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« guerre »

Tout est relatif (sauf les absolus)

21 août 2007, posté par Yves

Prenez des chiffres, n’importe lesquels, et mettez les en parallèle. Forcément vous pourrez en tirer des conclusions.

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Dépenses militaires par pays, en fonction du PNB.

Suivant votre penchant et le but de votre message, vous pourrez les faire parler comme ça vous arrange le mieux, et leur faire dire les vérités les plus éloquentes.

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Dépenses militaires par pays, par habitant.

Et puis après il y a les faits bruts. Et même sans être un vrai pacifiste hippie, ces chiffres là, ils donnent quand même envie de dire « faites l’amour, pas la guerre »…

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Dépenses militaires par pays, en absolus.

Via: nationmaster.com, source: The CIA World Factbook

Oradour-sur-Glane, extinction de la mémoire

15 août 2007, posté par Stahlhelm

Plaque commémorative

Ma mémoire me joue très souvent d’affreux tours de passe-passe. Une conséquence inévitable du mariage incestueux de l’âge, de l’abus de substances éthyliques et d’une vile propension à vouloir inconsciemment presser les points noirs qui parsèment ma vie de temps en temps. Mais le 6 août 2007 a été un jour noir pour la mémoire collective avec le décès à l’âge de 86 ans de l’Allemand Heinz Barth.

Barth était l’un des principaux (et dernier ?) responsables, vaguement impunis, du massacre d’Oradour-sur-Glane du 10 juin 1944. Ce village français du Limousin fut totalement détruit et 642 de ses villageois systématiquement exécutés par une section de la Waffen-SS qui passait par là. Barth est mort libre, après n’avoir passé que quelques maigres années en prison.

Rue89 a un excellent article sur ces événements et le procès de 1953 des 65 accusés allemands et français.

Un arbre d’Oradour-sur-Glane
Photo © Dennis Nilsson, 2004

On signalera au passage les poignants albums-concepts martial industrial de Stahlwerk 9 (Oradour [2003]) et A Challenge of Honour (Oradour sur Glane [2004]) qui permettront peut-être de donner un coup de pouce à notre mémoire collective.

L’Afghanistan et le Pakistan avec des gens (qui sourient)

15 août 2007, posté par Yves

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Photo © Steve Taylor

On en a tellement parlé, que des fois on en oublie qu’il y a des vrais gens qui y vivent pour de vrai. Stephen Taylor, prof de de maths en Pennsylvanie, avait été faire un tour en Afghanistan et au Pakistan à l’époque où l’on portait les cheveux plus longs et c’était cool d’avoir des rouflaquettes, et il avait pris plein de photos qu’il a ensuite publié sur sa homepage. Parce que parfois on a assez vu de lapins et de vibromasseurs, et on aimerait bien aller voir comment ça se passe dans le reste du monde pour mieux comprendre pourquoi il y a la guerre… (Ça doit être les rouflaquettes qui me font devenir tout flower power)

Des bibles tout-terrain

14 août 2007, posté par Marc

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Image © Christian Outdoorsman, 2007

Imaginez le topo : vous vous baladez avec vos petits amis grimés de vert et de noir en pleine forêt tropicale. Le but de l’opération : occire l’ennemi à l’aide de votre fusil mitrailleur dernier cri, lui réduire la face en bircher müesli afin de sauver le monde et la démocratie à tendance crypto-fascisante.

Vous nagez déjà en plein marais de sang et votre conscience vous picote derrière le maxillaire gauche. Pas de souci ! Dieu est là pour vous sauver ! À l’insu de tous (et surtout de l’ennemi-voyou), vous dégainez votre bible de camouflage (version King James) et révisez rapidos le catéchisme qu’on vous avait appris avant que vous vous engagiez dans les Marines.

Cette historiette vous semble bien farfelue ? Et pourtant, désormais, il est possible de consulter la parole du Sauveur sans que le méchant d’en-face n’en soit informé. Le site Christian Outdoorsman (traduisez : « Le chrétien aventurier ») vend des bibles de camouflage pour le plus grand bonheur des troupes (et des ornithologues ?).

Ah, et puis des fois que votre chérubin fumerait déjà ses premiers joints dans les camps de scouts, vous pouvez aussi lui offrir le modèle pour enfant. Il n’y a pas d’âge pour apprendre le pardon et la repentance.

