Archives pour la tagégorie
« Népal »

Moignon dévotionnel

2 août 2007, posté par Marc

kali.jpg
Kālī-la-Noire. Image : droits réservés.

Kālī n’est pas une divinité très rigolote, quand bien même on la dépeint volontiers tirant la langue. Elle représente le côté obscur de Devī, la déesse suprême de l’hindouisme. Kālī, la « Noire », divinité à la fois destructrice et créatrice, est représentée nue, portant une longue guirlande de crânes humains. Elle danse volontiers sur le corps de Śiva, soumis. À Calcutta, on immole quotidiennement des chèvres en son honneur.

L’autre jour, je vous parlais de la kumārī de Katmandou, objet de bien des dévotions. Eh bien sachez qu’à côté de Kālī elle-même, la fillette fait pâle figure (c’est le cas de le dire). C’est pourquoi cette semaine, l’Annapurna Post a révélé qu’un homme de 23 ans avait fait une vraie offrande à la déesse sanguinaire : il lui a donné… sa propre chair.

Le jeune Rajesh Tajpuria, tenancier d’une épicerie à Rangeli, dans le sud-est du Népal, s’est tranché la main droite après la prière du matin pour l’offrir à Kālī. Pour l’heure, ce croyant zélé se fait soigner à l’hôpital, histoire de récupérer non pas sa main, mais un brin de santé.

Puisse l’impitoyable déesse l’écouter et lui prêter main forte dans ses affaires.

Merci Scotsman News

De l’impureté d’une déesse

27 juillet 2007, posté par Marc

sajani.jpg
La kumārī Sajanī Śākya à l’âge de 6 ans. Photo © Anna Boyé, 2003

Tiens, voilà une gamine qui me rappelle fortement une nouvelle de Ian McDonald, « The Little Goddess » (que vous trouverez notamment dans The Year’s Best Science Fiction #13, 2006). Il s’agit de la déesse vivante (kumārī) Sajanī Śākya, que des prêtres népalais ont intronisée il y a de cela huit ans.

Vénérée tant par les bouddhistes que par les hindous, cet avatār de la déesse Taleju, dans sa version royale (il existe d’autres kumārī au Népal, mais celle-ci est la plus importante), est forcément issue de l’ethnie Nevār. Ce peuple, qui représente 5.5% de la population népalaise, regroupe les autochtones de la vallée de Katmandou.

Mais pourquoi vous parlé-je de tout ça ? Tout bonnement parce que la jeune fille, aujourd’hui âgée de dix ans, est rentrée il y a un peu plus d’une semaine d’un voyage aux États-Unis afin de promouvoir un film anglais retraçant sa vie. Mais cela n’a pas été sans déranger le clergé népalais. En effet, celui-ci a déclaré le 3 juillet que son petit tour en terres impies la souillait et que, selon lui, Sajanī devait être destituée à son retour.

Il y a quelques jours, les autorités religieuses du village d’origine de la kumārī sont revenues sur leur décision en annonçant que, moyennant une cérémonie purificatoire, la petite pourrait recouvrer son statut de déesse incarnée.

Cela dit, si dans quelques années, vous tombez amoureux de cette magnifique jeune fille qui rêve de devenir photographe, sachez qu’une légende prétend que tout homme épousant une kumārī est condamné à… mourir dans les six mois en crachant du sang. À bon entendeur.

Merci les agences de presse


Fermer
E-mail It