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« Inde »

Vingt-quatre heures de rāga

28 septembre 2008, posté par Marc

Sarod
Un sarod, cultissime instrument de musique classique indienne (photo : droits réservés)

La Cité de la musique, située porte de Pantin, à la Villette, a mis sur pied un concert (ou plutôt : des concerts) de musique traditionnelle indienne qui ont débuté samedi 27 septembre à 18h et s’achèveront… dimanche à 18h. Bref : vingt-quatre heures non-stop de rāga, c’est-à-dire de passion plein les oreilles. Détail qui rend le concept d’autant plus sympathique : si vous lisez cet article à temps, vous pouvez écouter les concerts en direct depuis le site de la Cité de la musique.

Au programme dimanche : Ensemble Tala Vathyam, Sheik Saheb et Sheik Subhani, Sudha Ragunathan et son ensemble, Neena Prasad et ses musiciens, Kaushiki Chakraborty et ses musiciens, Gundecha Brothers, Ajay Rathore et Aditi Jain, Ensemble Divana, Shashank et son ensemble.

Alors, connecté(e) ?

Quitte à écouter du rap, autant que ce soit en allemand

10 novembre 2007, posté par Marc

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Sabrina Setlur. Photo © Welt Online, 2007

Profitez-en, parce que ce n’est pas tous les jours que nous parlons de rap ou de R’n’B sur LiLeLa. Je crois même que nous n’en parlons jamais. Bon, une fois n’est pas coutume.

Au hasard de mes pérégrination youtubiques, je suis tombé tantôt sur une rappeuse germaine qui, sans pour autant avoir soigné mon insensibilité au hip-hop continental, m’a permis d’oublier un instant les fadaises des classements hexagonaux : Sabina Setlur. Bon, c’est facile, me direz-vous, tant sa musique actuelle n’a plus grand’chose à voir avec le rap — elle est fraîche, pas mal funky, un poil commerciale et passe très bien en se brossant les dents. Allez, parlons un peu de cette chère Sabrina, peu connue en France mais beaucoup dans son pays.

Sabrina Setlur est née en Allemagne le 10 janvier 1974. Fille d’un immigré indien, elle passe une grande partie de son enfance dans la banlieue de Francfort.

En 1995, sous le nom de Schwester S., elle publie un single chez le rappeur-producteur Moses Pelham. En 1997, sous son vrai nom cette fois, elle sort un deuxième disque, Die neue S-Klasse. L’album atteint la dixième place des classements allemands et se vend à quelque 300'000 exemplaires. Deux ans plus tard, après une apparition sur un single de Faithless, « Bring My Family Back », elle sort sa troisième galette, Aus der Sicht und mit den Worten von, laquelle atteint la troisième place des classements allemands (ce qui lui vaut de recevoir un troisième Echo, à savoir le prix décerné chaque année par l’association des compagnies phonographiques allemandes).

Début 2001, sa relation avec le joueur de tennis Boris Becker la propulse en une des tabloïds. La presse à scandales continuera de parler d’elle après sa rupture d’avec le sportif, prétendant qu’elle se drogue et souffre d’anorexie (ça, c’est fort possible).

En 2003, elle fait à nouveau le bonheur de la presse populaire en se faisant condamner pour ivresse au volant (un classique). Mais l’artiste n’arrête pas pour autant de chanter et sort un nouvel album en novembre 2003, Sabs.

Fin août 2007, Sabrina Setlur revient sur le devant de la scène avec un sixième disque : Rot (« Rouge »). En juin, en guise d’apéro-aguichage, l’une de ses chansons chauffe déjà les postes de radio : « Lauta » (« Plus fort ») :

Autre morceau, encore plus disco, disponible sur l’album Rot : « I Think I Like It » :

Pour découvrir le reste, rendez-vous sur le joli site promotionnel de l’album Rot. Attention, tout n’est pas écoutable.

Quand les singes se mêlent de la politique

26 octobre 2007, posté par Yves

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Photo © jayaram

Il y en a qui se plaignent des crottes de chiens, d’autres des souris, mais tu dirais quoi s’il y avait une bande de singes en bas de chez toi? Les habitants de Delhi connaissent bien ce problème et même s’ils s’en plaignent, c’est délicat parce que la ville grandit en envahissant l’habitat naturel des singes sauvages, et aussi parce qu’il est inacceptable pour un hindou de tuer un singe, manifestation du dieu-singe Hanuman.

Alors on met la pression au gouvernement, et des systèmes ont été mis en place pour rassembler et déporter ces singes vers la foret, par example. Et quand ça ne suffisait plus, on a même introduit des langurs — une autre espèce de singes un peu plus féroce — dressés à attaquer les bandes de macaques qui posent problème.

On s’amuse on s’amuse, et finalement il y a quelqu’un qui se fait mal. Samedi, c’est le maire adjoint de Delhi, S.S. Bajwa, qui est tombé de sa terrasse au 1er étage en essayant d’échapper à une horde de singes qui l’attaquaient. Il s’est blessé à la tête et en est mort… Médite ça la prochaine fois que tu en as marre des pigeons.