Merci Boing2

Des robots prêts à en découdre

6 août 2007, posté par Marc

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Photo © Foster-Miller, 2005

Non, cette fois-ci, il ne s’agit vraiment pas de science-fiction. Des robots armés patrouillent désormais en Irak. Il y en avait déjà au début de la guerre, mais la nouveauté réside dans l’utilisation nouvelle de ces machines. Auparavant, les « systèmes d’action directe pour la reconnaissance à distance par l’observation à l’aide d’armes spéciales » (SWORDS — quel mal fou les fabricants ne se sont-il pas donné pour que le nom de ces engins donne un joli acronyme en anglais) n’étaient pas équipés pour tuer, et pour cause : ils ne garantissaient pas une pleine sécurité dans les combats.

Les SWORDS, contrôlés à distance, perdaient parfois le contact avec ceux qui les télécommandaient. Or, un robot qui ne sait plus quoi faire au milieu d’un échange de tirs, c’est une machine aussi dangereuse pour l’un comme pour l’autre des belligérants.

Dorénavant, le système d’amorce des machines de guerre nécessitera une triple confirmation — tant physique qu’électronique — avant de réduire en charpie l’ennemi (de la Maison blanche). Foster-Miller, l’entreprise qui conçoit les SWORDS, a aussi doté ses machines de mécanismes d’autodestruction, des fois qu’elles perdraient les pédales.

Pour l’instant, seulement trois exemplaires de ce type de robots de combat sont actifs sur le terrain. Selon Michael Zecca, qui dirige le projet SWORDS, il semblerait que de telles machines ne fassent pas encore partie des priorités de l’armée des États-Unis. Sans doute la chair à canon, fût-elle américaine, coûte-t-elle moins cher qu’un gros robot belliqueux.

Pour contempler les SWORDS en action, rien de tel qu’une petite vidéo promotionnelle :

Merci Danger Room

La Grande Guerre en images

2 août 2007, posté par Stahlhelm

Flandres
Impacts d’obus dans les Flandres. Photo © Frank Hurley, 1917

On est bien d’accord, la guerre, c’est une grosse perte de temps, d’argent et d’âmes souvent brillantes. Alternativement, on avouera que la guerre a un côté tout à fait fascinant, surtout quand on n’en a jamais fait. Avec des séries comme Band of Brothers (Frères d’armes en V.F.), les petits tritureurs de soldats de plombs que nous, mâles de LiLeLa, avons été dans une autre vie aiment à s’identifier à ces bonhommes figures héroïques, boueuses et enrouées que sont Winters et ses petits camarades de campagne.

Prisonniers anglais
Prisonniers Anglais aidant les Allemands à fouiller les morts

Sauf que la guerre, en général, c’est quand même une grosse boucherie gore. Mais maintenant, grâce à The Heritage of the Great War, monstrueux site hollandais se consacrant à l’illustration de 14-18 en images et en musique, on peut se faire une idée de combien les couteaux des bouchers de ce massacre de quatre ans étaient mal aiguisés. Attention aux âmes sensibles, car certaines images sont extrêmement crues et choquantes.

Rats
Les Allemands aussi avaient faim

Les sections de photos couleur et sur le petit moustachu énervé sont particulièrement intéressantes.

Sinon, pour clore cette autre page de poésie lilelaïque, je peux encore vous proposer un lexique des termes utilisés à l’époque, gentimment compilé par le Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918.

J’ai bien oublié qui je devais remercier, alors voilà.

Le steampunk de demain

26 juillet 2007, posté par Marc

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Détail d’une réplique du moteur différentiel de Babbage. Photo © Carsten Ullrich, 2005

En 1822, le mathématicien et ingénieur britannique Charles Babbage redécouvrait les moteurs différentiels (Difference Engines) imaginés — mais jamais construits — par Johann Helfrich von Müller, un ingénieur de l’Armée de Hesse. Babbage proposa le concept de Müller à la Société astronomique royale afin de remplacer, de manière totalement mécanique, les tables numériques imprimées en usage à cette époque.

Le Gouvernement britannique finança dans un premier temps le Difference Engine No. 1, mais cessa d’aider Babbage dont l’avancée des travaux ne lui paraissait pas assez rapide. Babbage dessina les plans d’un second moteur différentiel à la fin des années 1840. Ces schémas furent ensuite utilisés par le Suédois Per Georg Scheutz, lequel construisit plusieurs machines dès 1855.

Ces modèles d’ingéniosité, qui permirent avant tout d’imprimer des tables logarithmiques, constituent les premiers ordinateurs jamais développés (les ancêtres en quelque sorte de votre PC). Il est à noter que ces appareils, une nouvelle fois découverts (mais cette fois par le biais de la littérature), inspirèrent le premier roman de science-fiction dite steampunk : The Difference Engine de MM. William Gibson et Bruce Sterling.

