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« biologie »

Le thon, un poisson sous pression

14 juillet 2007, posté par Marc

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Thon au marché aux poissons de Tokyo. Photo © Fugues et fougue, 2004

Des chercheurs de l’Université de Hokkaidō (北海道大学) travaillent actuellement sur un projet culinaire crucial : la qualité du thon. Ces scientifiques sont convaincus que pour l’améliorer, il faut parvenir à réduire l’agitation du poisson au moment de sa capture.

En effet, le thon est un animal vigoureux qui se débat rageusement quand il se sait pris au piège. L’effet de cet énervement : une hausse de la température corporelle qui blanchit sa chair tout en réduisant son goût et sa qualité.

Konno Kunihiko (今野 久仁彦), professeur de biosciences maritimes, explique que « Les gens veulent manger le thon le plus frais possible, mais quand il lutte, sa fraîcheur s’aténue ». Les thons se débattent d’autant plus s’ils sont nombreux à se voir capturés en même temps dans un seul filet ou s’ils vivent à l’étroit dans un même élevage.

Même s’il faudra encore le vérifier, le Pr Konno propose une solution aussi simple que définitive : « tuons-les rapidement ». Bref, au Japon, il ne fait pas beau être un thon.

Merci Reuters

Les mâles papillonnent à nouveau

14 juillet 2007, posté par Marc

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La version japonaise du Hypolimnas bolina. Image © Comacontrol / Wikipédia, 2006

En 2001, le Hypolimnas bolina, un papillon des îles Samoa, était sur le point de butiner pour la dernière fois, et pour cause : les mâles de cette espèce ne représentaient plus que 1% de la population totale. Victimes d’une bactérie (la Wolbachia) véhiculée par leur mère, ces messieurs-papillons se voyaient occis avant de naître.

Six ans plus tard, les mâles de cette espèce ont repris du poil de la bête : selon une étude de l’University College de Londres publiée dans le journal Science, ceux-ci représentent aujourd’hui… 40% des Hypolimnas bolina s’égayant sur Upolu et Savai’i, les deux principales îles de l’archipel.

La raison de ce retournement de situation ? L’espèce a muté, rien de moins. Ce qui constitue, selon les auteurs de l’article de Science, la mutation la plus rapide jamais observée (un tel processus prend normalement des siècles, voire des millénaires). Il n’aura donc fallu que quelques années à cet insecte pour développer un gène capable de le faire résister à la bactérie qui allait le faire disparaître.

Cependant, un doute demeure : cette mutation est-elle apparue d’elle-même chez les individus samoans, ou est-elle issue des migrations de papillons du sud-est asiatique chez qui ce changement avait déjà eu lieu ? Toujours est-il que l’air de rien, cet animal qui « battait de l’aile » a su en un clin d’œil contrecarrer un processus qui semblait le condamner à une mort certaine. Messieurs, chapeau.

Merci Science

Musée Dupuytren

6 juillet 2007, posté par Stahlhelm


Photo Philippe Bréson, 2007

Autre que de revisiter le musée d’Orsay et de passer une nuit mouvementée entre les murs hypocritement studieux de la CIUP, j’ai enfin trouvé une bonne raison pour retourner à Paris sans honte ni vergogne : le moins fameux musée Dupuytren, ode fâcheuse à l’anatomie pathologique ou merveilleuse excuse pour le voyeur malsain qui sommeille en chacun de nous, à choix.

Pièces osseuses, reconstitutions en cire, bocaux remplis de goitres et de formol à ras-bord et autres photos qui risquent de donner des guilis dans le fond de la gorge des moins ventrus parmi nous, le musée Dupuytren est entièrement dédié à l’humour noir de dame Nature dans ses plus beaux atours.


Photo Philippe Bréson, 2007

Heureusement que de nos jours des héros du beau et bon goût comme Nip/Tuck sont là pour nous éviter de finir dans un bocal.

Merci we make money not art.

La testostérone : dure en affaires

5 juillet 2007, posté par Marc

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Cellules de Leydig qui, dans les testicules, produisent la testostérone. Image © OSU, 1999

Beaucoup d’hommes, quand ils se lèvent le matin, ne sont que peu enclins à négocier. Ils seraient même prêts, pour la plupart, à occire une bonne partie de la population mondiale pour apaiser le débordement hormonal dont ils sont victimes à ce moment critique de leur journée. Désormais, sachez que cette dangereuse blague de Dame Nature a des fondements scientifiques. Le suspect numéro un ? La testostérone.

