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« urbanisme »

Quand les singes se mêlent de la politique

26 octobre 2007, posté par Yves

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Photo © jayaram

Il y en a qui se plaignent des crottes de chiens, d’autres des souris, mais tu dirais quoi s’il y avait une bande de singes en bas de chez toi? Les habitants de Delhi connaissent bien ce problème et même s’ils s’en plaignent, c’est délicat parce que la ville grandit en envahissant l’habitat naturel des singes sauvages, et aussi parce qu’il est inacceptable pour un hindou de tuer un singe, manifestation du dieu-singe Hanuman.

Alors on met la pression au gouvernement, et des systèmes ont été mis en place pour rassembler et déporter ces singes vers la foret, par example. Et quand ça ne suffisait plus, on a même introduit des langurs — une autre espèce de singes un peu plus féroce — dressés à attaquer les bandes de macaques qui posent problème.

On s’amuse on s’amuse, et finalement il y a quelqu’un qui se fait mal. Samedi, c’est le maire adjoint de Delhi, S.S. Bajwa, qui est tombé de sa terrasse au 1er étage en essayant d’échapper à une horde de singes qui l’attaquaient. Il s’est blessé à la tête et en est mort… Médite ça la prochaine fois que tu en as marre des pigeons.

Merci la BBC

L’anarchie, pour plus de sécurité dans la ville

12 septembre 2007, posté par Yves

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A partir d’aujourd’hui, le centre ville de Bohmte, une ville de l’ouest de l’Allemagne qui aime ses piétons et les concepts utopistes, n’aura plus de feux ni de stop aux carrefours, et en fait plus de signalisation du tout, comme ça c’est plus simple. Le but étant de réduire les accidents et de rendre la vie plus belle pour les piétons (comprenez: « aux dépens de ces salauds d’automobilistes »), en adoptant le concept de « l’espace partagé » développé par Hans Monderman, hollandais spécialiste du trafic, censé augmenter la sécurité dans la ville. C’est donc 13500 voitures qui vont désormais slalomer au ralenti entre les piétons quotidiennement, et on espère que ça va réduire le nombre d’accidents comme dans la ville de Drachten, au nord de la Hollande, où le système a été mis en place et même les trottoirs et les marquages au sol ont disparu… Et pour ceux qui se demandent, cette rigolade va coûter 1,2 millions d’euros, dont la moitié payée par l’Union Européenne.

Miniville, ça rigole et ça fait des tonnes de liens

24 juillet 2007, posté par Yves

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Fondation de LiLeLa.net (la mégalopole)

Mise à jour:
Grâce à vous, lectrices et lecteurs lilelaïques et assidus, la cité radieuse de Lilela.net a maintenant atteint 50 habitants. Et pour fêter ça, une usine de machines à coudre vient d’ouvrir ses portes au milieu de la ville. Alors si tu veux aider la ville à prospérer, tu peux maintenant augmenter la population et augmenter l’industrie, une fois par jour et par ordi.

Découvert sur le blog de Melaka, Miniville est un concept amusant et tout mimi pour quand on a pas assez de quoi faire au boulot pendant l’été, et qu’on n’a pas assez bossé pour se payer des vraies vacances, ou alors pendant les jours de pluie en Bretagne, enfin vous voyez le genre. Mais c’est surtout une excellente idée de la part de ses créateurs, pour faire parler d’eux bien sûr, mais surtout récupérer un milliard de liens depuis tous les blogs et pages perso de partout.

Le concept est simple. Je viens de créer la ville ci-dessus, et pour l’instant il n’y a que moi. Vous cliquez sur ce lien et ça fait augmenter la population. Quand on a assez de population, il y a un autre lien pour faire augmenter l’industrie, puis un autre pour les transports, la sécurité, et ainsi de suite. Du vrai bonheur pour les moteurs de recherches (et les internautes) qui vont se retrouver irrémédiablement amenés à visiter Miniville d’où qu’ils arrivent. Chapeau!

Alors, ami lecteur, tu l’as compris, ton but c’est désormais de faire pousser notre future Neo-Tokyo à en rendre minable toutes les autres, et même Dubai. Pourquoi? J’en suis pas encore trop sûr, mais la gloire ça sera déjà un bon début. Un seul clic par personne et par jour maximum, alors tu devras revenir tous les jours. Mais n’oublie pas qu’en nous aidant, c’est toi-même que tu aides.

Des châteaux de sable à Dubaï

9 juillet 2007, posté par Marc

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Photo © Tebodin, 2006

Il n’en reste plus tant que ça, des îles paradisiaques inhabitées, loin de tout, où il ferait bon oublier la civilisation et ses troupeaux d’humains décérébrés. L’île au trésor, celles des immortels taoïstes (仙人) ou encore celle de Lost : rien que du pipeau, un rêve d’enfance qui ressemble à une pub du Club Med. Aujourd’hui, les îles se vendent comme des ranches ou des propriétés au bord du lac de Zurich. En témoignent des sites tel que Private Islands Online.

Envers et contre tout, un émirat s’illustre par la colonisation des eaux de son front de mer : Dubaï. Les îles artificielles construites de toutes pièces en draguant le sable du Golfe persique commencent à fortement inquiéter les organisations écologistes, dont l’Association de la plongée sous-marine des Émirats (Emirates Diving Association) qui œuvre pour le développement durable des ressources marines.

Palm Jebel Ali, Palm Jumeirah, Palm Deira, The World et autres artefacts de bon goût (!) font partie des projets titanesques de l’Émirat, lequel se soucie aussi peu de l’environnement que des pétrodollars investis dans les chantiers. Mais le risque est latent : les futurs insulaires auront besoin d’imposantes quantités d’eau potable et d’électricité, lesquelles généreront forcément une pollution incompatible avec la préservation des ressources naturelles.

