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Daft Punk Masala

4 novembre 2007, posté par Marc

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Le groupe français Daft Punk. Photo : droits réservés.

Pas plus tard que hier à midi, je me trouvais devant une assiette de Chicken Tikka Masala (spécialité plus britannique qu’indienne qui consiste en morceaux de poulet désossés et préparés dans une sauce au curry) et face à un écran LCD long comme un jour sans pain. On y diffusait une fameuse vidéo de mister KanYe West, « Strong » :

Pour ceux qui auraient passé les deux derniers mois dans une yourte aux confins du Kirghizstan, KanYe (prononcer « canneyeille ») Omari West est un producteur et chanteur de hip-hop étasunien, fils d’un Black Panther et d’une prof d’anglais de la fac de Chicago. Il s’est illustré, début septembre 2005, lors d’un concert de bienfaisance en faveur des victimes de l’ouragan Katrina, en déclarant que « George Bush ne se préoccupe pas des Noirs ».

Il a généré une nouvelle fois pas mal de foin, en septembre dernier, quand il a battu par les ventes de son dernier album le plus lourdingue et graveleux des ganstas arrivistes de la côte est des États-Unis : Curtis James Jackson III, alias 50 Cent (lequel avait promis d’arrêter de pousser la chansonnette avec ses bagouzes en diamant de Sierra Leone s’il vendait moins de galettes que ce bobo de West). Rappelons que 50 Cent avait même eu recours aux services de ce blanc-bec de Timberlake pour le clip de combat « AYO Technology » :

Mais pourquoi vous parlé-je soudain de hip-hop, un dimanche, alors qu’un poil de Donec Ad Metam préviendrait bien mieux les acidités gastriques ? Parce que la chanson phare de ce cher KanYe (cher, il l’est devenu) n’est autre qu’une resucée d’un tube de Daft Punk, ce duo d’électro gauloise formé de Thomas Bangalter et de Guy-Manuel de Homem Christo. « Strong », de KanYe West, est donc une réplique musculeuse de « Harder, Better, Faster, Stronger », morceau sorti initialement en 2001 dans l’album Discovery (deux fois primé aux Grammy Awards).

Eh bien moi qui me vautre à longueur de semaine face à un écran Apple encapsulé dans une bibliothèque trentenaire (l’âge de mon premier livre, que je possède encore), je me suis demandé, soudain, ce que devenaient ces chers électromanes parisiens, eux qui m’avaient permis d’ingurgiter en rythme, durant mes années de fac, bien plus de bière que de raison.

Si vous passez le plus clair de votre temps ébaubi devant un traitement de texte ou un tableur, et que votre bourreau de chef vous interdit de vous rendre sur les forums de musique, sachez que Daft Punk est actuellement en pleine tournée « Alive 2007 » et que les prochains concerts sont programmés à Kōbe (6 décembre) et à Tōkyō (8 et 9 décembre) et que les membres du groupe s’en iront ensuite en Australie se pavaner en tenues de robots.

Autre bonne nouvelle ? La sortie de leur nouvel album (qui comprendra les titres joués en concert) est prévue pour dans quinze jours, c’est-à-dire le 19 novembre. D’ici-là, faites-vous du bien et mâtez, ci-dessous, cette bonne vieille vidéo de « Harder, Better, Faster, Stronger », laquelle est basée sur le film Interstella 5555 (インターステラ5555) du réalisateur japonais Matsumoto Reiji (松本 零士, le mec qui nous a fait rêver, gamins, avec Albator) :

Sinon, jetez-vous sur la page que YouTube consacre au groupe français (et à la tournée actuelle).

Collectionnite cthulhelaïque

3 novembre 2007, posté par Marc

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Cthulhu Halloween © Monster-by-Mail, 2007

Décidément, le Grand Ancien a le vent en poupe (poulpe ?). J’admirais depuis belle lurette le travail méticuleux, mais anglophone, de ce cher Tulu : une quête de tous les jours à la poursuite d’icônes cthulhelaïques, d’eidolies fantasmatiques, de poulpes xénobiomorphes et autres salopretés cauchemardesques et pestilentes.

