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« sciences »

La malveillance, c’est humain

17 juillet 2007, posté par Marc

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Cheetah, le plus vieux chimpanzé du monde. Photo © Frédéric Neema, 2003

Keith Jansen et son équipe, de l’Institut d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, ont mené des expériences sur nos plus proches voisins génétiques : les chimpanzés. Dans un test où les singes avaient la possibilité, en tirant sur une corde, de faire tomber une table remplie de victuailles au détriment d’un congénère, ils se sont avérés peu malveillants, tentant rarement de priver l’autre animal de nourriture.

Jensen est arrivé à la conclusion que la malveillance est une réaction typiquement humaine. Les singes ne se soucient guère de savoir qui bénéficiera d’un morceau de gâteau — il veulent juste savoir qui les en a privés. Autrement dit, ils sont incapables de se mettre à la place de quelqu’un d’autre et, forcément, de ressentir de la jalousie. Du coup, ils sont aussi peu enclins à compatir.

Selon Rufus Johnstone de l’Université de Cambridge, en Grande-Bretagne, des expériences ont été menées avec des chimpanzés afin de savoir si ceux-ci étaient capables d’être bienveillants à l’égard de leurs congénères (sans que cela leur nuise) ; résultat des courses : l’altruisme ne les intéresse guère.

Si les chimpanzés ne sont donc pas fondamentalement méchants vis-à-vis des autres, la gentillesse n’est pas non plus leur tasse de thé. Cheetah, sympa ? Des fariboles…

Merci New Scientist

Fumer pour moins trembler

15 juillet 2007, posté par Marc

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Photo : droits réservés

Mensuel publié par l’Association médicale américaine (AMA), la revue Archives of Neurology publie, dans son édition de juillet, un article selon lequel les fumeurs développeraient moins facilement la maladie de Parkinson.

En compilant des observations faites sur 11809 personnes à travers onze études menées depuis les années 1960, des chercheurs (dont Beate Ritz de l’Université de Californie à Los Angeles) ont constaté que plus quelqu’un fumait, moins il risquait — statistiquement — d’être victime du Parkinson. Même les anciens fumeurs présenteraient une diminution des risques allant de 13 à 32%.

Sans qu’il soit parvenu à trouver la raison de cet effet positif du tabagisme, le groupe de chercheurs en charge de l’étude a émis l’hypothèse selon laquelle l’une des substances contenues dans la cigarette protégerait les neurones dopaminergiques (lesquels sont atteints en cas de Parkinson dans la partie du cerveau qui régule les mouvements), mais laquelle ?

Il semblerait toutefois que les fumeurs soient génétiquement inégaux devant les effets bénéfiques de l’herbe à Nicot. En effet, si la diminution des risques est manifeste chez les patients blancs et asiatiques, les Hispaniques et les Noirs américains n’ont pas cette chance.

Conclusion : si vous vous mettez à fumer maintenant, vous mourrez dans la stupeur, mais sans les tremblements.

Merci Times Online

Bon pied, bon œil

15 juillet 2007, posté par Marc

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Photos © Université de Göttingen, 2006

Benjamin Wörgötter de l’Université de Göttingen a développé, avec des chercheurs allemands et écossais, un robot sans tronc de trente centimètres, le RunBot, destiné à étudier la marche humaine. Son observation permettra peut-être, un jour, d’améliorer le traitement des personnes ayant subi une atteinte à la moelle épinière.

Dans son article publié dans le Journal of Computational Biology, le chercheur explique qu’à ses débuts, le RunBot n’était capable de progresser que sur des surfaces planes. Aujourd’hui équipé d’un détecteur infrarouge, il peut adapter sa progression et l’améliorer après quelques trébuchements.

Wörgötter a comparé ses résultats en laboratoire avec la manière dont un enfant apprend à marcher. Il a notamment constaté que sa machine, lorsqu’une pente se présentait à elle, modifiait son inclinaison et la longueur de ses pas.

Des recherches antérieures avaient émis l’hypothèse selon laquelle le système moteur humain relèverait d’une interaction hiérarchique entre les muscles et la moelle épinière, sans que le cerveau n’ait toujours à intervenir. Cette « collaboration » entre muscles et moelle permettrait d’expliquer pourquoi certains paraplégiques, lorsqu’ils sont retenus par un harnais, sont tout de même capables d’utiliser leurs jambes.

