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« Allemagne »

Retomber en enfance et perdre son boulot

23 mai 2008, posté par Yves

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Tu te rappelles, quand tu n’étais encore qu’un tout petit bébé, ta mère et moi nous t’avions installé un mobile au dessus de ton lit, avec des planètes qui tournaient dans tous les sens, gracieusement et doucement, et tu tendais les bras pour les toucher, mais tu n’arrivais jamais à les atteindre et parfois cette frustration te berçait jusqu’à t’endormir profondément pendant qu’on jouait à Risk dans le salon? Tu as grandi et maintenant tu as un job et un ordi et toujours cette étincelle de curiosité sans malice dans tes yeux. Et les petits gars de chez Tag Galaxy l’ont bien compris, et ils ont combiné ce que tu aimes le plus (les mobiles avec des planètes qui tournent) avec ce que tu aimes le plus (Flickr et ses photos par milliards), pour ton seul plaisir. Sauf que maintenant, tu peux toucher. Tu peux même cliquer et double-cliquer…

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Basée sur les tags qui accompagnent la plupart des photos de Flickr, ce petit mashup en Flash navigue dans le site de manière thématique et ludique, et c’est quand finalement ton boss te tapotte gentiment sur l’épaule que tu te rends compte que ça fait bien une heure que tu voyages dans l’espace et ton enfance.

Quitte à écouter du rap, autant que ce soit en allemand

10 novembre 2007, posté par Marc

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Sabrina Setlur. Photo © Welt Online, 2007

Profitez-en, parce que ce n’est pas tous les jours que nous parlons de rap ou de R’n’B sur LiLeLa. Je crois même que nous n’en parlons jamais. Bon, une fois n’est pas coutume.

Au hasard de mes pérégrination youtubiques, je suis tombé tantôt sur une rappeuse germaine qui, sans pour autant avoir soigné mon insensibilité au hip-hop continental, m’a permis d’oublier un instant les fadaises des classements hexagonaux : Sabina Setlur. Bon, c’est facile, me direz-vous, tant sa musique actuelle n’a plus grand’chose à voir avec le rap — elle est fraîche, pas mal funky, un poil commerciale et passe très bien en se brossant les dents. Allez, parlons un peu de cette chère Sabrina, peu connue en France mais beaucoup dans son pays.

Sabrina Setlur est née en Allemagne le 10 janvier 1974. Fille d’un immigré indien, elle passe une grande partie de son enfance dans la banlieue de Francfort.

En 1995, sous le nom de Schwester S., elle publie un single chez le rappeur-producteur Moses Pelham. En 1997, sous son vrai nom cette fois, elle sort un deuxième disque, Die neue S-Klasse. L’album atteint la dixième place des classements allemands et se vend à quelque 300'000 exemplaires. Deux ans plus tard, après une apparition sur un single de Faithless, « Bring My Family Back », elle sort sa troisième galette, Aus der Sicht und mit den Worten von, laquelle atteint la troisième place des classements allemands (ce qui lui vaut de recevoir un troisième Echo, à savoir le prix décerné chaque année par l’association des compagnies phonographiques allemandes).

Début 2001, sa relation avec le joueur de tennis Boris Becker la propulse en une des tabloïds. La presse à scandales continuera de parler d’elle après sa rupture d’avec le sportif, prétendant qu’elle se drogue et souffre d’anorexie (ça, c’est fort possible).

En 2003, elle fait à nouveau le bonheur de la presse populaire en se faisant condamner pour ivresse au volant (un classique). Mais l’artiste n’arrête pas pour autant de chanter et sort un nouvel album en novembre 2003, Sabs.

Fin août 2007, Sabrina Setlur revient sur le devant de la scène avec un sixième disque : Rot (« Rouge »). En juin, en guise d’apéro-aguichage, l’une de ses chansons chauffe déjà les postes de radio : « Lauta » (« Plus fort ») :

Autre morceau, encore plus disco, disponible sur l’album Rot : « I Think I Like It » :

Pour découvrir le reste, rendez-vous sur le joli site promotionnel de l’album Rot. Attention, tout n’est pas écoutable.