Merci la BBC

Le meilleur café du monde, c’est de la fiente

31 août 2007, posté par Marc

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Photo © Sally’s Place

Tantôt, un Ami multimailophile rappelait à ma mémoire putrescente l’origine du meilleur petit noir de la galaxie. Pour ceux qui l’ignorent encore, sachez que la star des cafés ne sort pas de plantations abyssines, mais… du cul d’une civette (vous allez découvrir tout soudain de quoi il retourne).

D’un prix pouvant aller jusqu’à 900 euros le kilogramme, l’un des meilleurs cafés du monde est le Kopi Luwak. Cultivé à Sumatra, Java, aux Philippines ainsi qu’en Inde, ce nectar passe toujours par le même moyen de production, à savoir le tube digestif de la civette palmiste hermaphrodite (Paradoxurus hermaphroditus).

L’animal engloutit (dans son joli museau pointu) les grains de café mûrs et les rejette, à moitié digérés, à l’autre bout de son anatomie. Autrefois, on savait où les civettes s’en allaient rejeter leurs perles et on y récoltait l’or en barre de leurs étrons. Aujourd’hui, on se complique moins la vie en élevant en cage lesdites bestioles et en les gavant de grains de café.

Cela dit, l’origine du nom Kopi Luwak est indonésienne, kopi signifiant simplement « café » et luwak étant le nom de l’animal qui prête si volontiers son anus à ces plaisirs de bouche.

Le Kopi Luwak est principalement vendu au Japon et aux États-Unis. Attention, si vous êtes prêt à débourser plus de trente euros pour une tasse de ce breuvage, c’est bien la preuve qu’on peut vous faire avaler n’importe quoi, y compris de la m…

Merci Andrej

Hibernatus, ou plutôt Himajat

22 août 2007, posté par Marc

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Image © Gaumont, 1969

Tout francophone digne de ce nom se souvient d’Hibernatus, ce film avec Louis de Funès, Olivier de Funès (son deuxième fils) et l’incomparable Michael Lonsdale : un homme congelé dans les glaces du pôle Nord y refaisait surface après 65 ans.

Eh bien, c’est à peu près ce qui vient d’arriver en Inde, dans l’état de l’Himachal Pradesh. À 5300 mètres d’altitude, des soldats de l’Armée indienne ont découvert les corps de trois personnes mortes il y a de cela… quarante ans.

L’une des dépouilles a pu être identifiée. Il s’agit d’un soldat du nom de Mahendranath Phukan dont l’avion s’était écrasé en 1968. Avec lui, une centaine de passagers avait péri.

Le corps de Phukan, enveloppé dans le drapeau de la République, a été rendu à sa famille qui vit aujourd’hui dans le village assamais de Deodhai Gaon Deuri Chuk. Il est semble-t-il en parfait état de conservation, le froid l’ayant remarquablement préservé depuis l’époque des hippies.

Merci Weird India

Toponymie brunâtre

21 août 2007, posté par Marc

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Photo © Dario Ayala, 2006

Certains lieux n’existent que par leur nom. Leur notoriété — souvent locale — provient d’un caprice de l’histoire, d’une erreur de jugement qui devient, avec le temps, une marque de fabrique. C’est le cas, par exemple, de Montcuq (en France, dans le Lot), ou encore du Milieu du Monde (surnom de la commune vaudoise de Pompaples, en Suisse).

Au Canada, dans l’Ontario, un village porte un nom aussi étrange que dérangeant : Swastika. Rappelons brièvement que swastika est un mot d’origine sanscrite (su-asti-ka, littéralement « ce qui est bon ») et qu’il désigne, aussi bien pour les hindous que pour les bouddhistes, un symbole auspicieux présent dans les lieux saints et lors des rassemblements religieux. À la réalité des Aryens d’Asie centrale s’est greffé un mythe nazi, lequel a repris à son compte la croix gammée chère au sous-continent indien.

Fondée sur l’actuelle commune de Kirkland Lake, dans le nord de l’Ontario, Swastika doit son nom à une mine d’or qui appartenait jadis à la famille Mitford. Mentionnons au passage que Unity Valkyrie Mitford (1914-1948), femme née à Londres mais conçue soi-disant à Swastika, n’a jamais caché ses sympathies pour le nazisme. Elle a notamment rencontré Hitler, Himmler, Göring et Goebbels.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement de la province de l’Ontario a souhaité changer le nom de la localité en Winston (en hommage à Churchill), mais ses habitants s’y sont opposés, prétextant que leur village portait le nom de Swastika avant que les nazis ne se l’accaparent.

En 2008, la communauté de Swastika fêtera son centenaire. Gageons que les pèlerins y seront rares et qu’ils porteront des robes safran plutôt que des chemises brunes…

Merci Andrej et Wikipedia

La pitié ? Cours toujours !

15 août 2007, posté par Marc

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Budhia Singh en plein marathon. Photo © USA Today, 2006

À quatre ans, il avait fait la une des journaux indiens. Il avait couru 65 kilomètres en 7 heures sans se reposer et sans faillir, entrant du même coup dans le Limca Book of Records (édité par Coca-Cola India), l’équivalent indien du fameux Guiness Book.

