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« web 2.0 »

Mur ouvert

7 mars 2009, posté par Marc

Logo de Wall of Freedom

Ce n’est pas tous les jours que je fais de la pub pour ma pomme. J’en fais même tellement-rarement-si-peu qu’un de ces quatre, je finirai la gueule ouverte, édentée, en plein soleil de midi. Alors allons-y, lâchons-nous et plaçons ce jour sous le signe de la liberté… d’expression.

Si vous êtes amateur de Fesse-Bouc, vous n’êtes pas sans savoir qu’un débat fait rage, ces temps, au sujet de la conservation ad aeternam des données déposées par les utilisateurs du « réseau social ». Données potentiellement utilisables à des fins publicitaires — entre autres. La thésaurisation des vies privées est à ce point préoccupante que de nouvelles entreprises ont vu le jour, qui se spécialisent dans l’effacement, à la demande, de vos informations personnelles naviguant sur la Toile. En effet, si vous être bon vivant à vingt ans et que vous passez vos soirées de célibat la tête enfouie entre mamelles et chopines, il y a fort à parier qu’à la trentaine sonnante, vous redoutiez qu’un responsable des « ressources humaines » mette le grappin sur la photo du vomi que vous aviez négligemment déposé dans le caniveau, dix ans plus tôt.

Facebook n’est en aucun cas une exception, et la très grande majorité des sites dominant le Web 2.0 (j’entends par là l’Internet participatif) requièrent une identification, et cela avant tout pour des questions de sécurité. Du coup, la liberté d’expression qu’offre la Toile n’a pas grand’chose à voir avec le secret des scrutins, pierre angulaire de la démocratie. Alors, me direz-vous, comment s’exprimer librement — et anonymement — sur le Web ? En usant de bonnes vieilles recettes… chinoises.

En 1978, deux ans après la mort du Grand timonier, les citoyens de Chine populaire furent autorisés à exprimer leurs critiques à l’encontre du régime ; fleurirent alors les fameux dazibao, affichettes rédigées à la main où plus d’un laissèrent libre cours à leurs critiques du pouvoir. Renaissance d’une pratique déjà en vigueur en Chine impériale, cette tribune libre se matérialisa en un monument aujourd’hui célèbre : le Mur de la démocratie. En plein cœur du quartier de Xidan, à Pékin, il permettait à tout un chacun de s’exprimer librement. Même si l’affichage fut par la suite interdit sur ce mur, même si aujourd’hui une telle pratique n’a plus raison d’être (d’autres murs, cybernétiques cette fois, font très bien l’affaire), son rôle fut tout sauf négligeable dans ce qu’on appela « Le Printemps de Pékin ».

Les inquiétantes dérives catalogantes de Facebook m’ont donné envie de pallier le manque de lieu d’expression libre sur le Web. Je me suis donc inspiré de l’ancien modèle chinois pour créer à mon tour un mur où écrire anonymement ses joies, ses peines, ses soucis et ses craintes. Son petit nom : Wall of Freedom. Ce site, à l’interface sobrissime, offre la possibilité de publier deux fois par jour (ou plutôt  : toutes les douze heures) un message de quatre-vingts caractères (en quelque langue que ce soit, chinois compris). Libre à chacune et chacun d’en faire bon usage. L’avenir nous dira si une telle initiative répondait — ou non — à un besoin réel de liberté parmi le petit peuple de la Toile…

Wall of Freedom, c’est ici. Bonne liberté.

Minitel 2.0

7 février 2009, posté par Marc

Minitel
Photo : droits réservés

La Toile est pour certains d’entre nous bien plus qu’un terrain de jeu, bien plus qu’un endroit où échanger des points de vues et des photos de beuveries. C’est aussi un lieu de travail, un bac à sable qui peut s’avérer rentable à force d’y construire des châteaux en PHP, Java et autres Ruby. Bref, notre réseau bien-aimé, que nous avons depuis longtemps élevé au rang de mouture 2.0 en raison de l’avènement de techniques telles que les requêtes client-serveur asynchrones, serait peut-être en passe de ne devenir qu’une vulgaire réplique du Minitel (rappelez-vous cette magnifique plate-forme de drague aux faux airs de Commodore 64).

En tout cas, c’est ce qu’affirme depuis belle lurette Benjamin Bayart, président du French Data Network, le plus ancien fournisseur d’accès en terre gauloise. Selon lui, le dépôt toujours plus fréquent des données sur des serveurs centralisés tels que ceux de YouTube ou de Google Mail est en train de modifier l’architecture du web. Celui-ci perdrait en effet ses qualités de toile acentrique au profit d’une structure en étoile où les informations sont aux mains de quelques autocrates.

