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« monstres »

Les imperfections de la perfection

4 juin 2008, posté par Marc

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Visuel © Fanta, 2008

On le sait depuis belle lurette : il ne suffit pas d’être anorexique pour voir son joli faciès orner les couvertures des magazines de destruction cérébrale de masse. Adobe Photoshop, notre ami de toujours, est aussi l’ennemi des imperfections physiques, ou plutôt, ce cher logiciel de retouche d’image vient à la rescousse des publicitaires chaque fois qu’il leur faut gommer ou atténuer les filigranes d’authenticité que Mère Nature a jugé bon de parsemer à la surface de nos corps magnifiques d’imperfection.

Souvent, par inattention, notre œil fatigué ne perçoit plus les aberrations physiques qui fleurissent sur les affiches et les annonces qui vantent les mérites non pas de la beauté, mais des produits pharmaceutiques qui permettraient d’acquérir une esthétique surnaturelle, impossible à maints égards, et surtout scélérate : le temps ne s’efface pas, pas plus que les lois fondamentales de la gravité.

Un blogue passionnant s’est donné pour mission de répertorier les imperfections de la perfection, les vices de procédure et les errements des graphistes et autres infographistes surmenés, lesquels, l’air de rien, rejouent à l’infini, sur leurs Mac, des parties virtuelles d’eugénisme à faire frissonner les lecteurs assidus de l’Île du docteur Moreau. Ce site, qui fait écho aux campagnes de sensibilisation de Dove (voir à ce sujet l’excellent papier d’Yves), porte le doux nom de Photoshop Disasters. Tout un programme, haut en couleur, qui vous fera perdre au bas mot une heure de travail, tant il est difficile de quitter des yeux toutes les erreurs commises par les cyberchirurgiens de l’image. Essentiel.

Cauchemars d’enfant

6 mai 2008, posté par Stahlhelm

Candy
Candy © Joshua Hoffine

Avertissement: en lisant cet article, ou juste après l’avoir terminé, il t’est fortement déconseillé de te retourner pour voir ce qui se cache derrière toi ou de te pencher pour voir si le croque-mitaine ne se planque pas sous ton lit pour te dévorer tout cru ce soir de pleine lune que tes imbéciles de parents ont choisi pour aller se faire un demi-poulet avec frites de Chez ma cousine.

Car c’est exactement ce genre de petites horreurs qu’illustre Joshua Hoffine dans ses photos aigre-douces qui sauront sans manquer te rappeler ces mauvais souvenirs que tu croyais bien enfouis sous des tas de couches de subconscient et un duvet qui te protégeait à coup sûr du mal ancestral.

Bed
Bed © Joshua Hoffine

Basement
Basement © Joshua Hoffine

Wolf
Wolf © Joshua Hoffine

Balloons
Balloons © Joshua Hoffine

Closet
Closet © Joshua Hoffine

Les amateurs du genre trouveront encore plus de délicatesses du même acabit sur le site officiel de ce merveilleux monsieur qui offre ses œuvres pour des sommes modiques inversément proportionnelles au taux de terreur causé par ce fin lecteur de l’âme de l’enfant moderne.

Merci Right Some Good.

De Drumnadrochit à Tokyo

24 janvier 2008, posté par Stahlhelm


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Adresse permanente de Nessie

365 jours par ans l’Original Loch Ness Monster Visitor Centre de Drumnadrochit en Ecosse accueille en son modeste sein humide de charme les visiteurs du monde entier désirant avidement en apprendre plus sur la vie intime du monstre du Loch Ness, alias Nessie, 15m au garrot.

Hélas, nombreux sont les visiteurs qui, cette semaine, seront inconsolablement déçus, car Nessie, le fourbe, s’est récemment découvert une âme de globetrotter et a pris la poudre d’escampette pour une brève escapade ultra-médiatisée dans la baie de Tokyo.


