La fameuse petite ménagerie des tréfonds de vos cauchemars lilelaïques est de retour avec une 7e édition partiellement sponsorisée par National Geographic et consacrée à quelques jolies petites créatures subaquatiques, lointaines cousines du Grand Ancien que nous chérissons tous tellement en nos petits cœurs flétris.
Cranchia scabra
Malgré ses apparences trompeuses de Mickey ou Candy des eaux profondes, ce calmar s’avère extrêmement perfide. En effet, ses yeux trop choux lui permettent d’hypnotiser ses pauvres victimes pour les transformer en dévots de premier rang avant de les ingurgiter d’un coup bien placé de tentacule caudal.
Teuthowenia pellucida
Cette abomination satanique dont la silhouette fluette en milieu naturel ne fut bien heureusement vue que par peu d’entre nous serait en fait une tentative avortée de clonage de Cthulhu.
Phronima
Cette amphipode hypériide aurait, selon Wikipédia, inspiré Hans Ruedi Giger dans ses premières ébauches d’idée pour sa créature Alien. On notera que l’article de Wikipédia est erroné et que la taille effective de Phronima peut atteindre non pas 2,5cm, mais bien 2,5m.
Mesdames et Messieurs, l’horreur continue et reste à l’agenda surchargé de vos serviteurs lilelaïques. Plus l’internet avance et plus la nature semble être bien plus cruelle et pleine d’humour que nous ne le suspections. Et avec les coups de pouce d’outre-tombe dont nous semblons bénéficier de la part du vieux HPL et des ses mignons petits dieux visqueux, LiLeLa se met dès aujourd’hui à l’ouvrage pour vous créer une petite ménagerie de l’horreur pour vos nuits les plus courtes.
Psychrolutes marcidus
Blobfish
Le blobfish est une monstruosité visqueuse qui se cache dans les eaux profondes d’Australie et de Tasmanie. Selon la légende, le bougre cartilagineux serait doté d’une certaine forme d’intelligence primitive et aurait servi autrefois de lampe à huile sacrificielle lors des rites offerts à Dagon par les habitants mi-hommes mi-batraciens d’Innsmouth.
Phycodurus eques
Dragon des mers feuillu ou Hippocampe feuille
Autre créature à la botte, certes mal ajustée, du putride céphalopode venu tout droit de la poussière spatiale de Vhoorl, le Dragon des mers feuillu, nom par ailleurs absolument fantastique, faisait secrètement office de monture subaquatique au vieux Castro lorsqu’il se rendait bimensuellement à R’lyeh pour y faire des choses extrêmement innommables.
Daubentonia madagascariensis
Aye-aye
Comme son petit nom latin le suggère, ce grotesque primate lémuriforme, mais aussi lointain cousin de Gollum/Smeagol, adore par-dessus tout se faufiler subreptiscement dans les cabanons de la jungle malgache pour y chouraver un bol bien chaud de daube locale.
D’abord, on dirait vraiment la cousine germaine de Cthulhu. Une sorte de version velue du Grand Ancien, mais en plus petit. À vrai dire, je me demande même pourquoi notre Ami Stahlhelm n’a pas pondu plus tôt un article sur ce magnifique animal sorti tout droit de l’imagination (parfois) déviante du Créateur.
La photo ci-dessus, dont l’ignominie n’a d’égale que la bonhomie du bestiau qu’elle dépeint, représente un condylure étoilé (son joli nom latin : Condylura cristata). Cet animal à la morphologie byzantine n’est rien d’autre qu’une taupe qui, non contente de réduire les potagers en acné purulente, s’en va s’égayer dans les marécages du Canada et du nord des États-Unis (en fait, pas si loin de Providence).
Ce talpidé au faciès poulpomorphe, qui se nourrit d’insectes, de crustacés et de mollusques, a développé un naseau — certes très impressionnant — qui lui permet de… faire des bulles. Le Prof. Kenneth Catania, de l’Université Vanderbilt de Nashville (Tennessee) a découvert que les tentacules dont est orné le museau de la bête servent à percevoir les odeurs capturées par les bulles qui sortent des narines. La taupe peut ainsi s’orienter sous l’eau en suivant des pistes olfactives.