Nakheel, le promoteur en charge des chantiers, prétend que toutes les précautions ont été prises afin de réduire les dégâts. Les eaux usées rejetées par les usines de dessalement du Palm Jumeirah devraient être recyclées dans l’irrigation et la climatisation.

Selon un plongeur de la région, l’eau du Golfe, autrefois si claire qu’elle y offrait une visibilité allant jusqu’à dix mètres, ne permet plus désormais de voir sa propre main plongée dans l’eau. Hmmm. Rien de plus beau que le luxe, le calme et… la saleté.

Merci les agences de presse

Du design pour les bidonvilles

29 juin 2007, posté par Marc

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Disaster House (DH1) © Gregg Fleishman, 2006

Votre village s’est vu détruit par quelque ennemi séculaire qui en voulait autant à vos terres qu’à votre pétrole ? Qu’à cela ne tienne, ne vous laissez pas abattre : vous pourrez toujours vous reloger, en plein Darfour, dans une maisonnette design… pour autant que vous en ayez les moyens.

Un certain Gregg Fleishman, né en 1947 à Los Angeles, a conçu rien que pour vous, cher sans-abri, une Disaster House (traduction libre : « Casbah en cas d’attaque des infidèles »). Après avoir obtenu son diplôme d’architecture en 1970 à l’Université de Sud-Californie, Fleishman s’est fait un nom en dessinant des structures futuristes qui ont fait le tour des galeries les plus célèbres, notamment celles du MoMA, de Yale et de l’Institut d’art de Chicago. Il est l’inventeur du terme « rhombicube » qui désigne une variante orthogonale des solides d’Archimède.

Comment est bâtie la nouvelle maison de vos rêves (avortés) ? Il s’agit d’un assemblage (genre château de cartes, mais en mieux) de planches agglomérées de bouleau qui tiennent ensemble sans vis ni boulons. Muni de quatre pieds qui le surélèvent (pratique au Bengladesh), il est livré sans isolation ni… protection contre la pluie (quelques sacs poubelles feront l’affaire). Le prix de cette affaire ? Inconnu. Gageons que la maisonnette ne servira pas qu’aux beach boys de Californie…

Merci Geekologie

Alcool, caca, technologie, et blondes sexy

26 juin 2007, posté par Yves

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Photo: Pasarela © molcatron
Le titre est racoleur mais pas trompeur. Cette news réunit tous les éléments que tout blogueur rêve d’écrire un jour… Jusqu’ici, quand les douaniers suédois confisquaient de l’alcool entré illégalement dans le pays (à raison de plus de 700000 litres par an), ils le vidaient dans l’évier et ils passaient à autre chose. Mais maintenant ils le convertissent en un biocarburant utilisé pour faire fonctionner des milliers de voitures, bus, taxis, camions à ordures, et même un train. Il faut dire qu’en Suède ils ont l’habitude des énergies renouvelables, qui comptent pour un quart de leur consommation, contre 6% en moyenne dans le reste de l’Europe. En général ils utilisent de l’éthanol ou du biogaz, mais ils sont passés à la phase suivante: si les Russes peuvent boire de l’après-rasage, votre voiture peut bien se taper du rhum agricole…

Mais là où les Suédois vont encore plus loin dans leur quête de devenir le premier pays du monde sans pétrole d’ici 2020, c’est que pour faire ce biocarburant, ils n’utilisent pas que de l’alcool de contrebande. Tel Doc Brown faisant le plein, tout y passe: de déchets d’abattoirs aux excréments humains, les raffineries suédoises produisent 7 millions de m3 de gaz vert par an avec tout ça. C’est vrai, l’idée d’utiliser les crottes pour en faire du carburant n’est pas toute neuve, mais chapeau bas aux Suédois qui le font déjà, et avec des déchets humains.

Mais encore une fois, qu’on ne s’y trompe pas, les biocarburants restent des carburants. Ils ne sont pas une panacée et pourraient faire plus de mal que de bien, comme le prévient l’ONU.

Plus de détails sur le site de National Geographic.

Bon, j’ai couvert l’alcool, le caca, et la technologie. Les blondes sexy c’est parce que quand même on parle de la Suède et fallait bien leur rendre hommage sur ça aussi…

Des fermes verticales au milieu de la ville? Prends ça le Corbusier!

25 juin 2007, posté par Yves

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Photo © « La Tour Vivante » par atelier soa architectes

Un gratte-ciel agricole. C’est à un professeur de l’université de Columbia, New York, qu’on en attribue l’idée, bien que de nombreux auteurs de science-fiction l’avaient eue bien avant lui. C’est dans les médias et des universitaires planchent dessus, mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs, les fermes verticales en sont encore au stade de projet. Les avantages de celui-ci seraient nombreux: de la récupération de terres agricoles horizontales pour en faire des forêts par exemple, mais surtout la réduction des coûts et de la pollution engendrés par les transports entre régions productrices de nourriture et villes où on consomme mais on ne fait rien pousser.

Le système d’irrigation serait entièrement recyclé, les pesticides seraient superflus parce que la ferme tournerait en espace clos loin des parasites, et l’énergie serait solaire, éolienne, et/ou extraite de la combustions des déchets. A terme, on verra des populations urbaines encore plus nombreuses et mangeant des tomates grandes comme des pastèques à Noël, mais aussi des parcs naturels partout, un meilleur contrôle de la pollution, moins de camions, etc.

Mais ce que les auteurs de SF avaient prévus eux, c’est comment un projet aussi optimiste va chambouler l’équilibre naturel et les populations rurales comme urbaines. Espérons que ça ne se terminera pas par l’invasion des grandes villes par des sauterelles géantes et des gueux…

Tout plein de détails sur The Vertical Farm Project


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