Sur le banc des accusés, on retrouve également l’ADSL, dont l’asymétrie (le A d’ADSL) empêche au peuple, de manière artificielle, d’émettre efficacement des données, condamné qu’il est à s’abreuver aux sources de serveurs qui ne lui appartiennent pas. À quand le DSL symétrique (SDSL), qui permettrait d’émettre et de recevoir des données à cadences égales ? (Vérifiez le débit en upload que vous propose votre fournisseur d’accès et vous verrez qu’il est vingt fois moindre que celui en download).

Selon Benjamin Bayart, un nouveau démon se profile à l’horizon : le filtrage en amont des données par les opérateurs, avant que celles-ci ne puissent parvenir à votre machine, et ceci dans un but officiellement sécuritaire…

Bref, la soi-disant liberté en vigueur sur le Net pourrait se voir à nouveau réduite par les dinosaures de la Toile et les états auxquels ils prêtent allégeance. Pour en savoir plus, lisez sans plus tarder l’entrevue accordée par Benjamin Bayart au site écrans du Libé.

Merci Hervé !

(Dès que le) vent (soufflera)

3 juin 2008, posté par Yves

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« no two legged crappin dogs! » par jonrawlinson

Alors des fois ça nous prend, et c’est pas facile de s’en débarrasser. Je veux parler du dédain de ce qui est tellement inutile que même la tagégorie inutile semble tout droit pondue par une brainstorming session entre Edison, Tesla, Franklin, et Tournesol.

Et puis parfois le mieux c’est de faire comme les autres en encore pire, juste pour être sûr qu’on parle bien de la même chose (trois circonflexes dans la même phrase, quelle élégance).

Tu l’as donc compris, LiLeLa a maintenant un compte sur Twitter. Et ça, c’est pas de la gnognotte. Alors abonne-toi vite et parles-en à ton patron aussitôt, parce que personne ne sait combien de temps ça va durer cette rigolade ridicule: http://twitter.com/lilela

Le CSS a son jardin secret

1 septembre 2007, posté par Marc

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Photo © Nihon Girls

Rien de plus éreintant, en navigant sur la Toile, que de tomber sur des sites qui emploient des technologies dites « propriétaires » telles que le Flash d’Adobe (lequel appartenait autrefois à Macromedia). Votre navigateur met une éternité à charger une petite animation qui sert d’intro au site que vous souhaitez visiter, les menus de celui-ci sont d’une lourdeur effarante et, cerise sur le gâteau, vu que le contenu des documents en Flash n’est pas analysable par les moteurs de recherche, la plupart de ses pages ne sont pas répertoriées dans Google. Bref, l’enfer, tant du point de vue ergonomique que mercatique.

Pour pallier à ces désagréments, tout le monde le sait, le Consortium Web (World Wide Web Consortium) a mis sur pied, depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, le CSS, ou langage de création de feuilles de style « en cascade » (CSS = Cascading Style Sheet).

L’avantage technique du CSS est évident : il permet de travailler la présentation d’un site Internet (sa forme) sans en toucher le contenu. Il autorise également la lecture, par les aveugles, de pages Web sur des interfaces Braille. Qui plus est, la description d’une feuille de style en CSS s’avère plutôt simple, y compris pour les esprits les plus réfractaires au code.

Pour convaincre ceux qui douteraient encore des beautés de ce procédé aussi simple que révolutionnaire, un projet a vu le jour qui permet, sur la base du même contenu HTML, de redessiner complètement l’apparence d’un site. Ce domaine, le CSS Zen Garden, propose aux graphistes de tout poil de recréer, chacun à sa manière, la mise en forme de son contenu.

Le résultat est tout bonnement épatant et, en consultant les archives de cyberjardin zen créé par le graphiste canadien Dave Shea, on ne peut qu’admettre l’incroyable souplesse du CSS, cette arme capable de séduire même les plus gros fossiles du Web 1.0.

Encyclopédie d’une mort annoncée

30 juin 2007, posté par Marc

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Christopher Michael Benoit, photo © Amethyste, 2006

Le week-end dernier, un fait divers endeuillait le monde du catch étasunien. Un certain Chris Benoit, lutteur professionnel résidant à Fayettevielle, en Géorgie, étouffait sa femme et leur fils de sept ans avant de se donner lui-même la mort par pendaison. Jusqu’ici, vous devez vous demander pourquoi je vous parle de cette scabreuse histoire. Attendez la suite, car elle est vraiment étrange.

