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« technologie »

Le Gibson nouveau est arrivé

7 août 2007, posté par Marc

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Couverture de Spook Country. Image © Putnam Adult, 2007

En 2003, quand il était sorti, Pattern Recognition (en français : Identification des schémas) avait fait un tabac. Une consultante en design de réputation internationale s’y voyait confier comme mission de retrouver le créateur de vidéos diffusées sur la Toile. Son appartement londonien était visité, sa messagerie électronique piratée, le dossier de sa psy volé… et toute la technologie volatile du XXIe siècle lui tombait sur la tête.

Aujourd’hui, l’auteur du Neuromancien revient à la charge avec un tout nouveau roman : Spook Country. Je n’ai pas encore eu la chance de l’avoir entre les mains, mais j’ai préféré avertir nos lecteurs qui lisent l’anglais qu’ils peuvent dès aujourd’hui réserver cet ouvrage qui contiendrait, semble-t-il, une réflexion précise sur l’esprit du temps aux USA. Il est aussi disponible sous forme de livre audio.

Il serait truffé de personnages hauts en couleur : un jeune cubain russologue dont le travail est le transfert d’informations, une journaliste travaillant pour un magazine inexistant, un junkie qui se drogue avec une substance d’origine — manifestement — militaire, un réparateur d’équipements de navigation qui ne dort jamais deux fois à la même place…

Bref, ça sent bon, mais je ne peux pas vous en dire plus, vu que je n’ai pas encore lu le bouquin. Cela dit, vous serez sans doute intéressé(e) par la promo du livre :

Merci William

Des robots prêts à en découdre

6 août 2007, posté par Marc

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Photo © Foster-Miller, 2005

Non, cette fois-ci, il ne s’agit vraiment pas de science-fiction. Des robots armés patrouillent désormais en Irak. Il y en avait déjà au début de la guerre, mais la nouveauté réside dans l’utilisation nouvelle de ces machines. Auparavant, les « systèmes d’action directe pour la reconnaissance à distance par l’observation à l’aide d’armes spéciales » (SWORDS — quel mal fou les fabricants ne se sont-il pas donné pour que le nom de ces engins donne un joli acronyme en anglais) n’étaient pas équipés pour tuer, et pour cause : ils ne garantissaient pas une pleine sécurité dans les combats.

Les SWORDS, contrôlés à distance, perdaient parfois le contact avec ceux qui les télécommandaient. Or, un robot qui ne sait plus quoi faire au milieu d’un échange de tirs, c’est une machine aussi dangereuse pour l’un comme pour l’autre des belligérants.

Dorénavant, le système d’amorce des machines de guerre nécessitera une triple confirmation — tant physique qu’électronique — avant de réduire en charpie l’ennemi (de la Maison blanche). Foster-Miller, l’entreprise qui conçoit les SWORDS, a aussi doté ses machines de mécanismes d’autodestruction, des fois qu’elles perdraient les pédales.

Pour l’instant, seulement trois exemplaires de ce type de robots de combat sont actifs sur le terrain. Selon Michael Zecca, qui dirige le projet SWORDS, il semblerait que de telles machines ne fassent pas encore partie des priorités de l’armée des États-Unis. Sans doute la chair à canon, fût-elle américaine, coûte-t-elle moins cher qu’un gros robot belliqueux.

Pour contempler les SWORDS en action, rien de tel qu’une petite vidéo promotionnelle :

Merci Danger Room

À vos tapettes ! Les cybermouches débarquent

2 août 2007, posté par Marc

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Photo © Robert Wood, 2007

L’équipe du Prof. Robert Wood de l’Université d’Harvard est parvenue à faire voler une mouche robotique de 60 milligrammes. Avec une envergure de 3 centimètres, cette merveille de miniaturisation imite les mouvements de son modèle de chitine. À l’aide de machines de micro-découpe au laser, les chercheurs d’Harvard sont parvenus à découper des feuilles de fibre de carbone et de polymères, les assemblant ensuite pour construire des mouvements mécaniques.

Si le professeur en microrobotique avoue que Mère Nature construit les meilleurs objets volants, il pense toutefois qu’une telle invention pourra — en cas d’utilisation pour l’espionnage — s’avérer plus discrète qu’un faucon…

Car c’est l’un des usages auxquels est destiné le vrombissant automate : espionner, voire détecter des agents chimiques. Les recherches du Prof. Wood sont d’ailleurs financées par l’Agence étasunienne pour la recherche avancée en défense (DARPA).

Terroristes du monde entier, préparez vos tapettes ! Votre sommeil est menacé par un nouvel insecte très intelligent.