L’anarchie, pour plus de sécurité dans la ville

12 septembre 2007, posté par Yves

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A partir d’aujourd’hui, le centre ville de Bohmte, une ville de l’ouest de l’Allemagne qui aime ses piétons et les concepts utopistes, n’aura plus de feux ni de stop aux carrefours, et en fait plus de signalisation du tout, comme ça c’est plus simple. Le but étant de réduire les accidents et de rendre la vie plus belle pour les piétons (comprenez: « aux dépens de ces salauds d’automobilistes »), en adoptant le concept de « l’espace partagé » développé par Hans Monderman, hollandais spécialiste du trafic, censé augmenter la sécurité dans la ville. C’est donc 13500 voitures qui vont désormais slalomer au ralenti entre les piétons quotidiennement, et on espère que ça va réduire le nombre d’accidents comme dans la ville de Drachten, au nord de la Hollande, où le système a été mis en place et même les trottoirs et les marquages au sol ont disparu… Et pour ceux qui se demandent, cette rigolade va coûter 1,2 millions d’euros, dont la moitié payée par l’Union Européenne.

Les seins m’en tombent

3 septembre 2007, posté par Marc

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La nascita di Venere (détail), de Sandro Botticelli. Image © Galleria degli Uffizi

Les lecteurs assidus de LiLeLa auront remarqué que samedi matin, durant quelques heures, une dépêche pondue par mes mains (parfois légères) traitait du rinçage d’œil et de ses bienfaits. En effet, un article déjà ancien (19 mai 2006), paru sur le site Goofigure, avait retenu toute mon attention. Il y était question d’une étude menée en Allemagne par une certaine Dresse Karen Weatherby.

Selon Goofigure, un article publié dans le respectable et respecté New England Journal of Medicine prétendrait que de reluquer l’anatomie avantageuse de la gent féminine pourrait être bénéfique pour la santé. Le travail du muscle cardiaque et la pression artérielle augmenteraient au moment de la contemplation de ces dames, améliorant du même coup la santé des mâles humains. Selon Goofigure, dix minutes d’un tel exercice équivaudraient à une demi-heure d’exercice physique et prolongeraient sensiblement l’espérance de vie des messieurs.

J’avais trouvé la nouvelle réconfortante, voire même réjouissante. Cependant, un doute subsistait dans mon esprit, et j’allais vérifier dans les archives du New England Journal of Medicine l’existence de l’article à la source de cette aimable découverte. Grande a été ma déception quand je n’y ai trouvé aucune trace d’une quelconque expérience dirigée par cette soi-disant doctoresse germanophile.

Du coup, j’ai poursuivi ma petite enquête et suis tombé sur la numérisation d’un article pondu par un certain Jonathan Hayter et portant le titre de An eyeful a day keeps the doctor away (littéralement : « Vous rincer l’œil au quotidien tient votre docteur au loin »). Malheureusement, aucune source n’accompagnait cette coupure de presse. Avais-je sous les yeux la copie d’un article scientifique ? — Certainement pas, tant son contenu et sa forme ne correspondaient pas à une publication de ce type. Mais d’où pouvait bien venir ce papier ?

La vérité allait s’avérer amère. Snopes, un site spécialisé dans la chasse aux rumeurs de tout poil, a répondu à ma question : l’article dont je venais de voir la reproduction provenait de l’un des pires canards à cancans et faussetés que la Terre n’ait jamais portés : Weekly World News, un tabloïd de supermarché qui fait la part belle aux bébés extra-terrestres, aux bigfoots esseulés, à la génération spontanée, à la télékynésie — et j’en passe, et des meilleurs. En résumé, la lie de la lie, un cauchemar de cellulose et de pixels.

Bref, mea culpa : j’ai, malgré moi, et durant quelques heures, colporté une nouvelle issue de l’esprit dégénéré d’éditeurs en mal d’audience bref, l’immonde sécrétion de vendeurs de papier au kilo(mètre/gramme). Bien que je me sois empressé d’effacer l’article que j’avais commis, je vous devais, cher lectrice, cher lecteur, une repentance en bonne et due forme, une explication circonstanciée qui prouverait, une fois de plus, le sérieux du présent site d’information oblique et décalée.

Cela dit, Messieurs, ne vous privez pas pour autant de votre sport favori : admirer les courbes de Gauss et les sinusoïdes de nos congénères du beau sexe ne fait aucun mal… sauf au cœur.

Une mine de plomb dans la cervelle

10 août 2007, posté par Marc

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Image © Associated Press, 2007

Margret Wegner, une Allemande de cinquante-neuf ans, a souffert sa vie durant de maux de têtes et de saignements de nez. La cause de ses malheurs ? Il faut la chercher dans son enfance.

