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« Jeffrey Daniel »

Mémoire gestuelle

16 juin 2008, posté par Marc

Depuis le mois de février, les chaînes de radio FM diffusent en boucle le dernier tube du DJ français Martin Solveig (de son vrai nom Martin Picandet), « C’est la vie ». Si le rythme obsédant du morceau colle à l’oreille pendant quelques semaines, sans lâcher prise, le clip, lui, peut vous rendre carrément dépendant. Du moins, c’est ce qui a failli m’arriver. Pour bien comprendre les broutilles dont je vais parler plus loin, il vous faut tout d’abord regarder une fois (de plus) ladite vidéo :

Vous me direz que les danseuses (qu’on dirait tout droit sorties du Crazy Horse, vu le gabarit — il faut que je me renseigne) sont déjà pas mal affriolantes. Eh bien n’empêche que cette fois (qui n’est pas coutume), ce sont les danseurs mâles qui sont parvenus à m’hypnotiser. Il faut dire que je suis un grand inculte en matière de danses et musiques actuelles, et que la « performance » de ces messieurs me rappelait vaguement ce que j’avais vu il y a vingt ans (eh oui) dans Moonwalker de Mr Jackson, et plus précisément, dans le clip du single « Smooth Criminal ». Des fois que vous auriez envie de vous faire plaisir, jetez un coup d’œil à cette bonne vieille friandise, depuis le début de la huitième minute :

Aaaah, vous vous rappelez maintenant, hein ? Bon, juste avant de poursuivre avec un mini-historique, revenons aux danseurs de « C’est la vie ». Qui sont-ils ? Il s’agit en fait d’un groupe japonais du doux nom de U-Min (無名, ce qui signifie « anonyme », un peu comme Ulysse qui soûle Polyphème dans le chant IX de l’Odyssée, mais c’est une autre histoire). Si vous souhaitez voir un autre exemple de ce dont sont capables ces quatre gaillards, jetez donc un œil à ça :

Vous risquez de me demander de quel type de danse il s’agit. J’y arrive. En fait, l’histoire de la discipline remonte aux Electric Boogaloos, un groupe fondé en 1978, lequel s’inspirait d’ailleurs des Lockers, qui les avaient précédé de quelques années. Le style pratiqué aujourd’hui par U-Min s’appelle le popping, une variante de funkstyle qui s’apparente au locking et au boogaloo (dont vous devinez les origines). Rien de nouveau, me direz-vous, puisque cela fait bien trente balais que l’on danse de la sorte, et même quand on ne souffre pas d’arthrose. Et pour abonder dans votre sens, voici la rétrospective de l’un des grands ancêtres de la discipline, Jeffrey Daniel qui n’est autre que… le chorégraphe ayant guidé Michael Jackson dans ses clips « Bad » et « Smooth Criminal » :

Pour en savoir plus sur l’origine des funkstyles, dévorez sans plus tarder un joli cyberarticle (en anglais) disponible sur le site du trio britannique Twilight Players. Et puis, pour ceux qui souhaiteraient s’en mettre plein les mirettes, l’une des références mondiales en matière de danse de rue est le Dance Delight, une initiative née il y a quinze ans au Japon. Enfin, pour les Français, il existe Juste Debout, qui organise depuis 2001 des stages de danse. Largement de quoi faire chavirer les minettes sur les dance-floors.


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