Merci Technology Review

En final de compte, la taille importe toujours

31 juillet 2007, posté par Stahlhelm

Taille des vaisseaux spatiaux S.-F.
Taille des vaisseaux spatiaux S.-F.. Cliquez pour mieux voir

Bien souvent, je me suis demandé pourquoi les personnages de Star Trek et autres super-héros aiment tellement à parader en collants multicolores. Est-ce pour nous faire partager l’alléchant galbe musclé de leurs jambes athlétiques ? Ou bien au contraire, essaient-ils de mettre en valeur l’importance de leur organe à guilis dans le slip dans un élan désespérant de reconnaissance sociale ? La balance pencherait plutôt du côté de la seconde hypothèse.

Serenity
Serenity, 63m, de la série Firefly

Il s’avère effectivement que l’assurance d’une notoriété éternelle en S.-F. ne serait qu’une question de taille et de savoir qui aurait le plus gros, plus long et plus rutilant vaisseau. Ben si ! Et si vous ne me croyez même pas, jetez un coup d’œil à ce site parfait pour les gagas de S.-F. et/ou de data mining.

Croiseur Vorlon
Croiseur Vorlon, 1338m, de la série Babylon 5

Comme son petit nom l’indique, Starship Dimensions consacre l’intégralité de ses pages à comparer la taille de personnages et de vaisseaux fameux du monde de la S.-F.. Et, une fois n’est pas coutume, LiLeLa, ainsi que Jeff Russell, vous recommandent de zieuter la bête dans Internet Explorer afin de savoir profiter pleinement de l’option glisser-déposer permettant de mettre les objets de notre frustration côte à côte pour plus de clareté.

Rancor
Rancor, 5m, du Retour du Jedi

Merci my [confined] space.

Le steampunk de demain

26 juillet 2007, posté par Marc

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Détail d’une réplique du moteur différentiel de Babbage. Photo © Carsten Ullrich, 2005

En 1822, le mathématicien et ingénieur britannique Charles Babbage redécouvrait les moteurs différentiels (Difference Engines) imaginés — mais jamais construits — par Johann Helfrich von Müller, un ingénieur de l’Armée de Hesse. Babbage proposa le concept de Müller à la Société astronomique royale afin de remplacer, de manière totalement mécanique, les tables numériques imprimées en usage à cette époque.

Le Gouvernement britannique finança dans un premier temps le Difference Engine No. 1, mais cessa d’aider Babbage dont l’avancée des travaux ne lui paraissait pas assez rapide. Babbage dessina les plans d’un second moteur différentiel à la fin des années 1840. Ces schémas furent ensuite utilisés par le Suédois Per Georg Scheutz, lequel construisit plusieurs machines dès 1855.

Ces modèles d’ingéniosité, qui permirent avant tout d’imprimer des tables logarithmiques, constituent les premiers ordinateurs jamais développés (les ancêtres en quelque sorte de votre PC). Il est à noter que ces appareils, une nouvelle fois découverts (mais cette fois par le biais de la littérature), inspirèrent le premier roman de science-fiction dite steampunk : The Difference Engine de MM. William Gibson et Bruce Sterling.

Aujourd’hui, l’héritage de Müller, Babbage et Scheutz continue de faire des petits. Des ingénieurs, et notamment le Prof. Robert Blick de l’Université de Madison (Wisconsin), viennent de publier un article dans le New Journal of Physics présentant les recherches qu’ils sont en train de mener. En particulier : la conception de puces mécaniques à l’échelle nanométrique (10-9 m).

Le but de ces recherches est d’obtenir des puces qui, sans concurrencer leurs sœurs électroniques, pourront être employées dans des contextes où le silicone s’avère trop délicat, notamment dans la mécanique des voitures. Ces puces, minuscules moteurs calculatoires inspirées par les gigantesques Difference Engines, devraient connaître un avenir radieux partout où la vitesse de calcul importe peu mais où le prix de production a son importance. Typiquement, dans les robots ménagers ou les jouets pour enfants.

Bien entendu, l’Armée américaine lorgne de près l’avancée des travaux. En effet, de telles puces mécaniques seront en principe insensibles aux impulsions électromagnétiques, lesquelles peuvent réduire à l’état de légume n’importe quel ordinateur actuel (et notamment ceux qui équipent les véhicules de guerre).

Un autre avantage sera de construire des microprocesseurs puissants mais fonctionnant à des températures bien moins élevées que celles des puces actuelles. En effet, la chaleur des composants électroniques est l’un des principaux ennemis de l’augmentation des capacités de nos chères bécanes.

