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« Chine »

C’est officiel: les Chinois ne mangent pas de carton

19 juillet 2007, posté par Yves

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On vous avait parlé il y a quelques jours de cet entrepreneur gastronome pékinois qui vendait des raviolis fourrés au carton de récupération. Et bien il semblerait que tout ça soit du dòngxiāo (sorte de pipeau chinois). Cette histoire fumeuse qui sent bon le gras de porc est déjà démontée dans les news chinoises, japonaises, et australiennes. Et chez LiLeLa, on se lève tôt pour que vous puissiez faire grasse mat’…

C’est un dénommé Zi qui aurait fabriqué ce reportage pour gagner de l’audience. Et on peut dire qu’il a réussi son coup: la police s’est bien intéressée à cette affaire, après que le reportage est passé sur Beijing TV, et que la vidéo a été récupérée un peu partout sur toutes les télés du monde et sur le web. Après enquête, ce n’est pas un vendeur à la sauvette fantôme qu’ils sont allés arrêter, mais plutôt le reporter qui avait créé cette histoire de toutes pièces, justement au moment où toute la planète a les yeux rivés sur la Chine (et en particulier ses conditions de sécurité et d’hygiène).

Alors intox ou intox? Maintenant, c’est à vous de choisir si c’est la version officielle du gouvernement Chinois ou celle d’un journaleux à scandales que vous préférez croire…

Vous reprendrez bien un peu de carton?

15 juillet 2007, posté par Yves

On dit beaucoup de choses pas gentilles sur les petits traiteurs chinois qu’on trouve à chaque coin de rue dans les villes. On a parlé en long et en large de leur hygiène déplorable, de leur méthodes qui font remonter l’estomac dans la gorge quand on en voit des images dans les émissions de M6 ou TF1.

La cuisine chinoise en Chine, ça ne se passe pas du tout comme ça, évidemment. La gastronomie chinoise est un art, particulièrement respecté des Chinois eux-même, forcément. A Beijing par exemple, une émission d’investigation a déniché un vendeur à la sauvette ingénieux, qui leur a expliqué comment il prépare la farce de ses baozi, fameuses boules de pain cuites à la vapeur, en général faite à base de viande de porc.

D’abord, il récupère des cartons d’emballage dans la rue. Il les ramollit en pulpe dans un bain d’eau et de soude caustique, puis les hache finement. Ensuite, il incorpore du porc gras (ou du gras de porc, selon les traductions) à raison de 40% de matière animale pour 60% de matière végétale. Beaucoup de fibres, moins de viande, moins de graisses. Ce cuisinier moderne, acrobate de la gastronomie urbaine, jongle avec les saveurs et les textures. Après avoir goûté, le reporter trouve quand même son ravioli un peu fade et pas très tendre, et lui demande si les clients ne font pas la différence. Le vendeur le rassure en lui disant que non.

Il jonglait aussi un peu avec la loi, la police est allée lui rendre visite et lui demander gentiment d’arrêter.

Mise à jour:
Il semblerait que tout ça n’était qu’un vrai-faux scoop fabriqué par un reporter en mal de notoriété.
Lire: « C’est officiel: les Chinois ne mangent pas de carton »

Vous reprendrez bien un peu de chat ?

13 juillet 2007, posté par Marc

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Chats sur un marché chinois. Photo © Daily Mail, 2007

Certains sont végétariens. D’autres ne mangent ni porc ni lapin pour des questions religieuses. D’autres ne mangent pas de cheval pour des raisons historiques. Bien des Occidentaux ne mangent ni chiens ni chats parce qu’ils ont l’habitude de vivre en leur compagnie. Et puis la majorité des humains ne consomment pas leurs congénères, de peur de se voir servir un steak de concierge.

Bref, l’alimentation carnée est affaire de culture, et je ne jetterais pas la pierre aux Chinois qui dégustent volontiers chiens et chats — après tout, l’un de mes plats favoris n’est-il pas les cuisses de grenouilles (en cela, je mérite pleinement le sobriquet de Froggy). Quant aux escargots, mes préférés sont ceux des Charbonnières, dans la Vallée de Joux. Alors, quand les amoureux des bêtes s’insurgent contre l’élevage d’animaux « de compagnie » dans un but alimentaire, je souris doucement, et attends patiemment que quelqu’un veuille bien se soucier de la préservation des poissons-chats, des requins, des lézards et autres animaux bien trop imberbes pour être caressés.