De récentes recherches ont démontré que notre corps peu parfois nous amener à prendre de mauvaises décisions dont l’enjeu est économique (les esprits chagrins citeront volontiers le mariage comme principale décision à effet déficitaire, mais faisons semblant de les ignorer). Dans ce qui est appelé communément « le jeu du moindre ultimatum », un individu peut proposer aussi bien une grande qu’une faible somme d’argent à quelqu’un d’autre sans obtenir de résultat. Dans ce jeu, le participant qui se voit proposer une offre connaît la somme totale en possession de celui qui lui la présente. La plupart du temps, un joueur qui reçoit gracieusement de l’argent le refuse s’il juge que ce montant ne représente qu’une trop faible part de ce que possède le généreux adversaire. Ce refus d’accepter de l’argent (sans contrepartie) intrigue depuis belle lurette les économistes.

Terry Burnham, de l’Université d’Harward à Cambridge (Massachusetts) suppose que des décisions économiques aussi irrationnelles seraient dues non pas à nos convictions personnelles, mais plutôt à notre fonctionnement biologique. Burnham a mené une expérience sur 26 étudiants de troisième cycle à l’aide du « jeu du moindre ultimatum ». Ce faisant, il a prélevé la salive de chacun des participants afin de mesurer leur niveau de testostérone. Il a constaté que les cobayes accusant une forte présence de cette hormone étaient plus enclins à refuser les offres les plus basses (quand bien même celles-ci leur étaient avantageuses).

Selon le chercheur, les personnes dont le niveau de testostérone est élevé sont moins tolérantes (ça, nous l’avions deviné, hein, Messieurs ?). Il a émis l’hypothèse que cette hormone masculine provoque une plus grande méfiance envers les échanges peu équitables à cause d’une volonté naturelle de domination. En d’autres termes, les hommes victimes d’une forte présence de testostérone refusent les basses offres par peur que cela les relègue à une position sociale inférieure. Toutefois, ces mêmes individus ont tendance à présenter des offres plus raisonnables lorsque c’est à leur tour d’en faire. Cela rejoindrait des études faites auparavant sur des primates, lesquelles avaient montré que les mâles fortement sujets à la testostérone jouaient parfois des rôles pacificateurs et magnanimes.

Cela dit, il semblerait qu’il soit préférable de faire du business avec des hommes mariés, car ceux-ci présenteraient un degré de testostérone inférieur à celui des célibataires. Dorénavant, prêtez attention au mœurs (et aux alliances) de vos partenaires commerciaux, histoire de ne pas subir les foudres des mauvais coucheurs…

Merci New Scientist

Des piranhas tout faiblards et les esturgeons volants tueurs

2 juillet 2007, posté par Yves

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Ok, alors si j’arrive pas à attirer le chaland avec une accroche pareille, je ne sais plus ce qui me reste. Deux petites brèves à se mettre sous la dent entre deux sushis avec des amis. D’abord, une bonne nouvelle si vous avez décidé d’aller passer vos vacances en Palombie pour vérifier quel est finalement le fleuve le plus long du monde. Vous pensiez que vous alliez devoir vous abstenir de faire trempette, et bien empaquetez quand même votre maillot, parce qu’il n’y a plus de quoi s’inquiéter. La réputation des piranhas qui n’était plus à faire vient d’être revue à la baisse. Et ce sont des scientifiques du pays du fish and chips qui le disent, alors c’est que ça doit être vrai. Déjà ils nous apprennent que les piranhas sont en fait omnivores, et qu’ils mangent principalement du poissons, des insectes, et des plantes! Et ils rajoutent que ces petits poissons se déplacent en larges bancs non pas pour chasser en bande, mais pour se protéger des prédateurs… Je ne sais pas d’où venait l’image populaire de ces bancs d’Attila aquatiques qui ne laissent que les os de leurs victimes, mais en tout cas elle en prend un sacré coup.