Alors, Bruce et William, heureux ?

Merci BBC News

Humanitaire et pornographie

23 juillet 2007, posté par Marc

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Photo © OLPC, 2006

L’organisation humanitaire Un portable par enfant équipera désormais ses ordinateurs de filtres anti-porno. Et pour cause. L’Agence de presse du Nigéria a annoncé vendredi que des écoliers utilisaient les ordinateurs offerts par une organisation d’entraide étasunienne pour visiter des sites à contenu pornographique.

Les jeunes internautes d’Abuja pourraient rétorquer qu’ils ont utilisé la technologie qui leur était offerte pour étoffer leur éducation sexuelle, mais il est fort possible que cela ne suffise pas à les protéger des coups de chicot.

« Les efforts consentis en matière de promotion de l’éducation à l’aide d’ordinateurs portables ont occasionné des déviances dans une école primaire d’Abuja. Les élèves y consultent librement des sites pour adultes » a annoncé l’agence nigériane. Pour preuve : ses reporters ont découvert de nombreuses photographies pornographiques enregistrées sur les ordis utilisés par les gosses de l’école.

Sales gamins… qui veulent toujours imiter leurs aînés.

Merci News Agency of Nigeria

Le prix d’une énigme

20 juillet 2007, posté par Marc

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Les rouages de l’Enigma. Photo © Bob Lord, 2006

Vendue partout dans le monde au début des années 1920, l’Enigma était une machine de chiffrement électromécanique devenue célèbre grâce au (ou plutôt : à cause du) Troisième Reich.

Bien qu’adaptée, modifiée, améliorée, elle ne permit pas toujours aux Nazis de crypter efficacement leurs messages, les Britanniques ayant été à maintes reprises capables de les lire, s’inspirant du travail effectué par leurs prédécesseurs polonais. Il semblerait même que la Seconde Guerre mondiale eût été plus longue sans le travail méticuleux des cryptologues de Sa Majesté.

Aujourd’hui, pour les amoureux de l’histoire des techniques, et pour les fétichistes de cette époque sombrissime de l’histoire européenne, un exemplaire d’Enigma est à vendre au plus offrant sur eBay (à l’heure à laquelle je poste cet article, les enchères s’élèvent à 24100 dollars, c’est-à-dire plus de 17400 euros). Il vous reste encore une semaine pour faire péter vos économies et vous offrir ce petit joujou cryptique qui ne dépareillerait pas dans les collections du Bureau des atrocités.

Merci Boing2

Bon pied, bon œil

15 juillet 2007, posté par Marc

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Photos © Université de Göttingen, 2006

Benjamin Wörgötter de l’Université de Göttingen a développé, avec des chercheurs allemands et écossais, un robot sans tronc de trente centimètres, le RunBot, destiné à étudier la marche humaine. Son observation permettra peut-être, un jour, d’améliorer le traitement des personnes ayant subi une atteinte à la moelle épinière.

Dans son article publié dans le Journal of Computational Biology, le chercheur explique qu’à ses débuts, le RunBot n’était capable de progresser que sur des surfaces planes. Aujourd’hui équipé d’un détecteur infrarouge, il peut adapter sa progression et l’améliorer après quelques trébuchements.

Wörgötter a comparé ses résultats en laboratoire avec la manière dont un enfant apprend à marcher. Il a notamment constaté que sa machine, lorsqu’une pente se présentait à elle, modifiait son inclinaison et la longueur de ses pas.

Des recherches antérieures avaient émis l’hypothèse selon laquelle le système moteur humain relèverait d’une interaction hiérarchique entre les muscles et la moelle épinière, sans que le cerveau n’ait toujours à intervenir. Cette « collaboration » entre muscles et moelle permettrait d’expliquer pourquoi certains paraplégiques, lorsqu’ils sont retenus par un harnais, sont tout de même capables d’utiliser leurs jambes.

De telles recherches permettront de mieux comprendre l’interaction de nos organes et, qui sait, de créer une nouvelle génération de prothèses qui assureront une meilleure autonomie aux personnes atteintes à la moelle épinière.