En naviguant péniblement ce matin sur la Toile (un tantinet sablonneuse), je suis tombé sur un blogue un poil ado mais tout autant rallié à la cause des dieux lovecraftiens. Il s’agit une fois de plus d’une collection iconographique (moins élégante que celle de l’auteur émérite d’Under Vhoorl’s Shadow) dédiée à la plus suintante des créatures science-fictives. Un petit tour messieurs dames ? C’est par ici qu’ça s’passe : Lolthulhu.

Merci The Website at the End of the Universe

Un podcast qui vous décolle les oreilles

23 octobre 2007, posté par Marc

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Étui d’iPod version martienne © ifrogz, 2007

Il était une fois un petit podcast de derrière les fagotzons, modeste mais ambitieux, qui à coups d’histoires déjantées avait fini par imposer sa dictature de l’imaginaire dans tous les conduits auditifs de l’Univers recensé. Il s’appelait utopod et sévissait via les bits d’iTunes ou de tout autre agrégateur connu. Il s’accompagnait d’un site aux petits oignons, où tout était expliqué pico bello : www.utopod.com.

Vous l’aurez compris : votre humble serviteur — et à travers lui le collectif lilelaïque — se laisse aller à un peu de pub entre copains. Mais c’est pour le bien de l’humanité. Et puis je fais ce que je veux, d’abord.

Utopod, donc, c’est de l’or en barre. Concrètement, c’est une émission de radio disponible sur Internet via un abonnement gratuit (c’est du podcast, du vrai). Elle balance régulièrement des lectures à voix haute de nouvelles littéraires issues des genres de l’imaginaire (fantastique, merveilleux, science-fiction, horreur, réalisme magique, etc.), et les textes sont pondus par les plus grands auteurs francophones du moment : Xavier Mauméjean, Johan Heliot, Jean-Marc Agrati, Joël Champetier, Jean-Pierre Andrevon et bien d’autres.

En quelque sorte, c’est le retour tant attendu des feuilletons radiophoniques de mère-grand. Un verre de damassine à la main, un feu qui crépite dans l’économiseur d’écran de votre ordi, les gamins sous la couette et votre mari/femme à vos côtés, et c’est parti pour une demi-heure de pur bonheur.

Au programme de chaque épisode : 1. une petite intro à propos de l’œuvre et de l’auteur ; 2. la lecture à proprement parler ; 3. un épilogue réservé aux niouzes du monde de l’édition.

Pour s’abonner gratuitement, il suffit de suivre les instructions données ici. C’est rapide et simple comme ne pas faire de politique. Et personne ne vous empêche par la suite de supprimer de votre bécane l’un ou l’autre des épisodes ou — tout simplement, mais c’est déconseillé — de vous désabonner.

Bref, c’est facile, pas contraignant pour un sou et, surtout, ça rafraîchit le bulbe.

Si vous ne me croyez pas, tentez l’expérience, écoutez le tout dernier épisode d’utopod, une histoire complètement barrée de sodomie qui tourne mal : « On foutait que dalle », de Jean-Marc Agrati.

Hyperactivité spasmodique des zygomatiques au contour…

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Un bébé vampire et le PDG de Microsoft en train de faire l’apologie d’utopod. Photo © CrazyAppleRumors

Une momie et une langue morte

23 octobre 2007, posté par Marc

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La momie Nesi-hensu. Photo © Curious Expeditions, 2007

C’est l’histoire d’une femme nommée Nesi-hensu, épouse d’un tailleur égyptien originaire de Thèbes, qui se fit momifier peu avant l’ère chrétienne. À l’époque de la conquête de l’Égypte par les Romains, la momification était devenue le nec plus ultra des macchabées de l’Empire. Le prix des tissus ne permit pas toujours d’utiliser des étoffes pour envelopper les dépouilles desséchées ; on eut alors recours à bon nombre de solutions de remplacement dont celle offerte par les… livres.