Mais ne mettons pas tous les poissons dans le même panier et penchons-nous un peu — mais pas trop, justement — sur le cas des esturgeons volants de Floride. Ces poissons d’eau douce, d’une espèce vieille de 225 millions d’années, sautent hors de l’eau et si vous avez le malheur d’être en dessous à ce moment là, ils vous caressent gentiment de leur 2m40 et 80 kilos au passage.

On ne sait pas ce qui les pousse à sauter comme ça hors de l’eau de juin à août, et les théories sont diverses et variées alors faites-vous la vôtre, tant qu’à faire. Forcement, ils ne feraient pas exprès et ce serait plus des collisions accidentelles que des « attaques », mais essayez d’aller expliquer ça aux douzaines de plaisanciers qui se sont retrouvés avec des colonnes fracturées, des côtes cassées, des gorges tranchées, ou voire carrément assommés après s’être pris un esturgeon volant en pleine poire…

Pour l’histoire de Dawn Poirier et sa photo après qu’un de ces machins lui tombe dessus et l’envoie dans le coma pendant 15 jours, allez faire un tour sur le site du Telegraph.

Mais parlons des choses sérieuses, vous imaginez le caviar d’une telle bête? Moi, je veux goûter!

Merci Scott Adams

Une grenouille contre le cancer

2 juillet 2007, posté par Marc

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La grenouille léopard (Rana pipiens), photo © Reptilis, 2007

Les tumeurs du cerveau sont parmi les pires malepestes de la Création, vous réduisant en légume en moins de temps qu’il n’en faut pour pleurer. Et bien, oyez oyez braves mortels : des chercheurs britanniques et étasuniens ont découvert que l’amphinase, une molécule inspirée de celle que l’on trouve dans les œufs de la grenouille léopard (Rana pipiens), est capable d’identifier une cellule cancéreuse, de s’y accrocher puis d’entrer en elle pour la détruire. Le Journal of Molecular Biology estime que cette molécule pourrait servir à traiter de nombreux cas de cancers, et notamment celui du cerveau.

Les chercheurs de l’Université de Bath et de l’Alfacell Corporation placent tous leurs espoirs dans ses capacités à traiter les tumeurs cérébrales, la chirurgie de notre organe de pensée ainsi que la chimiothérapie s’avérant des plus délicates et des plus pénibles. Le professeur Ravi Acharya s’enthousiasme au point de dire que « C’est un peu l’arme secrète de Dame Nature pour détruire les cellules cancéreuses. Elle chasse et détruit les cellules tumorales, elle est facilement synthétisable en laboratoire et donne de grands espoirs quant à de futurs traitements thérapeutiques. »

Merci BBC News

60 jours sans respirer

28 juin 2007, posté par Marc

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Austrofundulus limnaeus ou killifish, photo © Simeón Pérez, 2006

Si j’arrêtais de fumer, je pense que je pourrais tenir trente secondes sans respirer avant d’endurer les premières nécroses cérébrales. En fait, je crois que je m’évanouirais. À l’inverse, le record du monde d’apnée statique est à ce jour détenu par l’autrichien Herbert Nitsch, qui est resté, le 13 décembre 2006, 9 minutes et 4 secondes sans respirer.

Eh bien, comparé au killifish, ou plus précisément à l’Austrofundulus limnaeus, notre ami Nitsch passe au bas mot pour un enfant de cœur : il peut aller se rhabiller et remiser ses palmes. En effet, de tous les vertébrés, ce poisson vénézuélien est celui qui est capable de tenir le plus longtemps sans oxygène, à savoir plus de 60 jours. Ses embryons surmontent les sécheresses saisonnières en s’enterrant dans la boue.

Jason Podrabsky, physiologiste de l’Université d’État de Portland (Orégon), a enfermé sous vide des rejetons de killifish dans des fioles hermétiques ; après 62 jours, la moitié des embryons se sont réveillés une fois alimentés en oxygène.

Il existe d’autres animaux capables de tenir longtemps en apnée, notamment certaines tortues et quelques poissons rouges. Mais pour eux, ce n’est qu’une question de jours avant de ressembler à des sushis faisandés. Quant à moi, je ne parviens pas à regarder les résultats de l’Euromillion sans tourner au rouge vineux…

Merci New Scientist

Un monstre, mais pour les enfants

26 juin 2007, posté par Marc

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Image © Sony Pictures, 2007

Au début du mois, nous apprenions qu’un obscur scientifique du nom de Gordon Holmes était parvenu à filmer une soucoupe volante Nessie en train de faire trempette dans son loch favori. Bon, personne n’y a vraiment cru, comme d’habitude, et ce n’est pas parce qu’on filme un silure qu’on est forcément parvenu à choper Demis Roussos en train de piquer une tête dans la Mer Égée.