Au fait, cela vous dirait-il d’admirer RunBot en pleine action ? Le voici :

Merci Reuters

Les écrits restent, les fichiers s’envolent

10 juillet 2007, posté par Marc

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La disquette de 8 pouces introduite en 1971 par IBM. Photo © Old Computers, 2007

Dans un siècle, il y a de fortes chances pour que l’article que vous lisez à l’instant ait disparu de la surface de la Terre. Il ne restera alors plus aucune trace de ces mots pourtant alignés avec amour — mais le temps n’a que faire d’une telle ferveur…

Dans ma bibliothèque sommeillent quelques ouvrages vieux de quatre siècles. Imprimés sur papier de chiffon, leurs pages sont restées virginales comme au premier jour. Mais les disquettes cinq pouces un quart sur lesquelles j’ai commis mes premiers programmes, qu’en reste-t-il ? Je serais bien incapable de les lire, mon ordinateur ne possédant même plus d’entraînement de disquettes (y compris pour les galettes de trois pouces et demi que quelques PC antédiluviens possèdent encore).

C’est précisément cette problématique qui alarme la directrice des Archives nationales britanniques. Natalie Ceeney affirme en effet que nous sommes sur le point de « perdre des années de connaissance critique » parce que les ordinateurs actuels s’avèrent incapables de lire d’anciens formats numériques.

Gordon Frazer, directeur de Microsoft au Royaume-Uni, prophétise une « période digitalement sombre ». À qui la faute ? Un peu à lui, sans doute. Il ajoute : « À moins que l’on consacre plus d’énergie à la transmission des formats de fichiers afin qu’ils soient lus et édités dans le futur, nous devrons faire face un trou noir digital. » Rassurant.

La British Library estime que l’Europe dépense chaque année trois milliards d’euros en valeur commerciale pour conserver les données digitales. Les Archives nationales britanniques, qui conservent des documents écrits vieux de neuf cents ans, détiennent plus de 580 téraoctets d’informations enregistrées sous des formats désormais inaccessibles au matériel actuel.

Mme Ceeney nous avertit : « Les informations digitales sont par nature bien plus éphémères que le papier. » Je la crois sur parole. Impossible pour moi de mettre la main sur les premiers textes que j’avais commis sur mon Commodore 64

La bombe à retardement sur laquelle nous sommes assis en matière de préservation du patrimoine intellectuel serait due en partie à l’incompatibilité — volontaire — imposée par des entreprises comme Microsoft, quand il s’agit notamment de faire face à des compagnies rivales ou de vendre de nouvelles versions de logiciels (les nouveaux utilisateurs de Vista doivent comprendre de quoi il retourne). Une autre cause réside dans la prolifération des formats de fichiers au commencement de l’ère digitale.

Un espoir se profile toutefois dans l’utilisation de formats dits « ouverts » tels que l’Open XML, lequel n’est plus utilisé seulement par Microsoft. Toutefois, nombreux sont ceux qui critiquent le géant de l’informatique pour avoir développé un nouveau standard au lieu d’en adopter un qui existait déjà : l’Open Document Format (ODF). Mais Microsoft se soucie-t-il vraiment de la préservation des données à long terme ? Rien de moins sûr.

Contre la mauvaise volonté des entreprises d’informatique, et pour faire face à l’inaccessibilité des anciens fichiers, des bibliothèques et des archives nationales européennes se sont regroupées autour d’un projet aussi vaste qu’ambitieux : Planets. Leur but ? — s’assurer que dans dix, cinquante ou cent ans, les informations digitales actuelles soient encore accessibles à nos descendants. Bref, une sorte de cyber-développement-durable. D’ici qu’ils y parviennent, prions pour que notre serveur ne plante pas…

Merci BBC News

Un portable qui tue

7 juillet 2007, posté par Marc

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Shouji (mandarin) ou saukei (cantonnais), mot chinois désignant un téléphone portable.

Les batteries d’ordinateurs et de téléphones portables peuvent parfois s’avérer dangereuses, voire mettre votre vie en péril. C’est à un dysfonctionnement de ce type que Xiao Jinpeng, un Chinois de vingt-deux ans, a succombé le 19 juin.

Aux environs de midi, alors qu’il travaillait dans un recoin très chaud d’une fabrique de Shuangcheng, dans la province du Gansu, ce soudeur a subi l’explosion du portable qu’il portait dans la poche de sa chemise. Cette bombe inattendue a fracturé les côtes de Jinpeng et ses morceaux sont allés se loger dans son cœur. C’est dans une mare de sang que l’ouvrier a été mené à l’hôpital où il a succombé peu après.

Le fabricant du portable serait Motorola (selon The Inquirer). Cependant, le Bureau de la santé au travail du comté de Jinta définit cette tragédie comme un accident de travail. Il a convenu, avec l’usine où travaillait le jeune soudeur, d’une indemnité de 100’000 renminbi pour la famille du défunt, c’est-à-dire quelque 9700 euros.

La prochaine fois que vous ferez des grillades, souvenez-vous de Jinpeng.

Merci CriEnglish


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