté par Marc

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L’équipage de l’Enola Gay, avion ayant largué la première bombe sur Hiroshima

En 2004, le Sunshine Project, groupe opposé à l’usage d’armes chimiques basé à Austin (Texas) et à Hambourg, avait révélé l’existence d’un projet militaire étasunien visant à créer une bombe hormonale (non, il ne s’agit pas de Halle Berry) qui transformerait les vaillants guerriers en gay lurons plus enclins à faire l’amour… que la guerre.

L’idée est venue du Air Force Wright Laboratory de Dayton (Ohio) qui demandait 7.5 millions de dollars pour développer cet audacieux projet. L’effet d’une telle bombe ? Contaminant les soldats par l’intermédiaire de leurs voies respiratoires et de leur peau, l’aphrodisiaque chimique aurait rendu les hommes irrésistibles les uns pour les autres. Une autre proposition d’arme « alternative » aurait permis de mettre en pétard les abeilles de telle sorte qu’elles s’attaquent aux militaires…

Si vous aviez le choix entre subir le dard des abeilles ou celui de votre compagnon en uniforme (et fétichiste malgré lui), que prendriez-vous ?

Merci Washington Post

L’OTAN se lance dans le cyberpunk

16 juin 2007, posté par Yves

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Le « Top Gun » du futur? © South Park
Ça a commencé en mai dernier, avec le démontage en Estonie de statues et monuments commémoratifs de l’Armée Rouge qui a déclenché des émeutes plutôt violentes. Des attaques DDoS ont eu lieu au même moment contre les sites gouvernementaux et institutionnels estoniens, privés comme publiques. La première réaction officielle estonienne était de blâmer la Russie, mais comme les deux pays font partie de l’OTAN, et qu’une attaque contre un des alliés équivaut à une attaque contre tous (y compris la France, l’Angleterre, et les USA par exemple), certains ont dû vouloir éviter une 3e guerre mondiale, et la position officielle s’est assagie sur une théorie « criminelle et terroriste » à la place. Mais les implications politiques et économiques d’une telle attaque ont été prises très au sérieux par les ministres de la défense des pays membres de l’OTAN réunis hier a Bruxelles, et ils en ont conclu qu’il est impératif de protéger les systèmes d’informations « d’importance critique« . N’était-ce pas ce pourquoi la structure décentralisée d’Internet avait été inventée justement, à la base? Enfin bref, les USA, toujours prêts à allouer un peu plus de ressources à leur armée, ont déjà créé une unité de cyberguerre réunissant des spécialistes en réseau. Elle fait partie de l’Air Force, qui compterait déjà 40000 personnes actuellement impliquées dans des activités de guerre cybernétique. Et pour les autres pays de l’alliance qui ont moins d’argent pour leur armement que les États-Unis, un centre contre le cyber-terrorisme doit voir le jour en 2008, en Estonie justement.

Un réseau sans fil de mini-robots en réseau sans fil

14 juin 2007, posté par Yves

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DARPA (l’agence américaine de recherche pour la défense) a le projet de construire des mini-robots qui agiront comme des relais Wi-Fi, permettant aux militaires de communiquer plus facilement sur le terrain, en formant un réseau évolutif. L’idée est d’avoir une série de ces robots bons marché, de les lâcher sur le terrain, et ils se positionneront tout seuls de manière à créer le réseau optimal. L’image ci-dessus n’est qu’un concept, mais ils veulent arriver à designer des machines plus petites qu’un litre, pesant moins d’un kilo, et coûtant moins de 100 dollars pièce lorsque fabriquées en série. En général dans la tech, c’est l’armée qui fait joujou en premier avec les gadgets un peu chers, après quand ça devient abordable ce sont les universités qui s’amusent un peu aussi, et puis ça pénètre petit à petit le marché des gens comme vous et moi (à part si vous visitez ce site depuis votre caserne ou votre labo). Pensez à Arpanet (aussi un projet DARPA, tout comme le GPS) qui a donné naissance à Internet qui a donné naissance au web qui a donné naissance à Google Maps, par exemple. Moi je vois bien arriver dans quelques années, des mini-router sans fil, alimentés à l’énergie solaire et avec des logos-pub Orange-SFR sur le dos, se promener tranquillement entre les crottes de chiens sur les trottoirs parisiens ou entre les bouses de vaches en Auvergne, et fournir un réseau Wi-Fi partout et tout le temps, constamment optimisé, et à un coût dérisoire. Faites des enfants tant que vous le pouvez encore…


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