De telles recherches permettront de mieux comprendre l’interaction de nos organes et, qui sait, de créer une nouvelle génération de prothèses qui assureront une meilleure autonomie aux personnes atteintes à la moelle épinière.

Au fait, cela vous dirait-il d’admirer RunBot en pleine action ? Le voici :

Merci Reuters

Le thon, un poisson sous pression

14 juillet 2007, posté par Marc

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Thon au marché aux poissons de Tokyo. Photo © Fugues et fougue, 2004

Des chercheurs de l’Université de Hokkaidō (北海道大学) travaillent actuellement sur un projet culinaire crucial : la qualité du thon. Ces scientifiques sont convaincus que pour l’améliorer, il faut parvenir à réduire l’agitation du poisson au moment de sa capture.

En effet, le thon est un animal vigoureux qui se débat rageusement quand il se sait pris au piège. L’effet de cet énervement : une hausse de la température corporelle qui blanchit sa chair tout en réduisant son goût et sa qualité.

Konno Kunihiko (今野 久仁彦), professeur de biosciences maritimes, explique que « Les gens veulent manger le thon le plus frais possible, mais quand il lutte, sa fraîcheur s’aténue ». Les thons se débattent d’autant plus s’ils sont nombreux à se voir capturés en même temps dans un seul filet ou s’ils vivent à l’étroit dans un même élevage.

Même s’il faudra encore le vérifier, le Pr Konno propose une solution aussi simple que définitive : « tuons-les rapidement ». Bref, au Japon, il ne fait pas beau être un thon.

Merci Reuters

Les mâles papillonnent à nouveau

14 juillet 2007, posté par Marc

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La version japonaise du Hypolimnas bolina. Image © Comacontrol / Wikipédia, 2006

En 2001, le Hypolimnas bolina, un papillon des îles Samoa, était sur le point de butiner pour la dernière fois, et pour cause : les mâles de cette espèce ne représentaient plus que 1% de la population totale. Victimes d’une bactérie (la Wolbachia) véhiculée par leur mère, ces messieurs-papillons se voyaient occis avant de naître.

Six ans plus tard, les mâles de cette espèce ont repris du poil de la bête : selon une étude de l’University College de Londres publiée dans le journal Science, ceux-ci représentent aujourd’hui… 40% des Hypolimnas bolina s’égayant sur Upolu et Savai’i, les deux principales îles de l’archipel.

La raison de ce retournement de situation ? L’espèce a muté, rien de moins. Ce qui constitue, selon les auteurs de l’article de Science, la mutation la plus rapide jamais observée (un tel processus prend normalement des siècles, voire des millénaires). Il n’aura donc fallu que quelques années à cet insecte pour développer un gène capable de le faire résister à la bactérie qui allait le faire disparaître.

Cependant, un doute demeure : cette mutation est-elle apparue d’elle-même chez les individus samoans, ou est-elle issue des migrations de papillons du sud-est asiatique chez qui ce changement avait déjà eu lieu ? Toujours est-il que l’air de rien, cet animal qui « battait de l’aile » a su en un clin d’œil contrecarrer un processus qui semblait le condamner à une mort certaine. Messieurs, chapeau.

Merci Science

La testostérone : dure en affaires

5 juillet 2007, posté par Marc

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Cellules de Leydig qui, dans les testicules, produisent la testostérone. Image © OSU, 1999

Beaucoup d’hommes, quand ils se lèvent le matin, ne sont que peu enclins à négocier. Ils seraient même prêts, pour la plupart, à occire une bonne partie de la population mondiale pour apaiser le débordement hormonal dont ils sont victimes à ce moment critique de leur journée. Désormais, sachez que cette dangereuse blague de Dame Nature a des fondements scientifiques. Le suspect numéro un ? La testostérone.

