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« fleuve »

Le rire jaune d’un cétacé

8 août 2007, posté par Marc

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Le Lipotes vexillifer ou dauphin de Chine. Photo © 伦敦华语, 2007

La photo du dauphin que vous voyez ci-dessus devrait vous faire le même effet que celle d’un arrière-grand-père dans votre album de famille : il vous sourit, et pourtant il est mort depuis longtemps.

En effet, le dauphin de Chine (en latin : Lipotes vexillifer, en chinois : 白鱀, baiji) vivait autrefois à l’est de la Chine, dans les haut et moyen Yang Tsé (長江, Chang jiang) ainsi que dans le Qiantang (钱塘江, Qiangtang jiang). Dans les années cinquante, il avait déjà disparu du Qiantang. À la fin des années soixante-dix, on estimait que quelque 400 individus survivaient encore dans le Yang Tsé et ses canaux latéraux. Vingt ans plus tard, on n’en dénombrait plus que treize, chiffre qui allait définitivement leur porter malheur.

La disparition progressive des baiji est sans doute due aux filets des pêcheurs dans lesquels ces mammifères se prenaient plus souvent que rarement les nageoires, finissant par erreur dans un bol de lamian (拉麵). En 2002, on apercevait pour la dernière fois un dauphin chinois dans son habitat naturel. Manque de pot, son unique congénère vivant en captivité, un mâle que les humains nommaient Qiqi (淇淇), mourrait la même année après vingt ans de détention à l’Institut d’hydrobiologie de Wuhan (武汉水生生物研究所).

Je vous raconte tout ça parce qu’un groupe de chercheurs vient de publier un article dans les Biology Letters annonçant qu’après six semaines de recherche, force est de constater que le baiji n’existe probablement plus. En fait, cela représente même la première extinction globale d’un grand vertébré depuis cinquante ans ou, plutôt, la quatrième disparition totale d’une famille de mammifères en cinq cents ans.

Bref, si au cours votre prochaine croisière sur le Yang Tsé vous apercevez un dernier baiji, rendez-lui un sourire compatissant et dites-lui adieu. Ce sera la dernière fois que vous en verrez un avant de… disparaître à votre tour.

Merci Biology Letters

Des piranhas tout faiblards et les esturgeons volants tueurs

2 juillet 2007, posté par Yves

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Ok, alors si j’arrive pas à attirer le chaland avec une accroche pareille, je ne sais plus ce qui me reste. Deux petites brèves à se mettre sous la dent entre deux sushis avec des amis. D’abord, une bonne nouvelle si vous avez décidé d’aller passer vos vacances en Palombie pour vérifier quel est finalement le fleuve le plus long du monde. Vous pensiez que vous alliez devoir vous abstenir de faire trempette, et bien empaquetez quand même votre maillot, parce qu’il n’y a plus de quoi s’inquiéter. La réputation des piranhas qui n’était plus à faire vient d’être revue à la baisse. Et ce sont des scientifiques du pays du fish and chips qui le disent, alors c’est que ça doit être vrai. Déjà ils nous apprennent que les piranhas sont en fait omnivores, et qu’ils mangent principalement du poissons, des insectes, et des plantes! Et ils rajoutent que ces petits poissons se déplacent en larges bancs non pas pour chasser en bande, mais pour se protéger des prédateurs… Je ne sais pas d’où venait l’image populaire de ces bancs d’Attila aquatiques qui ne laissent que les os de leurs victimes, mais en tout cas elle en prend un sacré coup.

Mais ne mettons pas tous les poissons dans le même panier et penchons-nous un peu — mais pas trop, justement — sur le cas des esturgeons volants de Floride. Ces poissons d’eau douce, d’une espèce vieille de 225 millions d’années, sautent hors de l’eau et si vous avez le malheur d’être en dessous à ce moment là, ils vous caressent gentiment de leur 2m40 et 80 kilos au passage.

On ne sait pas ce qui les pousse à sauter comme ça hors de l’eau de juin à août, et les théories sont diverses et variées alors faites-vous la vôtre, tant qu’à faire. Forcement, ils ne feraient pas exprès et ce serait plus des collisions accidentelles que des « attaques », mais essayez d’aller expliquer ça aux douzaines de plaisanciers qui se sont retrouvés avec des colonnes fracturées, des côtes cassées, des gorges tranchées, ou voire carrément assommés après s’être pris un esturgeon volant en pleine poire…

Pour l’histoire de Dawn Poirier et sa photo après qu’un de ces machins lui tombe dessus et l’envoie dans le coma pendant 15 jours, allez faire un tour sur le site du Telegraph.

Mais parlons des choses sérieuses, vous imaginez le caviar d’une telle bête? Moi, je veux goûter!

Merci Scott Adams


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