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« Asie »

Ô colère sud-coréenne, quand tu nous tiens

20 septembre 2007, posté par Stahlhelm

Police sud-coréenne
Photo © giant homunculus, 2007

Un autre jour ordinaire dans la vie des policiers anti-émeute sud-coréens. Décidément j’ai vraiment envie d’aller visiter ce jovial pays. Et pas uniquement pour un bon bol brûlant de bibimbap (비빔밥) ou une platée de galbi (갈비) entremêlé.

Et voici encore plein d’autres moments bucoliques.

Merci Schizodoxe.

Hibernatus, ou plutôt Himajat

22 août 2007, posté par Marc

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Image © Gaumont, 1969

Tout francophone digne de ce nom se souvient d’Hibernatus, ce film avec Louis de Funès, Olivier de Funès (son deuxième fils) et l’incomparable Michael Lonsdale : un homme congelé dans les glaces du pôle Nord y refaisait surface après 65 ans.

Eh bien, c’est à peu près ce qui vient d’arriver en Inde, dans l’état de l’Himachal Pradesh. À 5300 mètres d’altitude, des soldats de l’Armée indienne ont découvert les corps de trois personnes mortes il y a de cela… quarante ans.

L’une des dépouilles a pu être identifiée. Il s’agit d’un soldat du nom de Mahendranath Phukan dont l’avion s’était écrasé en 1968. Avec lui, une centaine de passagers avait péri.

Le corps de Phukan, enveloppé dans le drapeau de la République, a été rendu à sa famille qui vit aujourd’hui dans le village assamais de Deodhai Gaon Deuri Chuk. Il est semble-t-il en parfait état de conservation, le froid l’ayant remarquablement préservé depuis l’époque des hippies.

Merci Weird India

La vie palpitante des Coréens du Sud engagés

8 août 2007, posté par Stahlhelm

Feux coréens
Coréens du Sud en colère faisant face à une police poussiéreuse

On connaissait les Coréens du Sud comme grands amateurs de piment, d’ail, de kimch’i (hangûl = 김치 ⇒ délicieux chou chinois piquant fermenté), de soupe très chaude, de barbecue du tonnerre, de chamanisme, d’écrans plats et autres mémoire flash.

La Corée en shorts
Coréen d’âge moyen en colère contre la FIFA après de la défaite de son Vaterland lors de la dernière Coupe du Monde. Photo © Christophe Ena

LiLeLa vous propose désormais de découvrir cette frange (minoritaire ?) de la population coréenne qui aime à s’exhiber dans un tout autre costume : celui de manifestant au cœur pur et à la cause juste. Un manifestant qui montre du doigt ceux auxquels il s’oppose, mais qui a des idées fixes parfois radicales.

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En Corée, le fil dentaire est importé. Et ce monsieur était visiblement fâché avec la visite (version 2005) de M. Koizumi au sanctuaire de Yasukuni.

En effet, le nationalisme, souvent anti-japonais, anti-américain ou anti-chinois, joue un rôle sympathique dans ce genre de manifestation publique de la haine qui couve en ces hommes dédiés et leur foi en des idées pas piquées des hannetons pour se faire remarquer.

Seppuku
Parler le même langage que son adversaire est le meilleur moyen de faire passer un message. Un Coréen en plein seppuku symbolique.

Who Sucks? nous propose un article passionnant sur le sujet avec d’autres photos tout aussi réjouissantes.

Moignon dévotionnel

2 août 2007, posté par Marc

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Kālī-la-Noire. Image : droits réservés.

Kālī n’est pas une divinité très rigolote, quand bien même on la dépeint volontiers tirant la langue. Elle représente le côté obscur de Devī, la déesse suprême de l’hindouisme. Kālī, la « Noire », divinité à la fois destructrice et créatrice, est représentée nue, portant une longue guirlande de crânes humains. Elle danse volontiers sur le corps de Śiva, soumis. À Calcutta, on immole quotidiennement des chèvres en son honneur.