De récentes recherches ont démontré que notre corps peu parfois nous amener à prendre de mauvaises décisions dont l’enjeu est économique (les esprits chagrins citeront volontiers le mariage comme principale décision à effet déficitaire, mais faisons semblant de les ignorer). Dans ce qui est appelé communément « le jeu du moindre ultimatum », un individu peut proposer aussi bien une grande qu’une faible somme d’argent à quelqu’un d’autre sans obtenir de résultat. Dans ce jeu, le participant qui se voit proposer une offre connaît la somme totale en possession de celui qui lui la présente. La plupart du temps, un joueur qui reçoit gracieusement de l’argent le refuse s’il juge que ce montant ne représente qu’une trop faible part de ce que possède le généreux adversaire. Ce refus d’accepter de l’argent (sans contrepartie) intrigue depuis belle lurette les économistes.

Terry Burnham, de l’Université d’Harward à Cambridge (Massachusetts) suppose que des décisions économiques aussi irrationnelles seraient dues non pas à nos convictions personnelles, mais plutôt à notre fonctionnement biologique. Burnham a mené une expérience sur 26 étudiants de troisième cycle à l’aide du « jeu du moindre ultimatum ». Ce faisant, il a prélevé la salive de chacun des participants afin de mesurer leur niveau de testostérone. Il a constaté que les cobayes accusant une forte présence de cette hormone étaient plus enclins à refuser les offres les plus basses (quand bien même celles-ci leur étaient avantageuses).

Selon le chercheur, les personnes dont le niveau de testostérone est élevé sont moins tolérantes (ça, nous l’avions deviné, hein, Messieurs ?). Il a émis l’hypothèse que cette hormone masculine provoque une plus grande méfiance envers les échanges peu équitables à cause d’une volonté naturelle de domination. En d’autres termes, les hommes victimes d’une forte présence de testostérone refusent les basses offres par peur que cela les relègue à une position sociale inférieure. Toutefois, ces mêmes individus ont tendance à présenter des offres plus raisonnables lorsque c’est à leur tour d’en faire. Cela rejoindrait des études faites auparavant sur des primates, lesquelles avaient montré que les mâles fortement sujets à la testostérone jouaient parfois des rôles pacificateurs et magnanimes.

Cela dit, il semblerait qu’il soit préférable de faire du business avec des hommes mariés, car ceux-ci présenteraient un degré de testostérone inférieur à celui des célibataires. Dorénavant, prêtez attention au mœurs (et aux alliances) de vos partenaires commerciaux, histoire de ne pas subir les foudres des mauvais coucheurs…

Merci New Scientist

Bâillez, ça vous remettra les idées en place

4 juillet 2007, posté par Marc

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Hippopotame bâillant, photo © Steve Barrett, 2005

Parfois, en lisant d’autres blogues que le nôtre, ou en vous plongeant dans le planning de la semaine, vous vous mettez involontairement à faire grand étalage de vos plombages, découvrant du même coup les restes de salade restés bloqués entre vos incisives. Eh bien, ne vous faites pas de souci : votre patron devrait vous être reconnaissant. Bâiller, ça augmente la productivité. Si si.

Selon les psychologues Andrew et Gordon Gallup de l’Université d’État de New York à Albany, bâiller augmente la circulation sanguine et refroidit le cerveau. D’ailleurs, les bâillements seraient « contagieux » à cause d’un mécanisme d’empathie servant à maintenir la vigilance du groupe (du genre : « attention, la compta va de nouveau nous tomber dessus, c’est lassant — bâillons pour rester vigilants »). En conclusion, le bâillement ne serait pas une invitation au sommeil, mais un moyen comme un autre de lutter contre lui.

Merci New Scientist

L’énigme du Toungouska

2 juillet 2007, posté par Marc

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Ogdy, dieu des Evenks du Toungouska, photo © Université de Bologne, 1999

Le 30 juin 1908, une gigantesque explosion ravagea la région sibérienne du Toungouska. Elle lamina quelque 2000 kilomètres carrés de taïga tout en produisant une puissante onde sismique ainsi qu’une forte lumière couvrant les ciels d’Europe et d’Asie centrale. Certains prétendent que cette catastrophe serait le fruit d’une météorite qui aurait explosé 5 à 10 kilomètres en dessus du sol, libérant dans l’atmosphère une énergie comparable à… 1000 fois celle de la bombe d’Hiroshima (sic). Problème : aucun fragment du corps céleste incriminé n’avait jusqu’alors été découvert.