Quand elle avait quatre ans, Margret a trébuché en portant un crayon, lequel s’est planté dans… sa tête. À l’époque, personne n’avait osé l’opérer. La fillette a survécu avec un morceau de crayon dans son crâne qui, de justesse, n’avait touché aucune région vitale.

La plus grande partie du corps étranger, long de quelque huit centimètres, a pu être ôtée lors d’une opération menée à la Park-Klinik Berlin-Weißensee. La pointe du crayon, trop profondément ancrée, n’a pas pu être retirée.

Margret aura vécu 55 ans avec un crayon enfoncé dans la tête.

Merci Bild

La Grande Guerre en images

2 août 2007, posté par Stahlhelm

Flandres
Impacts d’obus dans les Flandres. Photo © Frank Hurley, 1917

On est bien d’accord, la guerre, c’est une grosse perte de temps, d’argent et d’âmes souvent brillantes. Alternativement, on avouera que la guerre a un côté tout à fait fascinant, surtout quand on n’en a jamais fait. Avec des séries comme Band of Brothers (Frères d’armes en V.F.), les petits tritureurs de soldats de plombs que nous, mâles de LiLeLa, avons été dans une autre vie aiment à s’identifier à ces bonhommes figures héroïques, boueuses et enrouées que sont Winters et ses petits camarades de campagne.

Prisonniers anglais
Prisonniers Anglais aidant les Allemands à fouiller les morts

Sauf que la guerre, en général, c’est quand même une grosse boucherie gore. Mais maintenant, grâce à The Heritage of the Great War, monstrueux site hollandais se consacrant à l’illustration de 14-18 en images et en musique, on peut se faire une idée de combien les couteaux des bouchers de ce massacre de quatre ans étaient mal aiguisés. Attention aux âmes sensibles, car certaines images sont extrêmement crues et choquantes.

Rats
Les Allemands aussi avaient faim

Les sections de photos couleur et sur le petit moustachu énervé sont particulièrement intéressantes.

Sinon, pour clore cette autre page de poésie lilelaïque, je peux encore vous proposer un lexique des termes utilisés à l’époque, gentimment compilé par le Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918.

J’ai bien oublié qui je devais remercier, alors voilà.

Le steampunk de demain

26 juillet 2007, posté par Marc

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Détail d’une réplique du moteur différentiel de Babbage. Photo © Carsten Ullrich, 2005

En 1822, le mathématicien et ingénieur britannique Charles Babbage redécouvrait les moteurs différentiels (Difference Engines) imaginés — mais jamais construits — par Johann Helfrich von Müller, un ingénieur de l’Armée de Hesse. Babbage proposa le concept de Müller à la Société astronomique royale afin de remplacer, de manière totalement mécanique, les tables numériques imprimées en usage à cette époque.

Le Gouvernement britannique finança dans un premier temps le Difference Engine No. 1, mais cessa d’aider Babbage dont l’avancée des travaux ne lui paraissait pas assez rapide. Babbage dessina les plans d’un second moteur différentiel à la fin des années 1840. Ces schémas furent ensuite utilisés par le Suédois Per Georg Scheutz, lequel construisit plusieurs machines dès 1855.

Ces modèles d’ingéniosité, qui permirent avant tout d’imprimer des tables logarithmiques, constituent les premiers ordinateurs jamais développés (les ancêtres en quelque sorte de votre PC). Il est à noter que ces appareils, une nouvelle fois découverts (mais cette fois par le biais de la littérature), inspirèrent le premier roman de science-fiction dite steampunk : The Difference Engine de MM. William Gibson et Bruce Sterling.

Aujourd’hui, l’héritage de Müller, Babbage et Scheutz continue de faire des petits. Des ingénieurs, et notamment le Prof. Robert Blick de l’Université de Madison (Wisconsin), viennent de publier un article dans le New Journal of Physics présentant les recherches qu’ils sont en train de mener. En particulier : la conception de puces mécaniques à l’échelle nanométrique (10-9 m).

Le but de ces recherches est d’obtenir des puces qui, sans concurrencer leurs sœurs électroniques, pourront être employées dans des contextes où le silicone s’avère trop délicat, notamment dans la mécanique des voitures. Ces puces, minuscules moteurs calculatoires inspirées par les gigantesques Difference Engines, devraient connaître un avenir radieux partout où la vitesse de calcul importe peu mais où le prix de production a son importance. Typiquement, dans les robots ménagers ou les jouets pour enfants.

