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« or »

Toponymie brunâtre

21 août 2007, posté par Marc

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Photo © Dario Ayala, 2006

Certains lieux n’existent que par leur nom. Leur notoriété — souvent locale — provient d’un caprice de l’histoire, d’une erreur de jugement qui devient, avec le temps, une marque de fabrique. C’est le cas, par exemple, de Montcuq (en France, dans le Lot), ou encore du Milieu du Monde (surnom de la commune vaudoise de Pompaples, en Suisse).

Au Canada, dans l’Ontario, un village porte un nom aussi étrange que dérangeant : Swastika. Rappelons brièvement que swastika est un mot d’origine sanscrite (su-asti-ka, littéralement « ce qui est bon ») et qu’il désigne, aussi bien pour les hindous que pour les bouddhistes, un symbole auspicieux présent dans les lieux saints et lors des rassemblements religieux. À la réalité des Aryens d’Asie centrale s’est greffé un mythe nazi, lequel a repris à son compte la croix gammée chère au sous-continent indien.

Fondée sur l’actuelle commune de Kirkland Lake, dans le nord de l’Ontario, Swastika doit son nom à une mine d’or qui appartenait jadis à la famille Mitford. Mentionnons au passage que Unity Valkyrie Mitford (1914-1948), femme née à Londres mais conçue soi-disant à Swastika, n’a jamais caché ses sympathies pour le nazisme. Elle a notamment rencontré Hitler, Himmler, Göring et Goebbels.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement de la province de l’Ontario a souhaité changer le nom de la localité en Winston (en hommage à Churchill), mais ses habitants s’y sont opposés, prétextant que leur village portait le nom de Swastika avant que les nazis ne se l’accaparent.

En 2008, la communauté de Swastika fêtera son centenaire. Gageons que les pèlerins y seront rares et qu’ils porteront des robes safran plutôt que des chemises brunes…

Merci Andrej et Wikipedia

Le plaisir : une mine d’or

7 août 2007, posté par Marc

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Photo © Lelo, 2007

Imaginez le topo : vous êtes un misérable Xhosa trimant sueur et sang, à longueur de nuit, dans les mines d’or qui fleurissent comme des taupinières aux environs de Jo’bourg. Les tonnes de minerai que vous extrayez suffisent à peine à produire un gramme d’or par-ci, un gramme d’or par-là, le tout pour le bonheur de votre patron Boer et de sa famille (mais pas de la vôtre).

Acheminé en Europe, le fruit précieux de votre hernie discale finit dans les fonderies d’une entreprise pas comme les autres : Lelo. De quoi s’agit-il ? D’un fabricant d’« objets de plaisir ». Vulgairement parlant : d’une manufacture de godemichés. Et c’est là que l’humanité révèle ses plus étranges manies, ses déviances les plus byzantines.

Lelo, société suédoise fondée en 2003, s’est spécialisée dans ces petits instruments vibratoires qui plaisent tant aux dames qu’aux messieurs. Elle « s’efforce de proposer, sans tabou ni préjugé, des alternatives haut de gamme aux jouets sexuels existants, destinées à l’excitation et la stimulation des utilisatrices et de leurs partenaires. »

Mais pourquoi vous parlé-je de tout ça ? Dans quelle historiette scabreuse ne suis-je pas en train de vous mener ? Ne vous en faites pas, j’en reviens à notre mineur Xhosa…

Nostr’homme perd sa jeunesse et ses espoirs dans une mine sud-africaine, espérant un jour pouvoir élever ses rejetons. Fort bien. Et où s’en va le fruit douloureux de son labeur ? Dans la fabrication d’un vibromasseur de luxe en forme de cacahuète ou, plus précisément, dans ces mines de plaisir insatiables que sont les replis du corps humain, lesquels n’en ont jamais assez d’exotisme et de déraison.

Ce gode de luxe porte le doux nom de Lelo YVA Luxury Sex Toy. Son prix ? Quelque 1500 dollars (un peu plus de 1000 euros). Alors, partant(e) pour une nuit en or ?


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