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« écriture »

Une police de caractères réellement de caractère

14 février 2008, posté par Yves

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Une bonne nouvelle pour tous les amateurs de typographie à la main paresseuse, le site web Fontifier permet de créer des fontes basées sur ton écriture manuscrite en toute simplicité. Forcément, ça rend mieux avec les langues anglo-saxonnes où on écrit en script plutôt qu’en attaché, mais le service offre quand même une version francophone de leur template avec accents, cédilles, et tout ce qui faut.

Il suffit d’imprimer le modèle, y écrire les lettres à la main, scanner, uploader, fignoler, payer 6 misérables petits euros de rien du tout, et paf la police est prête à être téléchargée et installée sur ton ordinateur pour être utilisée comme les autres.

Ils ont même été malins, et ils ont fait un modèle avec des longues cases, pour pouvoir y faire des signatures, des formules de politesse, etc. Et il y en a aussi qui s’amusent à faire écrire les modèles de lettres par leurs enfants.

Toujours à la page

27 août 2007, posté par Stahlhelm

Gutenberg Druckwerkstatt
Photo © Frame.photo, 2007

C’est un vice, mais j’ai un léger faible pour les bouquins et un net penchant pour les impressions propre en ordre. Offrez-moi un volume tout droit sorti des petits doigts graisseux d’encre de Suhrkamp, Diogenes ou n’importe laquelle des éditions de bunkobon (文庫本 – livres de poches) japonaises et je passe le reste de l’heure qui suit à me caresser avec.

Marc, notre gardien du bon goût au sein de la rédaction de LiLeLa, saura compatir, lui l’heureux possesseur d’une copie reliée en peau de shoggoth du fameux grimoire De Vermis Mysteriis : rien n’est plus jouissif que les roulements de mécanique d’une presse en pleine gigue infernale.

C’est aussi ce qu’ont compris les joyeux nerds de Firefly Press, imprimeurs old skool de Somerville, Massachusetts. Attention, c’est extrêmement juteux et peut, dans certains cas de dévotion pure, causer du plaisir des yeux :

Pour ceux à qui l’avion ne fait pas peur, voici où trouver ces magiciens de la lettre de plomb :


Agrandir le plan

Et pour encore mieux commencer la semaine, voici une petite sucrerie norvégienne sur les premiers balbutiements du bouquin, et celui du helpdesk, par la même occasion :

Merci Geekdad.

Plus c’est gros, plus c’est beau

17 août 2007, posté par Marc

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Le caractère biáng. Image © Wikipedia, 2006

Bien avant l’arrivée au pouvoir du Parti communiste, la simplification des caractères courait déjà dans les esprits d’intellectuels chinois. Lu Feikui (陆費逵 = 陆费逵), éditeur du Journal de l’éducation (教育杂志), avait déjà eu l’idée, en 1909, de limiter le nombre de traits de sinogrammes d’usage courant. Par la suite, les caractères chinois ont été accusés de limiter l’accès à l’éducation, raison pour laquelle une réforme de l’écriture prenait place dès 1956. Aujourd’hui, deux systèmes cohabitent dans le monde chinois, l’un — les caractères simplifiés (简体字) — étant en usage en République populaire de Chine, l’autre — les caractères non simplifiés (繁體字) — est toujours employé à Hong Kong, Macao et Taiwan.

Un caractère a échappé à la purge communiste, celui des pâtes biáng biáng, une spécialité de la province du Shǎnxī (陝西). L’étrangeté de cette spécialité ne réside pas tant dans son apparence (des nouilles longues et épaisses) que dans la manière dont on écrit son nom. En effet, le caractère employé pour écrire le mot biáng comprend 58 traits (57, suivant la façon de tracer le caractère du cheval, 馬, en son centre).

Aujourd’hui, ce mot n’est plus menacé par la Révolution culturelle, mais par l’évolution technologique. Des ordinateurs disponibles aujourd’hui sur le marché chinois et européen, aucun n’est capable de le reproduire dans un traitement de texte ou un logiciel de graphisme, et pour cause : il n’apparaît dans aucune police de caractères commerciales. Il est donc devenu courant de remplacer le sinogramme de 58 traits par d’autres mots plus faciles à écrire.

On ne connaît pas précisément l’origine du caractère biáng. D’aucuns prétendent que c’est Lǐ Sī (李斯, environ 280 à 208 avant J.-C.), un chancelier de la dynastie des Qin (秦), qui l’aurait inventé. C’est peu probable, car le Dictionnaire Kangxi (康熙字典, une très grande référence qui verrait le jour dix-sept siècles plus tard) ne le mentionne pas.

N’empêche qu’aujourd’hui, ce caractère existe toujours, mais pour combien de temps encore ? Son étrangeté fait son charme, mais aussi sa faiblesse.

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Le caractère biáng sur une pancarte. Photo © Prince Roy’s Realm, 2004


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