Vers le milieu du XIXe siècle, Mihajlo Barić, un sous-officier croate appartenant à la Chancellerie royale hongroise, s’embarqua pour un voyage à travers le monde, et notamment en Égypte. À Alexandrie, il acquit un sarcophage contenant une femme momifiée. Jusqu’à sa propre mort, Barić exposa chez lui son étrange souvenir d’expédition. Quand ce fut son tour de passer dans l’autre monde, son frère — un prêtre de Slavonie — hérita de l’étrange paquet. Comme il ne s’intéressait pas le moins du monde à l’objet, il le légua à l’Institut d’État de Croatie, Slavonie et Dalmatie de Zagreb, lequel deviendrait par la suite le Musée archéologique de Zagreb (Arheološki muzej u Zagrebu).

On crut tout d’abord qu’il s’agissait là d’une momie égyptienne, mais en 1891, un certain Jacob Krall, spécialiste du copte, comprit en l’examinant que ce n’était pas le cas. Le texte dans lequel elle était enveloppée était rédigé en étrusque, langue parlée en Italie centrale jusqu’aux environs du IIe siècle après J.-C. La signification de ce codex de 1200 mots sur 230 lignes n’est pas claire, car il ne nous reste pas assez de sources de cette langue pour pouvoir en comprendre le sens ; en effet, le Liber linteus Zagrabiensis qui enveloppait la momie est le plus grand fragment étrusque jamais retrouvé.

Ironie de l’histoire : c’est cette utilisation quelque peu étrange d’un livre qui aura permis d’en assurer la pérennité. Aujourd’hui déposé au Musée archéologique de Zagreb, son contenu n’attend que d’être élucidé.

Merci Curious Expeditions

L’invasion continue

23 octobre 2007, posté par Marc

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Un envahisseur à Ljubljana, en mars 2006

Depuis huit ans, un illustre inconnu s’évertue — avec un brin de nostalgie geek et pas mal d’humour — à poursuivre une invasion débutée il y a une trentaine d’années. Space Invaders, jeu vidéo primal, initial, développé par la société japonaise Taito à la fin des années soixante-dix, a habité notre enfance, nos vacances et nos rêves de terraformations cosmiques alors que bon nombre d’entre nous en était encore à apprendre le livret 2.

Space Invader, un artiste urbain qui opère dans l’anonymat, a déjà posé dans quelque 35 villes du monde des mosaïques de vaisseaux spatiaux à la mode seventies, faisant fi de l’avis des proprios et de la maréchaussée. Le but de l’opération ? Coloniser le monde, rien de moins. Sur le site de cet activiste d’un genre nouveau, vous trouverez un plan d’attaque ainsi que de nombreuses photographies de lieux contaminés par ces joyeuses bestioles en Pixel Art venues d’un autre monde et… d’un autre temps.

Le rouleau à pixels

10 octobre 2007, posté par Marc

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Le PixelRoller. Photo © rAndom International, 2006

Basé à Londres, rAndom International est un collectif artistico-technique organisant des expositions temporaires, produisant des outils de création et effectuant de la recherche en design pour des agences et de grandes entreprises telles que Nokia et Honda F1.

En 2005, rAndom International a présenté un outil de peinture plutôt sophistiqué, puisqu’il s’agit d’un rouleau (à première vue, du même type que celui avec lequel vous avez repeint la chambre des gosses) imprimant de gros pixels de peinture à mesure qu’on le passe sur un mur ou une feuille de papier.

Relié à un ordinateur qui lui transmets des visuels programmés à l’aide du langage de ouvert Processing, le PixelRoller permet de couvrir des surfaces jusqu’alors difficilement traitables telles que les plafonds, les façades et les sols. Bref, de l’art rupestre ouvert à tous ceux qui en ont marre des bombonnes de peinture et des chablons.