Mais pourquoi diable vous raconté-je tout cela ? Eh bien parce que vendredi passé, une activiste shanghaïenne de 39 ans, Duo Zirong, a sauvé quelque 860 félins de la cuisson au wok. L’un de ses amis l’a aidée en achetant le lot d’animaux pour 5000 yuans (environ 480 euros) à un marchand qui s’apprêtait à approvisionner les restaurants du Guangdong, province du sud de la Chine.

Cette cargaison a rejoint les trois cents autres chats que Mme Duo hébergeait déjà dans sa maison située au cœur du district shanghaïen du Minhang. Cette pasionaria animalière originaire de Mongolie-Intérieure n’en est pas à ses premiers faits d’armes : en douze ans, elle a sauvé pas moins de 1500 chats, ce qui fait d’elle l’héroïne de l’Association shanghaïenne de protection des animaux et… l’ennemie de ses voisins qui aiment bien les chats au court-bouillon, mais pas son bruyant et nauséabond élevage de fortune. Certains de ses pensionnaires ont été empoisonnés, d’autres noyés, tabassés ou ont eu leurs yeux crevés par des bourreaux anonymes.

En douze ans, cette ancienne doctoresse en médecine traditionnelle et Li Junluo, son mari économiste, n’ont cessé de déménager. Ils ont quitté leur appartement chic, sont habité quelque temps dans une usine de banlieue avant de s’établir sur une route perdue au milieu de Shanghaï. Le couple dépense aujourd’hui tous ses revenus dans le fonctionnement de son refuge. Il doit en effet loger, soigner, vacciner et stériliser une population qui ne cesse d’augmenter.

C’est là la principale difficulté à laquelle Mme Duo doit faire face : l’affluence d’animaux. Certains jours, elle reçoit entre quarante et cinquante chats en provenance de tout le pays. Elle admet qu’à l’avenir, elle n’aura d’autre choix que de refuser de nouvelles adoptions, car il lui faudra bien continuer de nourrir toute cette smala.

Ah, j’allais oublier un détail : les chats sont carnivores.

Merci Shanghai Daily

Un portable qui tue

7 juillet 2007, posté par Marc

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Shouji (mandarin) ou saukei (cantonnais), mot chinois désignant un téléphone portable.

Les batteries d’ordinateurs et de téléphones portables peuvent parfois s’avérer dangereuses, voire mettre votre vie en péril. C’est à un dysfonctionnement de ce type que Xiao Jinpeng, un Chinois de vingt-deux ans, a succombé le 19 juin.

Aux environs de midi, alors qu’il travaillait dans un recoin très chaud d’une fabrique de Shuangcheng, dans la province du Gansu, ce soudeur a subi l’explosion du portable qu’il portait dans la poche de sa chemise. Cette bombe inattendue a fracturé les côtes de Jinpeng et ses morceaux sont allés se loger dans son cœur. C’est dans une mare de sang que l’ouvrier a été mené à l’hôpital où il a succombé peu après.

Le fabricant du portable serait Motorola (selon The Inquirer). Cependant, le Bureau de la santé au travail du comté de Jinta définit cette tragédie comme un accident de travail. Il a convenu, avec l’usine où travaillait le jeune soudeur, d’une indemnité de 100’000 renminbi pour la famille du défunt, c’est-à-dire quelque 9700 euros.

La prochaine fois que vous ferez des grillades, souvenez-vous de Jinpeng.

Merci CriEnglish

Un nouveau suffixe sur Internet : .asia

6 juillet 2007, posté par Marc

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Webmestres de toute l’Asie, réjouissez-vous ! Dès le mois d’octobre, une nouvelle extension apparaîtra sur la Toile : .asia

L’annonce émane de DotAsia, organisation non gouvernementale à but non lucratif basée à Hong Kong. C’est elle qui se chargera de l’enregistrement des noms de domaine. Dans un premier temps, seules les institutions gouvernementales et les marques déposées seront concernées puis, à partir de la mi-novembre, les entreprises basées — naturellement — en Asie pourront en bénéficier. Bien entendu, l’Inde, le Japon et la Chine font partie des élus.

L’incontournable Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), qui gère l’intégralité des noms de sites, avait accepté le suffixe .asia en octobre dernier, après une année de négociations avec DotAsia.