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Lieu précis de la brève escapade nippone de Nessie

En effet, Nessie a profité de son petit voyage autour du globe pour jouer le jeu, certes lucratif, de la promotion japonaise du film The Water Horse: Legend of the Deep, un nouveau navet pour enfants signé Sony Pictures.

Nessie dans l’eau

Impressionnant, même pour votre serviteur qui a eu la chance de visiter les locaux du Original Loch Ness Monster Visitor Centre il y a de nombreuses lurettes déjà :

Merci Japan Probe.

Monstrueuse rétro-technologie

24 janvier 2008, posté par Stahlhelm

Affreux sanctuaire impie d’outre-espace
Affreux sanctuaire impie d’outre-espace (détails)

Il était un bon vieux temps où les courbes métalliques d’un affreux sanctuaire impie d’outre-espace et d’épaisses gouttelettes de bave malodorante suffisaient à attirer le consommateur lambda et/ou nippon dans les mailles d’un onéreux filet quasi irrésistible.

En 1984-1985, Pioneer avait utilisé les cauchemars putrides de l’helvétique H. R. Giger dans une série de publicités pour son système audiovisuel Z·O·N·E publiées dans un magazine japonais.

Pour les vrais curieux, les 2 gros kanjis blancs 怪物 apparaissant dans le coin supérieur droit des deux images signifient « monstre » en japonais (sic).

Crocs et épaisses gouttelettes de bave
Crocs et épaisses gouttelettes de bave

Merci Posthuman Blues.

Animal Collective – Peacebone

18 septembre 2007, posté par Stahlhelm

Animal Collective - Peacebone
Couverture de Peacebone

ectoplasmosis nous signale un pur moment de bonheur bucolique avec Peacebone, le nouveau clip d’Animal Collective, groupe US post-electro-grotesque-rock dans la veine (plus electro) des immenses Modest Mouse, qui vaut tout à fait son pensant de 12 guilis sur 12 à l’échelle lilelaïque. Et en plus, ça parle des amours tabous entre un monstre avec des tentacules baveux, des yeux globuleux et une bouche-torse impressionnante et sa copine fifties aux dents pseudo-sales. Je ne connaissais pas du tout et voilà que mon ipod va encore s’alourdir. Je vieillis.

L’Angleterre autorise l’hybridation entre humains et animaux

7 septembre 2007, posté par Marc

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Marlon Brando dans The Island of Dr. Moreau © New Line Cinema, 1996

En Grande-Bretagne, l’Organisme de contrôle de la fertilisation humaine et de l’embryologie (Human Fertilisation and Embryology Authority = HFEA) a approuvé la création d’embryons hybrides humains-animaux à des fins scientifiques.

Dans un article publié avant-hier, BBC News a en effet annoncé que le HFEA souhaiterait favoriser, entre autres, la recherche de traitements pour la maladie d’Alzheimer.

Cette nouvelle, qui n’est pas sans rappeler L’île du docteur Moreau, a de quoi hérisser légèrement les poils du nez, des oreilles et du dos, pour ceux qui ont la chance d’en posséder. Des scientifiques britanniques souhaiteraient ainsi mêler des cellules humaines à des cousines animales afin d’en extraire des cellules souches. Les embryons qui en seront issus devront être détruits dans un délai de deux semaines…

Pour l’heure, les chercheurs doivent se rabattre sur des œufs humains laissés de côté lors des traitements liés à l’infertilité (p. ex. FIV), mais l’offre n’est pas suffisante, sans compter que la « qualité » n’est pas toujours au rendez-vous.