L’autre jour, je vous parlais de la kumārī de Katmandou, objet de bien des dévotions. Eh bien sachez qu’à côté de Kālī elle-même, la fillette fait pâle figure (c’est le cas de le dire). C’est pourquoi cette semaine, l’Annapurna Post a révélé qu’un homme de 23 ans avait fait une vraie offrande à la déesse sanguinaire : il lui a donné… sa propre chair.

Le jeune Rajesh Tajpuria, tenancier d’une épicerie à Rangeli, dans le sud-est du Népal, s’est tranché la main droite après la prière du matin pour l’offrir à Kālī. Pour l’heure, ce croyant zélé se fait soigner à l’hôpital, histoire de récupérer non pas sa main, mais un brin de santé.

Puisse l’impitoyable déesse l’écouter et lui prêter main forte dans ses affaires.

Merci Scotsman News

Gigue en orange

20 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Centre provincial de détention et de réhabilitation de Cebu
Centre provincial de détention et de réhabilitation de Cebu

Même avec ce cœur post-corbeau, new wave lisse et néo-indus martial que cache bien ma calvitie plus que naissante, le Thriller de Michael Joseph Jackson me fait aujourd’hui encore frissonner dans le ventre. Comme si une petite gigue malsaine s’emparait de mes reins et me donnait envie de me dodeliner devant plein de monde sans gêne.

Or, le web est de retour avec une incroyable perle youtubée mettant en scène 1500 détenus du Centre provincial de détention et de réhabilitation de Cebu aux Philippines répétant leur version dansée des spasmes morts-vivants du héraut de la pop.

Les vrais fans auront du plaisir à retrouver d’autres performances déhanchées des mauvais garçons ici. On y croisera notamment une belle version chorégraphiée de Radio Ga Ga des regrettés Queen.

Merci ectoplasmosis.

Le thon, un poisson sous pression

14 juillet 2007, posté par Marc

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Thon au marché aux poissons de Tokyo. Photo © Fugues et fougue, 2004

Des chercheurs de l’Université de Hokkaidō (北海道大学) travaillent actuellement sur un projet culinaire crucial : la qualité du thon. Ces scientifiques sont convaincus que pour l’améliorer, il faut parvenir à réduire l’agitation du poisson au moment de sa capture.

En effet, le thon est un animal vigoureux qui se débat rageusement quand il se sait pris au piège. L’effet de cet énervement : une hausse de la température corporelle qui blanchit sa chair tout en réduisant son goût et sa qualité.

Konno Kunihiko (今野 久仁彦), professeur de biosciences maritimes, explique que « Les gens veulent manger le thon le plus frais possible, mais quand il lutte, sa fraîcheur s’aténue ». Les thons se débattent d’autant plus s’ils sont nombreux à se voir capturés en même temps dans un seul filet ou s’ils vivent à l’étroit dans un même élevage.

Même s’il faudra encore le vérifier, le Pr Konno propose une solution aussi simple que définitive : « tuons-les rapidement ». Bref, au Japon, il ne fait pas beau être un thon.

Merci Reuters

Vous reprendrez bien un peu de chat ?

13 juillet 2007, posté par Marc

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Chats sur un marché chinois. Photo © Daily Mail, 2007

Certains sont végétariens. D’autres ne mangent ni porc ni lapin pour des questions religieuses. D’autres ne mangent pas de cheval pour des raisons historiques. Bien des Occidentaux ne mangent ni chiens ni chats parce qu’ils ont l’habitude de vivre en leur compagnie. Et puis la majorité des humains ne consomment pas leurs congénères, de peur de se voir servir un steak de concierge.

Bref, l’alimentation carnée est affaire de culture, et je ne jetterais pas la pierre aux Chinois qui dégustent volontiers chiens et chats — après tout, l’un de mes plats favoris n’est-il pas les cuisses de grenouilles (en cela, je mérite pleinement le sobriquet de Froggy). Quant aux escargots, mes préférés sont ceux des Charbonnières, dans la Vallée de Joux. Alors, quand les amoureux des bêtes s’insurgent contre l’élevage d’animaux « de compagnie » dans un but alimentaire, je souris doucement, et attends patiemment que quelqu’un veuille bien se soucier de la préservation des poissons-chats, des requins, des lézards et autres animaux bien trop imberbes pour être caressés.