Le projet de fournir au Web ce nouveau suffixe est issu d’un constat très simple : 13.6% du trafic passant par Yahoo, MSN et Google vient d’Asie, alors que 12.5% proviennent des États-Unis et 7.7% de l’Union européenne. N’oublions pas non plus que l’Asie compte quelque 400 millions d’internautes, contre 253 millions en Amérique du Nord.

Cela dit, si vous souhaitez devenir un registrar, il est toujours temps de postuler… Rendez-vous ici pour consulter les conditions d’exploitation. Bonne chance.

Merci CBC News

L’odyssée des canards en plastique

30 juin 2007, posté par Marc

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Photo © Elf, 2004

Il y a quinze ans, un cargo libérait accidentellement quelque 30000 canards en plastique dans l’océan Pacifique. Leur histoire avait commencé dans une usine chinoise (bon, ça, on s’en doutait), puis s’était vue chamboulée lors de leur croisière de Hong Kong aux États-Unis : le 29 janvier 1992, un puissant orage en pleine mer projetait trois conteneurs par-dessus bord. Deux tiers des canetons naviguèrent vers le Sud, traversèrent les tropiques et s’échouèrent sur les plages indonésiennes, australiennes et sud-américaines.

Cela dit, dix mille des canards libérés en 1992 (connus sous le nom de Friendly Floatees) avaient pris la route du Nord, se retrouvant quelques mois plus tard aux environs de l’Alaska. Il leur fallut trois ans pour naviguer d’Ouest en Est en direction du Japon, puis pour revenir en Alaska en suivant un courant du Pacifique nord (le North Pacific Gyre) jusqu’à atteindre l’Arctique. Une bonne partie d’entre eux traversèrent ensuite le détroit de Bering. Pris dans la glace, ils allaient dériver vers l’Atlantique à raison d’un mille par jour.

En 2000, les canards furent repérés dans l’Atlantique Nord et, en 2003, on les attendait sur la côte est des États-Unis. Ces deux dernières années, ces jouets se firent rares, presque invisibles, sans doute à cause de la dépigmentation provoquée par le soleil et les embruns. Aujourd’hui, certains océanographes prévoient qu’ils échoueront au Sud-ouest de l’Angleterre, au Sud de l’Irlande et sur la côte ouest de l’Écosse au terme d’un voyage de 27000 kilomètres. Simon boxall, du Centre océanographique national de Southampton, affirme que ces canards ont permis — l’air de rien — une étude des changements climatiques et des courants marins.

Le matériau de fabrication de ces jouets devrait tenir encore une bonne centaine d’années. À l’heure actuelle, ce sont de vrais objets de collection qui se vendent aux environs de 740 euros. Quiconque en retrouvera un exemplaire pourra aussi le revendre 100 dollars (74 euros) au distributeur qui les commercialise aux USA, First Years Inc. En chasse !

Merci Times Online

Wellcome in London

24 juin 2007, posté par Marc

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Chaise de torture chinoise, photo © The Sun, 2007

Sir Henry Wellcome, né il y a plus de cent cinquante ans aux États-Unis, avait été l’un des fondateurs de l’entreprise pharmaceutique londonienne Burroughs Wellcome & Co. Il mourrait peu avant la Seconde Guerre mondiale, ayant dédié sa fortune à des œuvres de charité, au Wellcome Trust ainsi qu’à la recherche médicale.

Sir Henry était un fervent amateur de cultures étrangères, et notamment d’objets inhabituels. Il y a deux jours, le Wellcome Trust a ouvert les portes d’une nouvelle exposition gratuite dans les locaux de sa direction, à Londres, dans la Euston Road : on y découvre quelque 1300 pièces collectées par ce collectionneur compulsif tout au long de sa vie.

Le site de la Wellcome Collection vaut en soi le détour. Vous y découvrirez des sandales de fakir, une amulette phallique, une ceinture de chasteté, un memento mori, et plein d’autres gâteries à faire pâlir d’envie les plus blafards des néogothiques. Lors de votre prochain passage à Londres, n’hésitez pas, rendez-vous à la Euston Road.

Merci The Sun

Les dossiers déclassés de la CIA

22 juin 2007, posté par Marc

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Le sceau de la CIA

Dans les années 1970, la CIA subissait des enquêtes internes et de profondes réformes suite à la révélation des entorses qu’elle faisait continuellement à sa propre charte : enregistrements illégaux de conversations, violation de la sphère privée, organisation d’assassinats et expériences menées sur des humains.