Ce gosse, du nom de Budhia Singh, a accusé dimanche son entraîneur de le maltraiter en le frappant et en l’affamant. La mère du petit garçon aujourd’hui âgé de 6 ans a déposé plainte et la police indienne a arrêté lundi Biranchi Das, le coach de Budhia. Bien entendu, l’homme réfute ses accusations.

Le gamin a néanmoins montré à presse les cicatrices laissées par les mauvais traitements de Das, lequel prétend que ces traces datent de la petite enfance du jeune coureur, alors qu’il vivait encore dans un taudis de Bhubaneswar, capitale de l’État de l’Orissa.

Une question demeure : des parents et de l’entraîneur, qui se soucie vraiment de Budhia ?

Merci Come 4 News

Casablanca à la sauce indienne

9 août 2007, posté par Marc

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Humphrey Bogart et Ingrid Bergman. Photo © Warner Bros., 1942

Qui n’a pas rêvé d’être Humphrey Bogart, ne serait-ce qu’une minute ? Qui n’est pas tombé amoureux au moins une fois d’Ingrid Bergman ? Casablanca, produit par Michael Curtiz et sorti dans les salles en 1942, appartient au panthéon des films les plus poignants et les plus finement ciselés du cinéma étasunien.

Eh bien sachez, braves gens, qu’un remake de Casablanca est sur le point de voir le jour… en Inde. Cette fois, pas de Seconde Guerre mondiale ni de gouvernement de Vichy : la toile de fond sera celle des agitations tamoules. Rajeev Nath, qui ne souhaite pas réaliser un film politique, espère rendre hommage au film de Curtiz en plaçant son intrigue sur la côte sud de l’Inde.

Le rôle de l’héroïne du film sera tenu par la sublime Mandira Bedi, actrice bollywoodienne pas piquée des hannetons. Quant à celui du héros, ce sera l’acteur malayalam Suresh Gopi qui s’y piquera.

La sortie du film de Rajeev Nath, qui portera le titre de Ezham Mudra (« Le septième sceau »), est prévue pour l’année prochaine. D’ici-là, il faudra attendre encore un peu avant d’admirer la belle Mandira sur nos écrans occidentaux. Pour patienter, allez, une petite photo d’elle :

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Mandira Bedi. Photo © Maxim Magazine, 2007

Merci CBC News

Le gavage comme méthode d’investigation

6 août 2007, posté par Marc

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Photo © ECHO

Vendredi passé, un homme de 35 ans, du nom de Sheikh Mohsin, a volé le collier d’or d’une femme de Calcutta puis l’a avalé pour le dissimuler. Mais c’était sans compter avec les méthodes éprouvées de la police du Bengale.

Afin de forcer le malfaiteur à évacuer l’objet de son délit, les agents locaux lui ont fait avaler 40 bananes en quelques heures. Alors que cette technique avait déjà donné d’excellents résultats avec d’autres malfrats, Sheikh Mohsin semblait être un dur à cuire (ou, tout au moins, à gaver).

Dimanche, la police a redoublé d’efforts en forçant le suspect à ingurgiter une bonne ration de poulet, de riz et de pain. Cette fois, le côlon du voleur a fini par obtempérer.

Bien qu’il risque jusqu’à trois ans de prison, le moins que l’on puisse dire, c’est que Sheikh Mohsin se sera vu copieusement nourri. Quant à la victime, il ne lui reste plus qu’à s’habituer à la nouvelle odeur de sa parure…

Merci Scotsman News

Moignon dévotionnel

2 août 2007, posté par Marc

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Kālī-la-Noire. Image : droits réservés.

Kālī n’est pas une divinité très rigolote, quand bien même on la dépeint volontiers tirant la langue. Elle représente le côté obscur de Devī, la déesse suprême de l’hindouisme. Kālī, la « Noire », divinité à la fois destructrice et créatrice, est représentée nue, portant une longue guirlande de crânes humains. Elle danse volontiers sur le corps de Śiva, soumis. À Calcutta, on immole quotidiennement des chèvres en son honneur.

L’autre jour, je vous parlais de la kumārī de Katmandou, objet de bien des dévotions. Eh bien sachez qu’à côté de Kālī elle-même, la fillette fait pâle figure (c’est le cas de le dire). C’est pourquoi cette semaine, l’Annapurna Post a révélé qu’un homme de 23 ans avait fait une vraie offrande à la déesse sanguinaire : il lui a donné… sa propre chair.

Le jeune Rajesh Tajpuria, tenancier d’une épicerie à Rangeli, dans le sud-est du Népal, s’est tranché la main droite après la prière du matin pour l’offrir à Kālī. Pour l’heure, ce croyant zélé se fait soigner à l’hôpital, histoire de récupérer non pas sa main, mais un brin de santé.

Puisse l’impitoyable déesse l’écouter et lui prêter main forte dans ses affaires.

Merci Scotsman News


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