Bien entendu, l’Armée américaine lorgne de près l’avancée des travaux. En effet, de telles puces mécaniques seront en principe insensibles aux impulsions électromagnétiques, lesquelles peuvent réduire à l’état de légume n’importe quel ordinateur actuel (et notamment ceux qui équipent les véhicules de guerre).

Un autre avantage sera de construire des microprocesseurs puissants mais fonctionnant à des températures bien moins élevées que celles des puces actuelles. En effet, la chaleur des composants électroniques est l’un des principaux ennemis de l’augmentation des capacités de nos chères bécanes.

Alors, Bruce et William, heureux ?

Merci BBC News

A la force de la sueur de leurs jeunes cuisses de lait

24 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Etalage de petites culottes usagées
Etalage de petites culottes usagées © hazy jenius, 2006

Les petits gars du côté de chez STEREO⇔TOTAL, vétérans de la scène electro-synth-wave-punk-pop berlinoise, nous expliquent que la réalité du business dépasse souvent la pureté de nos cœurs fragiles et adolescents.

Je sais bien que sous ton apparence de geek intello propre en ordre et fan d’outlets, tu caches une noire fascination sans fond pour ces petites culottes encore tièdes portées par de jolies petites écolières japonaises au sourire en coin si charmant.

Or savais-tu qu’il existe bel et bien une industrie du slip avec traces de frein au pays où le soleil ne se couche que par respect pour les néons de la nuit ? Paraîtrait que ça se vendrait même dans des distributeurs automatiques. Miam. Sauf que nous, chez LiLeLa, on préfère quand même être sûr que les sous-vêtements en question ont bien été portés lors d’une nuit repostante et chaste.

Au fait et pour la petite histoire, voici une jolie collection de distributeurs automatiques nippons soit pratiques, soit bizarres.

Merci ectoplasmosis.

Des svastikas dans le ciel allemand

20 juillet 2007, posté par Marc

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La queue d’un Messerschmitt Me 262A. Photo (détail) © National Museum of the USAF

Si vous passez ces jours près de Löpten, dans le Land allemand du Brandebourg, vous risquez fort de voir de drôles d’appareils survoler le ciel bleu de Prusse… Deux Messerschmitt et un Ju-52 ont repris du service pour les besoins d’un film américain à gros budget : Rubicon, lequel décrira la geste de Claus von Stauffenberg, colonel de la Wehrmacht qui avait tenté en juillet 1944 de renverser le régime nazi par un coup d’État militaire.

Près de l’ancien aérodrome militaire de Löpten, les badauds se seront peut-être étonnés d’apercevoir au-dessus de leurs têtes quelques croix gammées et autres symboles nazis désormais interdits en Allemagne. Sauf, bien sûr, quand il s’agit de tourner un film traitant de la Seconde Guerre mondiale avec Tom Cruise (dans le rôle de l’héroïque Comte von Stauffenberg).

Merci B. Z.

Le prix d’une énigme

20 juillet 2007, posté par Marc

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Les rouages de l’Enigma. Photo © Bob Lord, 2006

Vendue partout dans le monde au début des années 1920, l’Enigma était une machine de chiffrement électromécanique devenue célèbre grâce au (ou plutôt : à cause du) Troisième Reich.

Bien qu’adaptée, modifiée, améliorée, elle ne permit pas toujours aux Nazis de crypter efficacement leurs messages, les Britanniques ayant été à maintes reprises capables de les lire, s’inspirant du travail effectué par leurs prédécesseurs polonais. Il semblerait même que la Seconde Guerre mondiale eût été plus longue sans le travail méticuleux des cryptologues de Sa Majesté.

Aujourd’hui, pour les amoureux de l’histoire des techniques, et pour les fétichistes de cette époque sombrissime de l’histoire européenne, un exemplaire d’Enigma est à vendre au plus offrant sur eBay (à l’heure à laquelle je poste cet article, les enchères s’élèvent à 24100 dollars, c’est-à-dire plus de 17400 euros). Il vous reste encore une semaine pour faire péter vos économies et vous offrir ce petit joujou cryptique qui ne dépareillerait pas dans les collections du Bureau des atrocités.

Merci Boing2


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