Le directeur de la CIA, le général Michael Hayden, a déclaré hier que le rapport de 693 pages sur les activités illégales de l’Agence, qui avait été commandé par le boss de l’époque, James Schlesinger, allait être déclassé (seules quelques douzaines de pages de ce texte hautement subversif ayant jusqu’alors quitté les tiroirs secrets de l’administration étasunienne).

Lors de l’Assemblée annuelle de la Société des historiens des relations étrangères américaines, M. Hayden a également annoncé que les 11000 pages des rapports Caesar, Polo et Esau (sur la Chine et l’Union soviétique) allaient se voir déclassés.

Un résumé du rapport, déclassé en 1992, avoue que la CIA avait planifié autrefois l’assassinat de Fidel Castro et de Patrice Lumumba. Si Fidel semble toujours bien vivant, Lumumba, quant à lui, a depuis belle lurette passé de vie à trépas (dans un bac d’acide ?). L’Agence décline toute responsabilité dans la disparition du leader gauchiste congolais. Hihihi. Hahaha.

Merci le National Security Archive (rien à voir avec les Atrocity Archives ? Quoique…)

1.3 milliards de Chinois, et moi et moi et moi

20 juin 2007, posté par Marc

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Enfant de la minorité ethnique Dong, photo © International Mission Board, 2006

Le nombre de noms de famille chinois est très limité. En Chine, plus d’un milliard d’individus (85% de la population totale) partagent quelque cent patronymes. Alors, bien sûr, ce genre de plaisanterie culturelle donne des cheveux blancs à pas mal de néomandarins, notamment à ceux en charge du recensement.

Le Ministère de la sécurité publique a mené une enquête nationale publiée récemment, en avril. Selon ce rapport, 93 millions de personnes s’appellent Wang, 92 millions Li et 88 millions se nomment Zhang. Une autre étude, dirigée cette fois-ci par l’Académie des sciences, a déterminé que cent mille personnes s’appelaient Wang Dao (Wang étant un nom de famille très répandu, et Dao un prénom indémodable).

Sur cette base, le Ministère de la sécurité publique envisage de permettre aux parents de combiner à l’avenir leurs deux noms de famille (en fait, comme les hispaniques et les lusophones) afin d’ajouter 1.28 million de nouvelles combinaisons possibles. Les minorités ethniques, aux patronymes moins courants, seront même encouragées à former les noms de leurs enfants à l’aide d’éléments traditionnels jusqu’alors remplacés par ceux des Han (l’ethnie dominante).

Rappelez-vous de ça : la prochaine fois que vous rencontrerez un Chinois inconnu, appelez-le Wang (à tout hasard), vous aurez… une chance sur 14 de tomber juste.

Merci AFP

Les p’tits trains, c’est mauvais pour le cerveau

20 juin 2007, posté par Marc

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Byron the Bulldozer de la série Thomas & Friends, image © RC2, 2007 (Image utilisée à titre d’illustration : elle ne représente pas forcément un jouet réputé dangereux.)

Cette année, 24 jeux pour enfants se sont vus retirés du marché étasunien à cause du danger qu’ils représentaient pour les jeunes consommateurs (j’entends par là : pour ceux qui les « consomment » littéralement, avec la bouche). Des bataillons de parents, d’avocats et d’organismes de contrôle ont tiré la sonnette d’alarme et forcé le retrait d’un million et demi de petits trains Thomas & Friends manufacturés… en Chine (pour le compte de l’entreprise RC2). Bon, me direz-vous, rien d’étonnant à cela, vu que tout, désormais, est fabriqué en République populaire, qu’il s’agisse de nos ordinateurs, de nos fringues ou des jouets que nous offrons à nos enfants innocents.

Parmi les jeux incriminés, citons notamment un œil de goule artificiel (les vraies mirettes de vampire s’avérant très difficiles à obtenir) rempli de kérosène, des tambours et nounours vernis à la peinture au plomb et un hochet présentant un danger d’électrocution.

L’année passée, pas moins de 467 jouets vendus sur sol américain ont été rappelés chez leurs fabricants chinois, ce qui signifie que 60% de tous les produits qui sont retournés à la case départ provenaient de Chine.

Quel danger représentent les petits trains enduits de peinture au plomb ? La destruction des cellules cérébrales ou, plus précisément, le saturnisme dont étaient victimes les imprimeurs d’autrefois (qui ingéraient malgré eux le plomb de leurs fontes).

Alors, pour son prochain anniversaire, n’hésitez plus : offrez-lui des pétards.

Merci IHT


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