Deux équipes du King’s College de Londres et de l’Université de Newcastle ont déjà sollicité le HFEA afin qu’il les autorise à procéder à des hybridations. Le Prof. Lyle Armstrong, de la fac de Newcastle, a déclaré : « C’est une excellente nouvelle. Son impact ne sera pas seulement bénéfique pour notre travail, mais aussi de manière générale pour l’avancée de la recherche britannique ; nous espérons qu’elle mènera à de nouvelles techniques qui serviront tout un chacun. » Il a ajouté : « Cela peut paraître odieux de prime abord, mais vous devez comprendre que nous n’utilisons que très très peu d’informations issues d’une vache pour mettre en pratique cette idée de reprogrammation. »

La société britannique devra désormais faire face à un réel questionnement éthique. Bien entendu, l’hybridation humains-animaux connaît bien des détracteurs, mais l’opinion publique est pour l’heure divisée. Gageons que les scientifiques de Sa Majesté auront la vigilance de ne pas concrétiser nos pires cauchemars…

Pour plus d’informations (en anglais) sur ce sujet : Comment on Reproductive Ethics.

Merci BBC News

Ménagerie cthulhelaïque [S01xE06]

7 août 2007, posté par Stahlhelm

Mesdames et Messieurs, l’horreur continue et reste à l’agenda surchargé de vos serviteurs lilelaïques. Plus l’internet avance et plus la nature semble être bien plus cruelle et pleine d’humour que nous ne le suspections. Et avec les coups de pouce d’outre-tombe dont nous semblons bénéficier de la part du vieux HPL et des ses mignons petits dieux visqueux, LiLeLa se met dès aujourd’hui à l’ouvrage pour vous créer une petite ménagerie de l’horreur pour vos nuits les plus courtes.

Psychrolutes marcidus
Blobfish
Blobfish
Le blobfish est une monstruosité visqueuse qui se cache dans les eaux profondes d’Australie et de Tasmanie. Selon la légende, le bougre cartilagineux serait doté d’une certaine forme d’intelligence primitive et aurait servi autrefois de lampe à huile sacrificielle lors des rites offerts à Dagon par les habitants mi-hommes mi-batraciens d’Innsmouth.

Phycodurus eques
Dragon des mers feuillu
Dragon des mers feuillu ou Hippocampe feuille
Autre créature à la botte, certes mal ajustée, du putride céphalopode venu tout droit de la poussière spatiale de Vhoorl, le Dragon des mers feuillu, nom par ailleurs absolument fantastique, faisait secrètement office de monture subaquatique au vieux Castro lorsqu’il se rendait bimensuellement à R’lyeh pour y faire des choses extrêmement innommables.

Daubentonia madagascariensis
Aye-aye
Aye-aye
Comme son petit nom latin le suggère, ce grotesque primate lémuriforme, mais aussi lointain cousin de Gollum/Smeagol, adore par-dessus tout se faufiler subreptiscement dans les cabanons de la jungle malgache pour y chouraver un bol bien chaud de daube locale.

Merci à internet.

Le choc des titans, à la main

30 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Ray Harryhausen et Medusa
Ray Harryhausen et Méduse en bien piteux état

A chaque fois que je vois un kraken se démener contre des humains remplis de terreur aveugle, je pense immédiatement au Choc des Titans, déferlante orgiaque et cinématographique d’effets spéciaux à la main de 1981, racontant le dangereux périple de Persée (en grec ancien Περσεύς / Perseús, « le pilleur ») en quête d’amour et d’eau fraîche.

Bon, on est bien d’accord qu’il ne s’agit pas là d’une histoire vraie, mais on y croyait quand même bien fort, grâce justement à la magie féérique des figurines de Ray Harryhausen, papa de la face de chèvre de Calibos et autres scorpions géants vindicatifs qui prenaient un malin plaisir à embêter Persée et à nous faire faire des cauchemars à la pelle par la même occasion.

Et c’est l’inquiétant Monster Brains qui nous parle de cette magie vintage avec moults photos.

Ray Harryhausen et son Kraken
Ray Harryhausen et son Kraken

Les polyglottes se délecteront également de ces deux vidéos qui nous en apprennent plus sur la technique de l’animation en volume et papa Ray :

Stop Motion Masters
This is Dynamation!