Mais pourquoi diable vous raconté-je tout cela ? Eh bien parce que vendredi passé, une activiste shanghaïenne de 39 ans, Duo Zirong, a sauvé quelque 860 félins de la cuisson au wok. L’un de ses amis l’a aidée en achetant le lot d’animaux pour 5000 yuans (environ 480 euros) à un marchand qui s’apprêtait à approvisionner les restaurants du Guangdong, province du sud de la Chine.

Cette cargaison a rejoint les trois cents autres chats que Mme Duo hébergeait déjà dans sa maison située au cœur du district shanghaïen du Minhang. Cette pasionaria animalière originaire de Mongolie-Intérieure n’en est pas à ses premiers faits d’armes : en douze ans, elle a sauvé pas moins de 1500 chats, ce qui fait d’elle l’héroïne de l’Association shanghaïenne de protection des animaux et… l’ennemie de ses voisins qui aiment bien les chats au court-bouillon, mais pas son bruyant et nauséabond élevage de fortune. Certains de ses pensionnaires ont été empoisonnés, d’autres noyés, tabassés ou ont eu leurs yeux crevés par des bourreaux anonymes.

En douze ans, cette ancienne doctoresse en médecine traditionnelle et Li Junluo, son mari économiste, n’ont cessé de déménager. Ils ont quitté leur appartement chic, sont habité quelque temps dans une usine de banlieue avant de s’établir sur une route perdue au milieu de Shanghaï. Le couple dépense aujourd’hui tous ses revenus dans le fonctionnement de son refuge. Il doit en effet loger, soigner, vacciner et stériliser une population qui ne cesse d’augmenter.

C’est là la principale difficulté à laquelle Mme Duo doit faire face : l’affluence d’animaux. Certains jours, elle reçoit entre quarante et cinquante chats en provenance de tout le pays. Elle admet qu’à l’avenir, elle n’aura d’autre choix que de refuser de nouvelles adoptions, car il lui faudra bien continuer de nourrir toute cette smala.

Ah, j’allais oublier un détail : les chats sont carnivores.

Merci Shanghai Daily

Pisser, ça rapporte

12 juillet 2007, posté par Marc

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Un billet de 10000 yen. Image © 日本銀行

Depuis avril, un mystère hante l’archipel nippon, de Hokkaidō jusqu’à Okinawa. Quelqu’un laisse généreusement, dans les toilettes des hommes des bâtiments gouvernementaux, des enveloppes de 10000 yen (60 euros).

Jusqu’à ce jour, ce plaisantin à la fibre philanthropique n’a pas été identifié. Les journaux japonais gambergent à longueur de pages, essayant de dresser le portrait-robot psychologique de ce mystérieux personnage. Les hypothèses vont bon train : il s’agirait d’un homme, il serait âgé, sans doute affaibli par la maladie, plutôt religieux… sûrement triste.

En effet, les enveloppes ont toutes été découvertes dans les toilettes des hommes, et toutes étaient confectionnées en papier traditionnel washi (和紙) et contenaient une lettre mâtinée de bouddhisme qui souhaite, d’une écriture tremblante, que cet argent soit « utile sur votre chemin de la connaissance ».

S’agit-il d’un ancien fonctionnaire qui souhaiterait, à sa manière, honorer une profession souvent décriée ? Est-ce un message sarcastique à l’encontre de ces mêmes fonctionnaires, les invitant à « essuyer » leurs méfaits ? Ou s’agit-il seulement d’une personne à l’article de la mort qui désire, par un dernier geste médiatique, amender ses erreurs ? Toujours est-il que depuis le 9 avril, ce vieux monsieur (si l’hypothèse se confirme) a laissé pas moins de quatre millions de yen (23900 euros) dans les toilettes des mâles ronds-de-cuir…

Vous ne vous plaindrez pas que LiLeLa ne vous a pas mis au parfum : lors de prochain voyage au Japon, n’hésitez pas à aller pisser à la mairie du coin : en soulageant votre vessie, vous libèrerez peut-être du même coup une âme en peine.