Aujourd’hui, l’héritage de Müller, Babbage et Scheutz continue de faire des petits. Des ingénieurs, et notamment le Prof. Robert Blick de l’Université de Madison (Wisconsin), viennent de publier un article dans le New Journal of Physics présentant les recherches qu’ils sont en train de mener. En particulier : la conception de puces mécaniques à l’échelle nanométrique (10-9 m).

Le but de ces recherches est d’obtenir des puces qui, sans concurrencer leurs sœurs électroniques, pourront être employées dans des contextes où le silicone s’avère trop délicat, notamment dans la mécanique des voitures. Ces puces, minuscules moteurs calculatoires inspirées par les gigantesques Difference Engines, devraient connaître un avenir radieux partout où la vitesse de calcul importe peu mais où le prix de production a son importance. Typiquement, dans les robots ménagers ou les jouets pour enfants.

Bien entendu, l’Armée américaine lorgne de près l’avancée des travaux. En effet, de telles puces mécaniques seront en principe insensibles aux impulsions électromagnétiques, lesquelles peuvent réduire à l’état de légume n’importe quel ordinateur actuel (et notamment ceux qui équipent les véhicules de guerre).

Un autre avantage sera de construire des microprocesseurs puissants mais fonctionnant à des températures bien moins élevées que celles des puces actuelles. En effet, la chaleur des composants électroniques est l’un des principaux ennemis de l’augmentation des capacités de nos chères bécanes.

Alors, Bruce et William, heureux ?

Merci BBC News

Des svastikas dans le ciel allemand

20 juillet 2007, posté par Marc

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La queue d’un Messerschmitt Me 262A. Photo (détail) © National Museum of the USAF

Si vous passez ces jours près de Löpten, dans le Land allemand du Brandebourg, vous risquez fort de voir de drôles d’appareils survoler le ciel bleu de Prusse… Deux Messerschmitt et un Ju-52 ont repris du service pour les besoins d’un film américain à gros budget : Rubicon, lequel décrira la geste de Claus von Stauffenberg, colonel de la Wehrmacht qui avait tenté en juillet 1944 de renverser le régime nazi par un coup d’État militaire.

Près de l’ancien aérodrome militaire de Löpten, les badauds se seront peut-être étonnés d’apercevoir au-dessus de leurs têtes quelques croix gammées et autres symboles nazis désormais interdits en Allemagne. Sauf, bien sûr, quand il s’agit de tourner un film traitant de la Seconde Guerre mondiale avec Tom Cruise (dans le rôle de l’héroïque Comte von Stauffenberg).

Merci B. Z.

Japon – Corée, sans gants blancs

19 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Hip Hop

Un autre papier léger sur la guerre du Pacifique. Version contemporaine et dansée cette fois, et entre le Japon et la Corée du Sud.

Deux équipes de break dancers s’affrontent donc avec force coups de reins et de poignets bien placés, se roulant par terre de rage comme votre fils/fille de 2 ans et demi sous le porche d’une enseigne de Franz Carl Weber, tout ça pour savoir qui est le plus leste.

Qui a dit que ça lui rappelait (en plus violent tout de même) Hip Hop, l’émission mythique de Sidney sur TF1 ?

Merci The Yin Yang Report.

Superman, saboteur excellent

18 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Superman et Loïs, main dans la main

On le sait, Superman, l’homme d’acier qui sait tordre l’acier de ses petits doigts boudinés, aime quand même bien Lois Joanne Lane et ses longues jambes gainées de nylon d’antan. Et il ferait tout pour les sauver des mains graisseuses et collantes de l’ennemi de la démocratie.

Il serait même aller jusqu’à accompagner la belle du côté de Yokohama en 1942 pour la protéger des longues incisives à binocles qu’étaient les méchants Japonais impérialistes de l’époque et en profiter pour foutre le bordel à sa manière parmi les rangs serrés de l’armée nippone. Eleventh Hour (« Onzième heure ») est une petite perle de propagande américaine de 1942 qui nous montre qu’il suffit parfois juste de tirer sur l’ancre d’un destroyer pour le faire couler.

Eleventh Hour (1942)

Et pour finir en beauté, voici une autre jolie récupération youtubienne d’un film animé de propagande américain sur le Japon de la Seconde Guerre Mondiale. Attention, c’est du bon vrai racisme cru d’antan. On y apprend même, via une apparition fortuite du général professeur Hideki « Rasoir » Tōjō, que les Japonais mangeaient du papier.

Tokio Jokio (1943)

Merci Japan Probe.


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