Une petite démo ? Voici :

Les disques durs hybrides débarquent

10 octobre 2007, posté par Marc

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Le Momentus 5400 PSD. Image © Seagate Technology, 2007

L’entreprise californienne Seagate vient d’envoyer à des fabricants d’ordinateurs les premiers exemplaires de son disque dur hybride Momentus 5400 PSD.

D’une capacité de 80, 120 et 160 Go, cet appareil se situe à mi-chemin entre un système de stockage de type mémoire flash et un disque dur traditionnel. La mémoire flash est utilisée ici comme antémémoire (mémoire cache) permettant de déverser en masse des informations sur le Momentus sans que celui-ci n’ait à lancer la rotation du disque dur.

Une économie d’énergie considérable pour une batterie d’ordinateur portable. Résultat : une consommation du disque réduite de 50% et un démarrage du système 25% plus rapide. Dommage que Vista ne supporte par cette petite merveille…

Joli. Cela dit, à quand les unités de stockage de haute capacité uniquement en mémoire flash ? Je frétille d’impatience.

Merci SCI FI Tech

Le magazine du cuivre et du cambouis

10 octobre 2007, posté par Marc

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Illustration © Nicholas Kole, 2007

Se définissant lui-même comme une publication consacrée à la promotion du steampunk sous toutes ses formes, et pas uniquement comme genre littéraire, le SteamPunk Magazine est un fanzine de mode (sic), de musique, de technologie détournée et… de littérature.

Son troisième opus vient tout juste de sortir et il peut être commandé sur papier ou simplement téléchargé depuis le site officiel, et cela en vertu d’une licence Creative Commons.

On aimera certains illustrateurs (pas tous), on lira quelques nouvelles, des interviews et des articles thématiques, et on finira par se bricoler un bonnet d’aviateur.

Bonne lecture (en anglais dans le texte).

Pour être lu(e), bloguez en chinois

6 octobre 2007, posté par Marc

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Wei Jiaqing. Photo © Sina Blog, 2007

C’est une statistique émanant d’un puissant hébergeur de blogues chinois (du type Blogger). Il y est question des pages les plus visitées en 2007. On s’en doutait, la plupart traitent des frasques de célébrités, lesquelles se sont parfois mises à la plume (ou plutôt au pinceau, ou plutôt au clavier) pour construire leur cyberréputation.

Parmi les huit articles les plus consultés de Sina Blog (新浪博客), six ont pour objet des personnalités du spectacle. Le grand gagnant étant, avec quelque 980000 (!) visites, un papelard pondu par Wei Jiaqing (魏佳庆), une chanteuse-mannequin-et-plus-si-entente de 25 balais…

Ah, cela dit, autre blogue hébergé par Sina Blog : celui de l’actrice et réalisatrice Xu Jinlei (徐静蕾) qui, selon Technorati, a été le blogue le plus visité de la planète en 2006…

Amis blogueurs en mal de clics, vous savez quelle langue il vous reste à apprendre.

Merci China in Transition

Une bonne raison de retourner à Paris

6 octobre 2007, posté par Marc

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Le sigle des Arts et métiers. Photo © Musée des arts et métiers, 2007

Tiens, ça fait des plombes que ne suis plus revenu à Paname, la peur de l’euro et de la légendaire cherté parisienne ayant eu raison de mon enthousiasme de francophone helvétisant. Eh bien figurez-vous que c’est une anglophone, Tinkergirl, qui m’a convaincu d’y retourner.
Brass Goggles, le blogue où je vais plus souvent que rarement me vautrer, a publié un petit papier sur le fameux Musée des arts et métiers, au 60 rue Réaumur. Surtout, il met en avant la facette steampunk du lieu. Bref, moi qui suis condamné au provincialisme (concept que la Toile contribue à éradiquer), je ne peux m’empêcher de rêvasser en parcourant la visite virtuelle (en Flash) proposée par ce sanctuaire du cuivre patiné.

Bonne visite.

Merci Brass Goggles


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