Merci les agences de presse

Un journal à la main

11 juillet 2007, posté par Marc

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Photo © Scott Carney / Wired, 2007

Avant la colonisation britannique, l’ourdou était la langue de la Cour de Delhi, et la richesse de son vocabulaire (d’origines indienne, persane et arabe) lui avait permis de gagner un très haut niveau de sophistication et d’élégance. Avant 1947, l’ourdou et l’hindi constituaient d’ailleurs la même langue, alors appelée hindoustani. Depuis la séparation de l’Inde et du Pakistan, ces deux langues sœurs se sont éloignées l’une de l’autre, l’ourdou perdant peu à peu son vocabulaire d’origine sanscrite au profit de mots d’origine persane ou arabe. Aujourd’hui parlé par plus de 160 millions de personnes au Pakistan (dont c’est la langue officielle) et au nord de l’Inde (où il est l’une des 22 langues reconnues par la Constitution), l’ourdou est également la langue maternelle d’un grand nombre de locuteurs disséminés à travers le reste du sous-continent.

À Madras (Chennai), ville de l’Inde du Sud, capitale de l’État du Tamil Nadu, existe depuis 1927 un journal ourdou entièrement composé… à la main : le Musalman. Tiré à vingt mille exemplaires, ce quotidien est imprimé depuis les années 1950 sur une ancienne rotative héritée d’un journal américain aujourd’hui disparu. Il est lu principalement à Triplicane (sur la côte de la Baie du Bengale) et à Madras.

Le rédacteur en chef, Syed Fazlulla, dirige — du haut de ses 76 ans — une équipe de six personnes dont quatre calligraphes (ou katibs) qui pratiquent l’art inestimable du nastaʿlīq, l’écriture ourdoue. Le journal utilise en grande partie des nouvelles traduites de l’anglais et publie également des poèmes et des messages de dévotion.

Bien que d’obédience musulmane, ce journal emploie aussi bien des femmes que des hommes, des musulmans que des hindous. Il est l’un des derniers sanctuaires de la calligraphie ourdoue qui, pendant longtemps, avait été l’apanage des hautes classes, de l’éducation et des esprits libéraux. Aujourd’hui menacé par l’informatique (les premières polices de caractères ourdoues ont vu le jour au milieu des années 1990), le journal risque de disparaître. Quand son rédacteur en chef ne sera plus en mesure de tenir la barre, son fils, Syed Nasarulla (qui se désintéresse totalement de la calligraphie) ne poursuivra sûrement pas l’entreprise, ou tout du moins pas sous cette forme-là : il ne comprend pas pourquoi le Musalman n’est pas depuis longtemps passé à la PAO.

Quand le Musalman aura fermé, quand les derniers katibs encore en vie cesseront de pratiquer leur art, c’en sera fini de l’art suranné des poèmes quotidiens portés par les plus douces arabesques. Tout fout le camp, surtout la beauté.

Merci Wired

5000 ans au centre du Monde

10 juillet 2007, posté par Yves

Mapsofwar fait des cartes animées bien foutues pour raconter l’Histoire en allant plus vite. Ça peut être dangereux, parce qu’on prend parfois trop de distance en regardant des guerres qui en réalité ont fait un poil plus de dégâts dans la vie de leurs contemporains que de juste changer une plage de pixels verts en une autre de pixels roses, mais ce recul permet aussi d’avoir une meilleure perspective et donc mieux comprendre, ou du moins mieux apprécier, les évènements. Et comme disait je ne sais plus qui (et je vous engage vivement à me ridiculiser dans les commentaires), celui qui ignore l’Histoire se condamne à la revivre, et c’est toujours intéressant de voir que les choses n’arrivent pas forcément pour la première fois, ni qu’elles sont immuables, par exemple.

Cette carte-ci est d’actualité. Et pour cause: elle l’a été depuis 5000 ans sans interruption. C’est la partie du monde qui génère le plus d’échauffements, et qui semble constamment changer de mains, sans arrêt depuis les Égyptiens. La vraie question ce n’est pas « qui a », mais plutôt « qui n’a pas » contrôlé le Moyen-Orient, de l’Antiquité à nos jours…?


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