Un groupe de recherche de l’université de Bologne affirme aujourd’hui qu’un lac, non loin de l’épicentre de l’explosion, occuperait la dépression provoquée par un morceau d’astéroïde : le lac Cheko. Bien que peu profond, ce plan d’eau possède néanmoins les proportions d’un cratère. Les investigations géologiques de l’équipe italienne révèlent que le fond du Cheko présente une curieuse forme d’entonnoir absente des autres lacs de la région. Des études géophysiques ont également montré que le fond du lac recèlerait soit une couche compacte de sédiments soit… les fragments ensevelis d’un corps céleste.

L’Université de Bologne serait-elle sur la bonne piste ? Ce qui est sûr, c’est que le lac Cheko n’apparaît sur aucune carte géographique antérieure à 1929. L’équipe italienne prévoit de mener l’année prochaine une nouvelle expédition dans le Toungouska afin de déterminer si les sédiments enfouis à 10 mètres au-dessous du fond du lac sont bel et bien constitués d’éléments d’origine extraterrestre. À suivre…

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de la cyberrevue Terra Nova.

Une grenouille contre le cancer

2 juillet 2007, posté par Marc

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La grenouille léopard (Rana pipiens), photo © Reptilis, 2007

Les tumeurs du cerveau sont parmi les pires malepestes de la Création, vous réduisant en légume en moins de temps qu’il n’en faut pour pleurer. Et bien, oyez oyez braves mortels : des chercheurs britanniques et étasuniens ont découvert que l’amphinase, une molécule inspirée de celle que l’on trouve dans les œufs de la grenouille léopard (Rana pipiens), est capable d’identifier une cellule cancéreuse, de s’y accrocher puis d’entrer en elle pour la détruire. Le Journal of Molecular Biology estime que cette molécule pourrait servir à traiter de nombreux cas de cancers, et notamment celui du cerveau.

Les chercheurs de l’Université de Bath et de l’Alfacell Corporation placent tous leurs espoirs dans ses capacités à traiter les tumeurs cérébrales, la chirurgie de notre organe de pensée ainsi que la chimiothérapie s’avérant des plus délicates et des plus pénibles. Le professeur Ravi Acharya s’enthousiasme au point de dire que « C’est un peu l’arme secrète de Dame Nature pour détruire les cellules cancéreuses. Elle chasse et détruit les cellules tumorales, elle est facilement synthétisable en laboratoire et donne de grands espoirs quant à de futurs traitements thérapeutiques. »

Merci BBC News

Un petit pas (de côté) dans la lutte contre le SIDA

29 juin 2007, posté par Yves

preservatif campagne SIDA
On en parle une fois par an à la télé et quand Bono et ses amis font du marketing, mais le SIDA continue à faire des ravages surtout parce ce qu’on ne sait pas comment le virus VIH fonctionne, et qu’il est donc impossible de le traiter tant qu’on n’a que des théories un peu boiteuses à son sujet. En gros, on sait que le virus attaque les lymphocytes T, responsables de l’immunité cellulaire. Normalement, les cellules T détruisent ce qui ne correspond pas à ce qu’elles ont appris à tolérer, comme par exemple les bactéries et les cellules cancéreuses. Et quand il y a trop de choses à éliminer, on en produit plus. Ce qu’on pensait, c’était que les cellules T infectées par le VIH produisaient de nouvelles particules de VIH justement, attaquant les nouvelles cellules T créées par l’organisme pour venir à la rescousse, et ainsi de suite. Mais des chercheurs viennent de presenter un modèle mathématique démontrant que si tel était le cas, les cellules T seraient détruites en quelques mois, alors qu’en réalité ça prend des années. Ce qui remettrait en question ce qu’on croyait savoir du fonctionnement du virus, et donc la manière dont on essayait de le combattre. En soit, ce n’est peut-être pas vraiment une bonne nouvelle parce que ça n’apporte pas réellement de réponse, mais au moins on espère que ça permettra aux chercheurs de poser les bonnes questions.

Merci BBC News


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