Selon FoxNews, un inconnu avait mis à jour l’article de présentation de Chris Benoit sur Wikipédia… bien avant que la police ne découvre les corps des victimes. Un utilisateur anonyme s’était en effet connecté depuis Stamford, dans le Connecticut (là où se trouve le siège de World Wrestling Entertainment, la grande entreprise spécialisée dans la diffusion de matches de catch) plus de treize heures avant la constatation des faits.

Des employés de Wikipédia ont annoncé que la modification de l’article sur Benoit avait été effectuée le lundi à minuit et une minute ; la police n’allait découvrir les corps qu’à 14h30. Vous l’aurez compris : le plus étrange, dans cette histoire, c’est sa chronologie…

Une heure après la publication du texte, celui-ci était supprimé parce qu’il y manquait des sources valables. Une heure plus tard, l’entrée se voyait à nouveau changée, cette fois-ci par le biais d’un fournisseur d’accès… australien. L’ajout allait être encore une fois effacé à cause de son manque de sources. Hm hm hm. Tout ce micmac sur Wikipédia s’est donc déroulé bien des heures avant que la police des faubourgs d’Atlanta n’ait eu vent de cette sinistre histoire.

La question demeure : avons-nous affaire à un complot qui a pris le Web à témoin ou à un malicieux effet de la singularité ? À suivre.

Merci FoxNews

Rigolons avec Microsoft Surface

22 juin 2007, posté par Yves


C’est vrai, se moquer de Microsoft c’est facile, mais ça fait toujours du bien. Surface est le dernier machin présenté par Bill Gates lui-même pour nous faire saliver. Mieux qu’un écran tactile, le système détecte les mouvements des doigts de l’utilisateur grâce à cinq caméras infrarouges. A part ca, en gros c’est comme un iPhone, mais juste que ça a la taille d’une table. Alors des petits gars plein d’humour ont fait ce petit détournement, qui reprend la vidéo de présentation inchangée, mais y ajoute un commentaire un poil plus réaliste et honnête que l’original

Le vrai problème, c’est que Microsoft se prend pour un constructeur automobile et a le don de nous présenter des prototypes un peu gadget mais pas mal alléchants, et quelques années plus tard nous balancer sur le marché un truc mal fini, pas très innovant, bref une crotte. Si vous voulez avoir une idée de l’avenir de la technologie Surface, regardez la présentation de ce que Vista était censé être, quand on annonçait encore qu’il allait sortir fin 2003. En fait, le gag le plus drôle sur Microsoft c’est de regarder la vidéo originale de Longhorn, sans rien y changer:

Vains babillages

21 juin 2007, posté par Stahlhelm

Tomorrow teutonique

La générosité et l’altruisme de certains co-humains ne cesseront jamais de m’étonner. J’étais avachi dans le creux de cuir bleu marin du siège 4A sur le vol LX829, à moitié assommé par une joviale pinte de Franziskaner prise entre deux échafaudages à Hannover-Langenhagen, lorsqu’une vague de panique me prit et me poussa à fouiller la pochette-surprise du siège de devant (le 3A pour être précis). Et là, heureuse surprise, vache providence, le SWISS Magazine d’ordinaire si solitaire dans sa vacuité était accompagné d’une copie cornée de Tomorrow, rutilante revue teutone dédiée aux nouvelles technologies de masse et au web 2.0.

Pour être tout à fait honnête, Tomorrow se consacre principalement à trouver le plus de mots, trends, appareils et sites web possibles auxquels ont pourrait apposer « web 2.0 » comme adjectif qualificatif. Bref, une vilaine daube glacée de plus pour les jeunes et fringants vendeurs de software en costard italien.

Le seul article qui a su subreptiscement m’arracher à ma torpeur maltée et à torturer mes joues d’un vilain rictus en coin parlait des prédictions débiles qu’ont su dire un jour les grands geeks.CEO de ce monde. Voici quelques extraits :

1. « OS/2 sera la platforme des années ’90 », Bill Gates, fondateur de Microsoft, 1989

2. « Il n’y a pas de raison à ce que les gens possèdent un ordinateur à la maison », Ken Olson, président de Digital Equipment Corporation, 1977

3. « Les ordinateurs du futur ne pèseront pas plus de 1,5 tonnes », magazine Popular Mechanics, 1949

4. « Les ordinateurs sont inutiles. Ils ne savent que donner des réponses », Pablo Picasso, peintre, 1946

5. « 640KB devraient suffire à chacun », Bill Gates, fondateur de Microsoft, 1981

6. « Mais qui a besoin de ce disque d’argent ? », Jan Timmer à propos du CD, ex-président de Philips, 1982

Personne n’a ri ? Tant mieux.


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