Bande-annonce du Choc des Titans

Compilation des créatures de Ray Harryhausen

Qui va remettre ça en 2010 ? Pas moi, mais je me réjouis moyennement d’avance.

Ah, j’allais oublier de mentionner que les vrais de vrais sauront que papa Ray était également responable des effets spéciaux du 7e voyage de Sindbad et de L’île mystérieuse, autre parade de guilis dans le slip image par image qui bien souvent égailla mes sombres journées seelandaises.

Petromyzon marinus + Leucochloridium paradoxum

24 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Petromyzon marinus
Lamproie marine de profil
Profil denté d’une belle lamproie marine.

Voici venue la suite de l’invasion des Grands Anciens et de leurs minions par peufnées. Une page de poésie de l’horreur pour égayer nos longues nuits d’incertitude météo estivale.

La lamproie marine est un vilain poisson parasite mais anadrome vivant dans l’Atlantique Nord et apparemment en pleine tentative d’invasion de l’Amérique du Nord, la brave petiote. J’oubliais qu’elle était née d’une côte flasque de Cthulhu le marin et qu’elle se réveillait au matin au chant du « IA! IA! Cthulhu Fhtagn! » classique.

Leucochloridium paradoxum
Et le Leucochloridium paradoxum est un chouette platyhelminthe, meilleur copain avec les escargots qu’il parasite. Il aime tellement ses petits camarades de jeu qu’il leur fait gonfler les antennes à tel point que les oiseaux prennent celles-ci pour de gros vers globuleux appétissants. La vidéo vous raconte tout sur cette bouleversante histoire d’amour.

Merci my [confined] space et ectoplasmosis.

Les Montagnes hallucinées en kit

23 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Les Montagnes hallucinées en kit
Photo © Alex CF, 2007

Le bonhomme Alex cf, désormais de grosse notoriété lilelienne, nous revenait la semaine dernière avec une autre merveille poussiéreuse née des tournevis éméchés et autres forceps rouillés de son établi de l’horreur putride, mère incestueuse de nos cauchemars les plus bouleversés (sic) : un coffret contenant les infâmes trouvailles désormais vaines du professeur William Dyer et ses compagnes d’infortune, faites un vieil hiver septentrional mais pourri de 1930.

Les Montagnes hallucinées est une nouvelle de H. P. Lovecraft publiée en 1936 et qui raconte l’expédition d’une équipe de chercheur de l’Université de Miskatonic partie dans l’Antarctique explorer des ruines inhumaines et compliquées d’une extrême ancienneté et cachant de gluants secrets étoilés qui te feraient sans doute te faire dessus, cher fidèle de LiLeLa.

On méditera surtout bien la devise de Miskatonic avant de se procurer son exemplaire dédicacé du Necronomicon :

Ex Ignorantia Ad Sapientiam; E Luce Ad Tenebras
(De l’ignorance au savoir; de la lumière aux ténèbres)

Texte intégral
Texte original
Traduction française

L’effet de ce monstrueux spectacle était indescriptible, car quelque diabolique violation des lois naturelles semblait évidente au départ. Ici, sur un haut plateau follement ancien d’au moins vingt mille pieds d’altitude, et dans un climat radicalement inhabitable depuis une époque préhumaine remontant au moins à cinq cent mille ans, s’étendait presque à perte de vue un enchevêtrement méthodique de pierres que seule une réaction mentale désespérée d’autodéfense eût attribué à une origine autre que consciente et artificielle. Nous avions déjà écarté, du moins dans une réflexion sérieuse, toute théorie selon laquelle les cubes et les remparts ne seraient pas naturels. Comment aurait-il pu en être autrement, puisque l’homme lui-même se différenciait à peine des grands singes à l’époque où cette région succombait au règne ininterrompu jusqu’ici de la mort glaciaire.

Source Wikilivres


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