Bref, l’espèce de calmar dont est orné le nez du condylure n’est rien de moins qu’un radar qui lui permet non seulement de trouver son chemin (et sans doute ses proies), mais aussi de faire le beau face à ses congénères au triste museau pointu.
Je ne sais pas si Lovecraft, l’hagiographe des Grands anciens, a quelque chose à voir là-dedans, mais toujours est-il que Providence (Rhode Island) fait à nouveau parler d’elle ces jours, et cette fois pour une affaire de chat.
En effet, les couloirs d’un hôpital de la ville natale du maître de l’horreur sont arpentés par un félin aux étranges pouvoirs de prescience. Durant les deux années qu’il a passées dans l’unité des démences au dernier étage du Steere Nursing House and Rehabilitation Center, Oscar (c’est son nom) s’est pointé plus de 25 fois auprès des lits de patients qui sont morts… dans les deux heures qui ont suivi la visite du chat thanatologue.
Le docteur David Dosa, de la Brown University, vient de publier un article sur la question dans le Journal de médecine de Nouvelle-Angleterre. Le don de l’animal est à ce point efficace que quand Oscar vient promener ses griffes dans les environs d’un patient, les infirmières n’hésitent pas une seconde à contacter la famille du futur macchabée (commandent-elles aussi les planches ?).
Alors, don de voyance ou perception biochimique ? La question demeure. Grrr.
La lamproie marine est un vilain poisson parasite mais anadrome vivant dans l’Atlantique Nord et apparemment en pleine tentative d’invasion de l’Amérique du Nord, la brave petiote. J’oubliais qu’elle était née d’une côte flasque de Cthulhu le marin et qu’elle se réveillait au matin au chant du « IA! IA! Cthulhu Fhtagn! » classique.
Leucochloridium paradoxum
Et le Leucochloridium paradoxum est un chouette platyhelminthe, meilleur copain avec les escargots qu’il parasite. Il aime tellement ses petits camarades de jeu qu’il leur fait gonfler les antennes à tel point que les oiseaux prennent celles-ci pour de gros vers globuleux appétissants. La vidéo vous raconte tout sur cette bouleversante histoire d’amour.
De plus en plus d’éminences, grises parfois, mates souvent, mais toujours tentaculaires, se rejoignent dans les couloirs méandreux de la Laverie Centrale pour se mettre d’accord sur l’horrible retour des Grands Anciens et de leurs chérubins pustuleux les Mi-Go, Profonds et autres Shoggoths dans le rythme de la nuit noire et obscure.
Or, coïncidence heureuse, la nature est souvent au rendez-vous pour leur prouver qu’ils ont raison et que le retour de temps plus sombres et moins « prédateur » pour l’espèce humaine est sur le point de frapper aux portes de notre fin de ses petits poings rageurs. L’octosquid (« octopoulpe ») est une espèce rare de poulpe qui aurait de son plein gré perdu deux de ses tentacules pour ressembler à une pieuvre et bluffer la blogosphère par derrière, en levrette. IA ! IA !
Dans la même veine, Under Vhoorl’s Shadow s’amuse parfois à tracer les traces de notre fin.
Sam, de la race des chiens chinois, était le chien le plus laid de la planète (personne ne le contestera) et a même un site et un blogue que je vous laisse consulter avec prudence. Sam est mort à l’âge de 15 ans d’une insuffisance rénale en novembre 2005 mais restera à jamais dans vos cœur.
Dans le mien moins en fait.
J’ai eu si peur en voyant ces photos que je ne vais pas pouvoir dormir ce soir. J’ai les mollets qui en frétillent tellement on dirait un personnage tout droit sorti de Brain Dead, classique chef-d’œuvre gore de Peter Jackson.
Pour ceux d’entre vous qui se sentent un peu fier-à-bras et qui insisteraient beaucoup, Sam a même fait l’objet d’une vidéhommage sur YouTube.