En bref, Sony Pictures nous réserve, pour fin septembre, un film de Jay Russell plein de bons sentiments qui expliquera en bonnet d’uniforme comment Nessie a débarqué, nageoires rabattues, dans l’imaginaire écossais : Water Horse — Legend of the Deep. Tiré d’un roman de Dick King-Smith, cette grosse production nous raconte l’histoire d’un gosse qui découvre un œuf de water horse (sorte d’hippocampe préhistorique, ou plutôt de plésiosaure), qui le cache et qui finit par le foutre au lac, peu soucieux du biotope lacustre.

La grande question qui me travaille à l’heure qu’il est ne concerne pas l’éventuelle existence du monstre du Loch Ness (je laisse ce dossier aux cryptozoologues), mais plutôt de savoir si notre cher Gordon Holmes n’est pas finalement que le transfuge (grassement payé) des studios Sony ou, tout simplement, si ces derniers ne possèdent pas une capacité de réaction hors norme qui leur a permis de mettre sur pied un film pour enfants en moins d’un moi. Mystère…

Dans tous les cas, si vous pensez être condamné(e) à accompagner cet hiver votre descendance au cinéma pour visionner le croisement de Babe avec La Petite sirène, vous pouvez toujours vous entraîner chaque soir à la marmelade de bons sentiments qui vous attend :

Pas merci IMDb

Une caméra en forme de suppositoire

19 juin 2007, posté par Marc

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Photos prises par la PillCam ESO 2 © Given Imaging Ltd., 2007

La société israélienne Given Imaging Ltd. a mis sur le marché, par le biais de InScope, une entreprise du groupe Johnson & Johnson (ceux qui fabriquent le shampooing de votre chère tête blonde / brune / noire / rousse / albinos), une capsule vidéo destinée à l’endoscopie de l’œsophage. Son doux nom : PillCam ESO 2.

La capsule (de la taille de celles qu’avale votre grand-mère au petit-déj’) est équipée d’une caméra à chacune de ses extrémités. Pour en capter les images, des détecteurs sont stratégiquement disposés sur le poitrine du patient (ou de l’impatiente) et connectés à un enregistreur électronique.

Le patient doit avaler la pilule en position horizontale et, durant quelque cinq minutes, il est tour à tour surélevé puis rabaissé afin de permettre à la capsule de circuler (un peu comme le labyrinthe à trous de Sunnywood, vous savez, celui en bois avec les deux molettes).

La capsule capture quatorze photos à la seconde, émettant à chaque fois un flash (il fait très noir à l’intérieur). Cette merveille de miniaturisation permettra de diagnostiquer l’œsophagite, le reflux gastro-œsophagien, les ulcères et autres boutades de Mère Nature.

Mais attention, hein : cette technologie est pour l’instant réservée au domaine médical. Inutile de commander des PillCams pour votre prochain week-end à la montagne.

Merci medGadget

Un oiseau gros comme un camion

14 juin 2007, posté par Marc

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Image © Académie des sciences de Pékin, 2007

Les restes d’un dinosaure à la silhouette d’oiseau géant ont été découverts en Chine, Mongolie intérieure. L’animal devait peser pas moins d’une tonne et demie, contredisant l’hypothèse selon laquelle les dinosaures seraient devenus plus petits à mesure qu’ils s’apparentaient à des oiseaux d’aujourd’hui.

En effet, le petit monstre découvert en Chine mesurait au moins 8 m de long pour deux fois la hauteur d’un humain. Les chercheurs chinois qui ont découvert la bête pensaient tout d’abord avoir déterré un tyrannosaure. Mais la créature, vieille de quelque 70 millions d’années, était bel et bien un volatile mort à l’âge de 11 ans. Selon Xu Ling, de l’Académie des sciences de Pékin, il s’agit là du plus grand animal porteur de plumes jamais découvert.

Pour consulter l’article (en chinois) de l’Académie des sciences de Pékin, cliquez ici.


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